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Nous oublions fatalement De nous payer ce que nous nous devons.

Publié le 17/10/2012

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Nous oublions fatalement De nous payer ce que nous nous devons. Ce que, dans la passion, nous nous proposons à nous- [mêmes, La passion finie, cesse d'être une volonté. Les douleurs et les joies les plus violentes Détruisent leurs décrets en se détruisant. Où la joie a le plus de rires, la douleur a le plus de larmes. Gaieté s'attriste, et tristesse s'égaie au plus léger accident. Ce monde n'est pas pour toujours ; et il n'est pas étrange Que nos amours mêmes changent avec nos fortunes. Car c'est une question encore à décider, Si c'est l'amour qui mène la fortune, ou la fortune, l'amour. Un grand est-il à bas ? voyez ! ses courtisans s'envolent ; Le pauvre qui s'élève fait des amis de ses ennemis. Et jusqu'ici l'amour a suivi la fortune ; Car celui qui n'a pas besoin ne manquera jamais d'ami ; Et celui qui, dans la nécessité, veut éprouver un ami vide, Le convertit immédiatement en ennemi. Mais, pour conclure logiquement là où j'ai commencé, Nos volontés et nos destinées courent tellement en sens [contraires, Que nos projets sont toujours renversés. Nos pensées sont nôtres ; mais leur fin, non pas ! Ainsi, tu crois ne jamais prendre un second mari ; Mais, meure ton premier maître, tes idées mourront avec lui. BAPTISTA. Que la terre me refuse la nourriture, et le ciel la lumière ! Que la gaieté et le repos me soient interdits nuit et jour ! Que ma foi et mon espérance se changent en désespoir ! Que le plaisir d'un anachorète soit la prison de mon avenir ! Que tous les revers qui pâlissent le visage de la joie Rencontrent mes plus chers projets et les détruisent ! Qu'en ce monde et dans l'autre, une éternelle adversité me [poursuive, Si, une fois veuve, je redeviens épouse ! HAMLET, à Ophélia. — Si maintenant elle rompt cet engagement-là !

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