On n'est curieux qu'à proportion qu'on est instruit écrivait Jean-Jacques Rousseau. Etes-vous de son avis ?

Remarques:

A première vue, l'auteur d'Emile a tort : quand on est peu

instruit, on peut avoir envie d'apprendre dans les livres et

dans « le grand livre de la vie « ; et celui qui sait ou croit

tout savoir est parfois blasé, au point de ne plus s'intéresser à

rien ...

Mais ce que Rousseau, autodidacte et grand voyageur,

veut sans doute dire c'est, d'une part, que la connaissance

appelle la connaissance, qu'elle développe la curiosité, et

fournit en même temps les moyens d'exercer cette curiosité

(une méthode d'observation), et, d'autre part, que les

ignorants peuvent totalement manquer des goûts aussi bien

que des données élémentaires qui leur permettraient de

s'intéresser à la littérature, aux arts, au vaste monde ...