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OSRIC.

Publié le 17/10/2012

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OSRIC. - Je remercie Votre Seigneurie : il fait très chaud. HAMLET. - Non, croyez-moi, il fait très froid, le vent est au nord. OSRIC. - En effet, monseigneur, il fait passablement froid. HAMLET. - Mais pourtant, il me semble qu'il fait une chaleur étouffante pour mon tempérament. OSRIC. - Excessive, monseigneur ! une chaleur étouffante, à un point... que je ne saurais dire... Mais, monseigneur, Sa Majesté m'a chargé de vous signifier qu'elle avait tenu sur vous un grand pari... Voici, monsieur, ce dont il s'agit. HAMLET, lui faisant signe de se couvrir. - De grâce, souvenez-vous... OSRIC. - Non, sur ma foi ! je suis plus à l'aise, sur ma foi ! Monsieur, nous avons un nouveau venu à la cour, Laertes : croyez-moi, c'est un gentilhomme accompli, doué des perfections les plus variées, de très douces manières et de grande mine. En vérité, pour parler de lui avec tact, il est le calendrier, la carte de la gentry ; vous trouverez en lui le meilleur monde qu'un gentilhomme puisse connaître. HAMLET. - Monsieur, son signalement ne perd rien dans votre bouche, et pourtant, je le sais, s'il fallait faire son inventaire détaillé, la mémoire y embrouillerait son arithmétique : elle ne pourrait jamais qu'évaluer en gros une cargaison emportée sur un si fin voilier. Quant à moi, pour rester dans la vérité de l'enthousiasme, je le tiens pour une âme de grand article : il y a en lui un tel mélange de raretés et de curiosités, que, à parler vrai de lui, il n'a de semblable que son miroir, et tout autre portrait ne serait qu'une ombre, rien de plus. OSRIC. - Votre Seigneurie parle de lui en juge infaillible. HAMLET. - A quoi bon tout ceci, monsieur ? Pourquoi affublons-nous ce gentilhomme de nos phrases grossières ? OSRIC. - Monsieur ? HORATIO, à Hamlet. - On peut donc parler à n'importe

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