Où est la gauche ?

« drait un cadre extérieur pour faire apparaître cette différence.

Rien ne peut servir ici, si ce n'est l'espace lui-même.

Les expériences réalisées dans ce domaine depuis quelques années démontrent que là où nous pourrions nous attendre à trouver des formes et leurs images opposées, la nature n'a qu'une possibilité.

Il y a quelque chose de déroutant dans l'idée qu'il existe une asymétrie spatiaie essentielle dans l'univers; si on l'ad­ met, cela permet de ne pas écarter notre symé­ trie biochimique fondamentale .

Etre droitier ou gaucher ne signifie rien.

Ha.nnah Arendt, témoin du siècle Hannah Arendt, philo sophe et sociologue amé­ ricaine , d'origine allemande , est morte à New Yorlk le 4 décembre.

Hannah Arendt était née le 14 octobre 1906 à Hanovre .

Elle fit ses études dans les universités de Marbourg, Fribourg et Heidelberg.

C'est dans cette dernière qu'elle obtint son doctorat de philosophie, sous la direction de Karl Jaspers en 1928.

Juive, Hannab Arendt dut fuir l'Allemagne en 1933.

Elle se réfugia en France d'où elle fut chassée par la victoire de la Wehrmacht.

En 1941, elle atteignait les Etats-Unis dont eile devint citoyenne.

A partir de 1955, elle y fit une carrière universitaire, en enseignant dans d.es universités telles que Bel'keley, Princzton, Columbia, Chicago , etc.

En 1968, elle était de­ venue professeur de philosophie politique à New Yortk .

Comment définir Hannah Arendt ? Sa vie l'a intensément jetée dans le drame du monde contemporain et dans le drame israélite.

Par sa formation, par ses problèmes, elle devait s'attacher à déchiffrer ies signes de ce siècle qui est celui du racisme et du génocide.

Exilée de l'Allemagne nazie, Hannah Arendt était pré­ disposée à traduire dans ses livres le drame de la société du XX• siècle, avec ses déchire­ ments, et, surtout, cette habitude du mal et de l'horreur , cette indifférence à tout ce qui touche les autres, dont l'Europe devait tant souffrir.

Juive et revendiquant l'honneur d'être juive , Hannah Arendt n'a pas cessé, tout au long d'une .existence qui fut relativement courte, de protes­ ter contre i'apaisement, contre les reculs, con­ tre la fuite devant les responsabilités.

Avec la culture judaïque et la culture grecque dont elle était issue, Hannah Arendt avait trouvé la solution la plus juste, la plus saine et la plus satisfa:sante aux problèmes ·qu'elle se posait avec ses contemporains.

Elle en fit une éthi ,que.

Un peu rousseauiste par certains côtés, elle imaginait une société idéale fondée sur un commun accord des hommes décidés à vivre ensemble .

Car, c'est dans la politique et dans l'histoire des peuples, dans les drames de l'his­ toire qu'elle avait surtout découvert la ma­ tière de sa réflexion.

Fuyant l'abstraction, .elle cherchait ses exemples dans la destinée indi­ viduelle.

C'est en quoi l'œuvre de cette philoso­ phe de ]'·histoire est attachante .

Elle a été la victime de Hitler , elle a suivi le procès d'Eich­ mann, elie a étudié, pour en faire la com­ paraison, la révolution américaine et la révo ­ lution française.

Elle avait besoin du temps pour saisir la signification de la réalité hu­ maine .

En quoi, elle échappait à l'abstraction dont tant de philosophes ont besoin.

La philoso­ phie, chez elie, c'était la chair de l'homme, dans la souffrance comme dans l'attente de temps meilleurs.

L'œuvr .e d' Hannah Arendt a été presque entiè­ rement traduite en français; parmi ses Hvres on peut citer Les O'rigines du notorialisme, deux volumes publié s en 1973 au Seuil et chez Cal­ mann-Lév y, Du mensonge à la violence (essais de politique contemporaine), chez Calmann­ Lévy (1973); Vies politiques chez Gallimard, en 1974 et, la même année , chez le même édi­ teur , Essai sur la révolution.

Simone Weil après trente ans Simone Weil reste, dans la France de l'après­ guerre, un personnage essentiel parce qu'elle a apporté à ceux qui ont vécu le conflit et qui en ont souffert des thèmes de réflexion dont on me sure de plus en plus la nécessité et l 'importance.

Les cahiers de Simone Weil, dont des extraits avaient été publiés par Gus­ tave Thi ·bon , sous le titr.e de La Pesanteur et la Grâce , appartiennent à l'histoire de la pensée contemporaine.

« La pensée de Simone Weil, a écrit André Rousseaux, à mesure qu'elle prend sa place dans notre univers, éclaire de plus en plus puissamment le moindre d.es fragments où e.Ile se manifeste .

Ses Cahiers, avec leur contenu foisonnant, nous fournissent un ap­ port sans prix.

Ils nous livrent, sous la.

forme d'une méditation continue, sa pensée en travail et en marche » .

Et Jacques Madaule, de son côté, peut écrire : « Ce qu'il y a de vraiment unique dans la moindr.e ligne de Simone Weil, c'est une brillante et totale sincérité.

Le ton ne trompe pas.

Ce qu'elle nous apporte , ce ne son t pas des notions , mais un approfondisse­ ment, une révélation ».

Simone Weil était née à Paris en 1909.

Elle avait été l'élève d'Alain avant d'entrer en 1928 à l'Ecole normale de la rue d'Ulm où elle obtint son agrégation en 1931.

Après plusieurs années passées à enseigner la philosophie dans divers lycées de province et à militer dans les milieux syndica'listes, dans ce qu'on nommerait mêm .e aujourd'hui des groupuscules, elle consacre une année décisive pour !',histoire de sa pensée à travailler en usine .et · à vivre la vie des ou­ vriers de l'Alsthom et de Renault .

Sa santé en pâtit .

La guerre en fait une résistante.

Après des aventures pres ·que romanesques , elle se fait embaucher au commissariat de l'intérieur de la France libre, à Londres, avec l'espoir, qui sera déçu, de se faire parachuter en France.

Sa santé ne résista pas à un mode de vie de plus en plus ascétique.

Entrée dans un hôpital au printemps de 19.43, elle y mourut l'été sui­ vant.. »