Devoir de Philosophie

Paré, Ambroise - médecine.

Publié le 24/04/2013

Extrait du document

Paré, Ambroise - médecine. 1 PRÉSENTATION Paré, Ambroise (v. 1509-1590), chirurgien français considéré comme le père de la chirurgie moderne. 2 UN BARBIER-CHIRURGIEN SUR LES CHAMPS DE BATAILLE Né à Bourg-Hersent, près de Laval, d'un père coffretier, Ambroise Paré commence son apprentissage chez un barbier de la région. Vers 1529, il part pour Paris, probablement en compagnie de son frère Jean qui s'y installe pour exercer la profession paternelle. Il entre en apprentissage chez un barbier-chirurgien -- une corporation dont les membres réalisent divers actes médicaux (pansements, incision des abcès, etc.) -- et assiste, à l'Hôtel-Dieu, à des opérations réalisées par des chirurgiens. Vers 1533, il est admis comme aide barbier-chirurgien à l'Hôtel-Dieu, où il reste trois ans. Il s'engage ensuite comme chirurgien militaire et s'illustre par sa dextérité à soigner les blessés sur les champs de bataille. Rentré à Paris, il est reçu maître barbier-chirurgien vers 1541. Entré au service du duc Henri de Rohan, Ambroise Paré participe à nouveau à plusieurs campagnes militaires, au cours desquelles il acquiert une grande renommée. Il publie en 1545 son premier ouvrage, la Méthode de traicter les playes faictes par hacquebutes et aultres bastons à feu, et de celles qui sont faictes par flèches, dards, et semblables. Ce livre lui vaut les foudres des milieux médicaux, tant parce qu'il est écrit en français et non en latin (langage scientifique officiel), que parce qu'il est l'oeuvre d'un autodidacte qui ne fait pas partie de la Faculté de médecine (qui de surcroît méprise et s'applique à maintenir sous sa domination la corporation des chirurgiens). Paraît ensuite la Briefve collection de l'administration anatomique (1549). En 1552, à la mort de Monsieur de Rohan, Ambroise Paré devient chirurgien d'Antoine de Bourbon. 3 LE CHIRURGIEN DES ROIS Peu après son entrée au service d'Antoine de Bourbon, en 1552, la recommandation de celui-ci conduit Ambroise Paré au poste de chirurgien ordinaire du roi Henri II, et continue d'exercer sur les champs de bataille. C'est probablement cette même année qu'il expérimente pour la première fois, au lieu de la cautérisation au fer rouge, la ligature des artères dans le cadre d'une amputation de la jambe -- une technique décrite dans les manuels médicaux pour stopper les hémorragies associées à des plaies. Tandis que la Faculté de médecine s'oppose son entrée dans ses rangs, le roi lui apporte sa protection, et Ambroise Paré est reçu comme maître en chirurgie au collège de Saint-Cosme en 1554. En 1559, à la suite d'un tournoi au cours duquel Henri II est gravement blessé, il rencontre André Vésale, médecin de Philippe II d'Espagne, appelé au chevet du roi. Quatre prisonniers de la Bastille sont sacrifiés et décapités à la demande d'Ambroise Paré, qui fait reproduire sur leur tête la blessure du roi (la lance, à travers la visière mal fermée, est rentrée par l'oeil). Si les dissections qu'il pratique à cette occasion le renseignent sur le mécanisme de la blessure, elles ne sauvent pas Henri II. François II monté sur le trône, Ambroise Paré est conservé dans ses fonctions de chirurgien ordinaire. En 1560, le nouveau roi, Charles IX le nomme premier chirurgien. L'année suivante, Ambroise Paré publie la Méthode curative des playes et fractures de la teste humaine, avec les portraits des instrumens (1561). Lorsque éclate la première guerre de Religion en 1562, le chirurgien soigne sans discrimination les catholiques comme les protestants. Lui-même calviniste, il bénéficie de l'admiration et de l'amitié de Charles IX qui, lors du massacre de la Saint-Barthélémy, dans la nuit du 24 au 25 août 1572, le protège en le faisant venir dans ses appartements royaux. Enfin, lorsque Henri III monte sur le trône en 1574, Ambroise Paré conserve son poste de premier chirurgien ; désormais, il ne quitte plus Paris et se consacre aux soins des civils. 4 LE PÈRE DE LA CHIRURGIE MODERNE Ambroise Paré est surtout connu pour avoir instauré, dans le cadre des amputations, la méthode de la ligature des artères pour stopper les hémorragies, qu'il substitue avantageusement à la cautérisation au fer rouge, destructrice pour les tissus. Mais il améliore également le traitement des fractures, perfectionne l'extraction des projectiles en tenant compte de la position des blessés, et encourage l'emploi de membres artificiels. Il introduit aussi le traitement des plaies avec des cataplasmes, en lieu et place de l'huile bouillante aux importants effets secondaires (fièvre élevée, douleurs, inflammation), une technique mise au point par hasard sur un champ de bataille du Piémont en 1536. Là était, justement, venue à manquer l'huile pour la cautérisation -- « Enfin mon huile me manqua « -- et, se sentant obligé d'appliquer un traitement, il pose un cataplasme de fortune ; à sa grande surprise, ce soin se révèle efficace et présente beaucoup moins de complications que la cautérisation à l'huile. Ambroise Paré se forge durant ses années de pratique une renommée à l'échelle européenne, bâtie aussi bien sur sa grande dextérité que sur son humanité. Autodidacte, travailleur infatigable ayant pour devise « un travail acharné vient à bout de tout «, il ne connaît ni le grec ni le latin et décrit ses méthodes dans sa langue maternelle, le français. Outre la Méthode de traicter les playes par hacquebutes et aultres bastons à feu, rééditée en 1553, et la Méthode curative des playes et fractures de la teste humaine, il est l'auteur d'une masse considérable d'écrits médicaux, dont une Anatomie universelle du corps humain (1561), Dix livres de la chirurgie, avec le magasin des instrumens nécessaires à icelle (1564), du Traicté de la peste, de la petite vérolle et rougeolle (1567), Cinq livres de la chirurgie (1572), Deux livres de la chirurgie (1573) et Des monstres et prodiges (1573). En 1575 paraissent des OEuvres complètes, que la Faculté de médecine tente de faire interdire, mais qui connaissent un grand succès. Elles sont complétées et rééditées en 1579 et 1585 (cette dernière édition est notamment enrichie d'Apologie et traicté concernant les voyages faicts en divers lieux, racontant son expérience et montrant un esprit empirique remarquablement moderne). Entre-temps, elles connaissent même une traduction latine : Opera Ambroisii Parei (1582). Citons enfin le Discours de la mumie, de la licorne, des venins et de la peste (1582), dans lequel il discute avec force arguments scientifiques de l'existence ou de la non-existence de l'animal -- s'il écrit, finalement, « qu'il faut donc croire qu'il est des licornes « pour ne pas s'opposer de front à l'Église catholique, il renie en revanche avec vigueur toute propriété curative à la « corne de licorne « qu'utilisent à l'époque médecins et apothicaires. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles