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Paroles

Publié le 28/09/2014

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PAROLES - JACQUES PREVERT I. Carte d'identité de l'oeuvre TITRE : Paroles AUTEUR :Jacques Prévert DATE :1946 NATURE/GENRE DE L'OEUVRE : Recueil de poésie DOMAINE ARTISTIQUE : arts du langage REPERAGE CHRONOLOGIQUE : L'oeuvre est publiée en 1946 après la 2nde Guerre Mondiale BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR : Jacques P. est né en février 1900, il résidait à Paris et en Provence. En 1971, il se retire dans sa maison d'Omonville-la-petite, à la pointe du Cotentin et il y meurt en 1977. De 1925 à 1930 il est lié au mouvement surréaliste, qui a décidé de remettre en question toutes les habitudes littéraires et artistiques de l'époque ; à partir de 1935 après une expérience théâtrale engagée il rédige avec son second frère Pierre les scénarios de films tel «  Quai des brumes « et «  les enfants du paradis « pour Marcel Carné. Jusqu'en 1946, à part certains textes publiés dans les revues, les poèmes de Jacques P., tapés à la machine, circurlent de mains en mains. L'auteur n'est pas prétentieux au point de vouloir écrire un livre. Un éditeur le persuade enfin de réunir une partie de ses poèmes dans un recueil qu'il appelle Paroles, en réaction à la phrase prétendant qui les paroles s'en volent alors que les écrits restent. L'extrême poésie de certains de ses textes incitent des musiciens, notamment son ami Joseph Kosma, à les mettre en musique. CONTEXTE HISTORIQUE Paroles est un recueil de poèmes engagés et de poèmes d'amour, la plupart écrits au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ( même si certains textes qui le composent sont antérieurs). Les personnages historiques incarnant l'ordre et la répression des insurrections, tous ceux qui, au cours de la guerre civile espagnole, se sont rangés dans le camp de Franco, les patrons dynastiques et exploiteurs ( la famille Wendel ) , et enfin tous ceux qui sont au service de l'ordre divin ( Le Pape, Blaise Pascal, Dieu et les apôtres). STYLE,MOUVEMENT OU COURANT DE L'OEUVRE : Mouvement surréaliste : Ce mouvement, d'abord poétique, s'élargit, au cours de la Première Guerre Mondiale, en un vaste mouvement de contestation globale, qui vise à subvertir non seulement les formes artistiques, mais aussi les assises intellectuelles et morales et de la société moderne. Le surréalisme constitue, après la révolution de la peinture cubiste et de l'art abstrait dans les années 1910, la seconde naissance de l'art moderne II . Analyse de l'oeuvre DESCRIPTION ET INTERPRETATION Étude du poème Barbara I/ Une poésie de circonstances et un poème d'amour 1/ Une chanson populaireIl s'agit en réalité d'une rengaine écrite dans un style familier avec des répétitions et des reprises.Comme dans une chanson, on trouve un refrain et le poète s'adresse à une personne ; le thème général est celui d'une chanson. La nostalgie du bonheur passé est une résurgence des souvenirs (= retour brutal).2/ Un coeur des ruesLe paysage est familier et il évoque la rue de Siam (ancien pays d'Asie, actuelle Thaïlande), le bateau d'Ouessant (île au large de Brest avec un phare). Ces noms propres sont ancrés dans la vie quotidienne des Bretons.Barbara, avec son sourire et sa beauté, représente la femme en général et son apparition lumineuse, soulignée par les trois adjectifs du vers 4, repris en chiasme au vers 27, contraste avec la banalité morose.Le personnage jaillit brutalement au vers 18 et les syllabes de son nom au vers 19 forment un cri. Cette rencontre amoureuse est très simple : c'est le croisement de deux sourires et l'échange de regards inconnus. La reprise des trois adjectifs du vers 21 a aussi pour fonction de traduire l'émotion du jeune amoureux.3/ Un amour rayonnantLe poète est témoin de la scène et il prend parti pour les amoureux, comme le montre le tutoiement de proximité utilisé avec insistance depuis le début. Ce bonheur tranquille s'impose avec le ralentissement du rythme aux vers 31, 32, 33, 34, 35 et 36 qui culmine avec « Ouessant « (vers 36).Pourtant, dès ce passage est introduite une note inquiétante au vers 35 : « l'Arsenal «, « dépôt d'armes «. Peu à peu, le poème va se renverser.II/ Un cri de colère 1/ L'irruption du malLe basculement se fait au vers 37 avec un cri de douleur beaucoup plus rauque que tendre.La guerre fait irruption dans le bonheur amoureux et le ton change. La familiarité du début s'efface.2/ Le procès de la guerreLe poète s'indigne contre la guerre qui détruit l'amour et la condamnation anti-militariste s'exprime avec une violence inouïe (= jamais vue) dans la langue française puisque le poète n'hésite pas à employer un vocabulaire anti-poétique. III/ Un message pessimiste 1/ Un spectacle désespéréAu-delà du drame amoureux, le spectacle des ruines de Brest, transformé en paysage de cauchemar, désespère le poète.En effet, la guerre cesse mais elle laisse des stigmates dans le coeur des hommes. Ce désespoir s'exprime par une métaphore et une comparaison. La métaphore se situe au vers 50 et n'est pas originale pour désigner la violence et le malheur (l'orage) car elle s'applique à la pluie. La comparaison est celle des nuages avec des chiens : on note le terme « crever « (= s'ouvrir en s'éclatant) qui n'est pas du tout de guerre : il s'applique d'ailleurs aux animaux.2/ La mort est plus forte que l'amourLe désespoir est philosophique : le dernier mot du texte (« rien «) illustre le triomphe du néant et de la mort comme le verbe « pourrir « (vers 56). Le désespoir prend des actions tragiques : les pièges du destin cruel se sont refermés inexorablement (= sans possibilité de retour). RESSENTI : Face à ce poème on ressent dans la première partie de la joie, de la bonne humeur, de l'amour et du bonheur. L'endroit et la scène nous semblent familiers. Dans la 2eme partie on ressent de l'amertume et de la tristesse. Mais on peut egalement ressentir de la colère envers tous ces gens qui se font la guerre et détruisent peu à peu les rues de Brest EN PARALLÈLE AVEC D'AUTRES OEUVRES : oCe poème a été mis en musique par Jean KOSMA et chanté par Serge REGGIANI et Yves MONTAND. oOn peut aussi évoquer toutes les peintures consacrées à la dénonciation de la guerre, notamment la seconde guerre mondiale qui fit de nombreuses victimes civiles (l'immense tableau Guernicade PICASSO par exemple, ou du même auteur les panneaux La Guerre et la Paix, qui décorent la chapelle du Château-musée de Vallauris)(voir ci-dessous).

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