PERCEPTION

Acte d'organisation des données sensorielles par lequel nous connaissons « la présence actuelle d'un objet extérieur « : nous avons conscience que cet objet est là, pourvu d'une certaine consistance et nous lui prêtons des qualités, selon ce que nous savons de lui. L'enfant aux premiers jours de sa vie reçoit des perceptions visuelles dont on ne connaît pas la nature exacte, mais qui lui apparaissent vraisemblablement comme des taches colorées, peu différenciées, non localisées. L'activité sensorimo­trice des premiers mois aura pour but d'organiser ces informa­tions confuses. L'enfant se livre à des expériences : il déplace les objets, les prend, les regarde et compare les perceptions visuelles et tactiles ; il construit ainsi un espace à trois dimen­sions, dans lequel les perceptions auditives et olfactives pren­nent leur place. Il va ainsi de découverte en découverte, reprenant les schémas perceptifs qu'il a élaborés dans de nou­velles synthèses plus complexes. Car la perception n'est pas une simple somme des stimulations qui frappent nos récepteurs sensoriels. Elle organise les informations reçues, en fonction de nos désirs, de nos besoins, de nos expériences. Pour le peintre, une table servie évoque des formes et des couleurs, alors qu'elle met en appétit le gourmet. Nous anticipons sur ce qui va se passer ; avant d'avoir exploré le message sensoriel, nous lui avons déjà attribué une valeur et nous n'en retenons que ce qui répond à notre attente. Dans toute perception, il y a une « préperception «. —> Gestaltpsychologie.