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la perception d'une beauté trop intense est-elle source de souffrance ?

Publié le 26/04/2022

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perception

« Nous ressentons des sentiments et des émotions dans différentes situations.

La Beauté dépend des normes et de chacuns, elle est conforme à un idéal esthétique et est propre à chacun.

Elle varie selon nos goûts, mais elle est généralement considérée comme une qualité par la société.

Une Beauté intense est la définition même du Sublime.

Ce dernier est un sentiment qui naît durant un spectacle grandiose de la nature ou de la force morale de l'homme.

Le Sublime est un beau superlatif d'après Flaubert.

Il faudra attendre le XVIIe siècle avec l’arrivée du Romantisme, qui va relativiser le concept de beauté.

De ce fait, elle va faire l’objet d’une profonde remise en cause.

Ce mouvement critiquant le Beau n’a fait que s’accentuer en rejetant toute théorie et forme d’une Beauté idéale.

Cette dernière pourrait-elle créer une altération de soi ? Nous nous demanderons si être sensible au sublime dans la nature est nécessairement une souffrance. Nous y répondrons d’abord en exposant l’idée qu’une Beauté intense ne peut être une source de souffrance.

Ensuite, nous verrons que l’artiste souffre de la Beauté intense.

Et enfin nous conclurons sur comment devons-nous exprimer notre sensibilité. Tout d’abord, le Sublime est une source de souffrance pour les personnes y étant sensibles.

La Beauté intense nous dépasse et c’est ce qui attire les individus à celle-ci.

Le Sublime vise à l’admiration. Devant une Beauté intense, on éprouve que l’on n’est rien, parce que le sublime inspire en nous le sentiment du respect.

Il favorise donc notre éveil moral.

Nietzsche conteste cette moralisation d’une expérience qu’il compare à un allègement des sens.

Le sublime est pour lui un « domptage artistique de l’horrible ».

De ce fait, seulement l’artiste est capable de dominer le sublime et de ne pas en souffrir.

Mais cela n’est pas possible pour les communs des mortels c’est de ce fait qu’il ne souffre pas s’il ne sont pas doté d’une sensibilité.

Prenons l’exemple de Dorian Gray imaginé par Oscar Wilde.

Un artiste réalise son portrait, Dorian Gray finit par être jaloux de son propre portrait, il en vient par l'envier au point d’en souffrir et de vouloir mettre fin à cela en voulant le détruire.

Il lui est venu une haine mortelle qui l'a conduit à la folie, tellement la sublimation de son portrait le submergeait.

Or, le peintre étant un artiste n’est pas sensible à la Beauté de son œuvre, car comme nous l’avons vu précédemment, l'artiste est doté d’une sensibilité au sublime, mais il est capable de le contrôler et quelque peu le censurer. La sublimation est vue différemment en psychanalyse.

Freud, un grand psychanalyste autrichien, exprime l'idée que la sublimation est une transformation des pulsions sexuelles “ Ca” des êtres humains.

Il affirme que c’est grâce à un travail sur nos pulsions et de les détourner vers d’autres buts, qui eux seraient élevés et valorisés par la société, pourrait rendre l’homme insensible à la Beauté intense.

Le “Surmoi” serait alors un parfait barrage au sublime.

En effet, il est une censure morale inconsciente qui permet à l'être humain de ne pas se laisser aller à ses pulsions primitives et donc d'être sensible au sublime et ainsi ne pas souffrir. L’artiste souffre de la Beauté extérieure.

En effet, l’artiste est doté d’une faculté perspective qui le distingue de l'être humain. Cette capacité peut mener à une altération de soi.

Mais qu'est ce que la souffrance ? Il s’agit d’une conséquence liée à un dommage qui peut par exemple toucher notre sensibilité. “Ne méprisez la sensibilité de personne ; la sensibilité de chacun, c’est son génie" disait Baudelaire.

La sensibilité est multiple et est différente chez les individus.

Certains le sont plus que d’autres.

Il y a donc deux types de sensibilité.

D’abord, celle proprement esthétique, qui résulte des facultés sensitives plus ou moins développées de sorte qu’une personne sera plus ou moins sensible aux odeurs, ou bruits… La deuxième est psychologique, de fait on sera plus ou moins vulnérable aux agressions ou élans du monde extérieur. Quelque soit le cas, elle se caractérise par la réaction qu’elle génère.

En effet, la sensibilité s’accompagne toujours de son expression. Cette dernière peut s’exprimer de plusieurs façons que ce soit physiquement avec des gestes, verbalement avec des injures… Mais la sensibilité peut aussi s’exprimer grâce à l’art : en poésie, en peinture, en musique, en écrivant… D'après Baudelaire, la sensibilité permet, en quelque sorte, de nous aiguiller dans la vie.

Les poètes symboliques comme Rimbaud, fondent leur art sur une vision qui leur est propre afin de les transmettre aux communs des mortels.

De ce fait, ils apparaissent comme des guides grâce à leur sensibilité naturelle.

Baudelaire, dans Confiteor de l’Artiste, met en avant la beauté submergeante de la nature qui crée en lui une énorme souffrance.

Effectivement, il voit dans la nature une Beauté si puissante qu’elle en est cruelle et le fait souffrir.

Face à cette sublimation, il se rend compte qu’il n’est rien et son existence nulle, c’est ce qui lui fait ressentir ce mal être et le rend mécontent.

“Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or” introduit Baudelaire son ouvrage les Fleurs du Mal.

L’alchimie poétique qui transformerait la “boue”, qui est la souffrance morale et le laid, en “or”, qui est la Beauté et un Idéal.

Ainsi, Baudelaire, dans son poème en prose le Confiteor de l’artiste, est traversé par ce procédé.

La Beauté intense de la nature devient hideuse et monstrueuse.

Baudelaire à expérimenter d’autres possibilités d’expression de sa sensibilité tout en réfutant toute idée du Beau.

Baudelaire est tourmenté par toute forme de Beauté.

Ainsi, le sublime apporte de la souffrance à l’artiste. Enfin, se pose la question de quelle sorte devons- nous exprimer notre sensibilité et nos émotions ? Nos réaction sont propres à chacun, nous ne pouvons jamais prédire la réaction d'une personne lorsque que l'on touche sa sensibilité. D'après Kant, nous devons avoir un comportement raisonnable quelle que soit la situation.

Il cherche à nous faire peur et nous méfier de la sensibilité, pour lui il s’agit d’un signe de faiblesses.

Nous devons avoir en nous une hiérarchie entre raison et sentiment qui doit fonctionner à partir d’un modèle moral.

Pour Kant il faut être moral, être toujours dans la maîtrise de soi et ainsi nous ne pourrons pas souffrir du Sublime.

Il faut agir selon l’impératif catégorique.

« Agit toujours d’après une maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle ». Ensuite Rousseau s’oppose à Kant.

D'après lui, la loi morale que l’on en a est basée sur notre sensibilité.

Il faut agir selon notre intuition et par sympathie.

La morale n’est pas faite à base de réflexion mais de sentiments : « c’est la pitié qui, dans l’état de nature, tient lieu de loi, de mœurs et de vertu ».

Rousseau va même plus loin en affirmant que la réflexion nuise à la morale et que la réflexion étouffe la pitié.

Nous ne pouvons souffrir face à la perception du sublime si nous éprouvons notre pleine sensibilité. Selon Hume, nous avons toujours plusieurs émotions à la fois, parfois il peut même y avoir un conflit entre nos émotions.

Ainsi, ce ne serait pas notre sensibilité au sublime qui nous ferait souffrir mais le fait même de ressentir plusieurs émotions face à celui -ci.

Il faut alors user de la raison qui va permettre de faire le “point” sur notre sensibilité.

La raison va quelque peu organiser nos émotions et c’est pour cela que « La raison est et ne doit être que l’esclave des passions ».

De cette manière, l’homme doit laisser aller ses émotions face au Sublime et la raison doit intervenir si jamais il y a un conflit entre elles.

Mais l'individu ne pourra donc pas souffrir face au sublime.. »

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