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Perros, Georges - littérature française.

Publié le 30/04/2013

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Perros, Georges - littérature française. 1 PRÉSENTATION Perros, Georges (1923-1978), écrivain français qui, au travers des notes qu'il égrène sur des papiers trouvés, a su se révéler tour à tour poète, moraliste, philosophe ou encore critique. 2 « ICI NAQUIT GEORGES MACHIN QUI PENDANT SA VIE NE FUT RIEN « Né à Paris, Georges Poulot, dit Georges Perros, grandit avec le fantôme d'un frère jumeau mort-né et avec le rêve d'une soeur « quasi parfaite, qui eût été mon bâton de jeunesse, mon épaule familière, mon plus chaud regard, ma jalousie ; d'une soeur obscurément anarchiste, et ne retenant ses impulsions que pour calmer son grand frère un peu fou. « Enfant, il suit son père, inspecteur d'assurances, à Reims, à Belfort puis en Bretagne où il découvre l'océan, « vertige qui ne m'a pas lâché «. En 1939, il entre au Conservatoire de Rennes dans la section d'art dramatique alors qu'il est venu s'inscrire au cours de piano. En 1941, de retour à Paris, il est admis au lycée Condorcet ainsi qu'au Centre du spectacle et au Conservatoire de la rue de Madrid. Passionné de théâtre, il joue la Célestine ; féru de littérature, le jeune homme participe aux premières manifestations lettristes, rencontre André Gide, Paul Léautaud, suit les cours de Paul Valéry au Collège de France. En 1946, il entre au Conservatoire national d'art dramatique. Devenu comédien, reconnu et primé, il est engagé à la Comédie-Française où il reste de 25 à 28 ans, fasciné davantage par le spectacle des coulisses que par celui de la scène. 3 « JE SUIS NÉ DANS UNE MANSARDE « Georges Perros s'installe à Meudon dans une mansarde où il a l'impression de naître une seconde fois, et se laisse envahir par l'écriture, délaissant quelque peu l'art dramatique. « La vie, la vraie vie, la vie réellement vécue : c'est la littérature. « Comme il l'a toujours fait, il lit, Paul Valéry ou Søren Kierkegaard, il écrit des poèmes, des journaux intimes et privilégie une forme littéraire qui lui est propre, la note. Il écrit des notes dans les marges d'autres livres, de livres d'autres, de tickets de train, de papiers, de boîtes d'allumettes. Toujours empreint de cynisme, il s'y révèle tour à tour poète, philosophe, moraliste, parle de musique, de théâtre, de littérature ou de la Bretagne. Jean Grenier, qu'il a rencontré au Caire en 1950, lui présente Jean Paulhan, alors directeur de la Nouvelle Revue française (N.R.F.). La revue lui propose de publier certaines de ses notes qui, réunies, forment les trois tomes de ses Papiers collés (1960, 1973, 1978) mais aussi certains vers des Poèmes bleus (1962) et d'Une vie ordinaire (1967). Grâce à son ami Gérard Philipe, il devient lecteur au Théâtre national populaire (TNP) de Jean Vilar, puis aux Éditions Gallimard et collabore à la N.R.F. où il rédige des chroniques et des critiques sur de grands écrivains en devenir tels Roland Barthes, Nathalie Sarraute ou encore Michel Butor. Mais, lassé du petit monde littéraire pour lequel il a des mots acerbes (Aragon est « un menteur de charme «, Sollers un « roublard «, Robbe-Grillet un « dictateur « et Aymé un « philosophe à la montmartroise «), il décide, en 1959, de quitter Paris. 4 « ICI, J'AI L'IMPRESSION DE VIVRE DANS L'ÉTERNITÉ, CE QUI REND MON AVENIR SI PRÉCAIRE « Georges Perros sillonne à moto la Bretagne et s'installe à Douarnenez, aux confins du Finistère, convaincu de la nécessité de se rapprocher de l'océan : « Il me faut la mer «. Il se marie avec une amie russe, Tania : « On s'est marié l'an dernier / en mil neuf cent soixante-trois / Tania et moi dans le quartier / Elle pleurait le maire aussi. « Cet éloignement ne le coupe cependant pas du monde intellectuel parisien ; il ouvre volontiers sa porte et accueille notamment ses amis Lorand Gaspar, Henri Thomas, Michel Butor, son voisin celte Xavier Grall, Jean-Marie Gibbal et Jean Roudaut (auteur d'une monographie sur l'écrivain). Il ne cesse alors d'écrire, de dessiner, de chanter et chaque semaine, dès 1960, va « parler de son ignorance « aux facultés de Brest et de Quimper. Grand fumeur de pipe, il apprend qu'il est atteint d'un cancer à la gorge, et achète un « petit lopin de terre si durement, si paresseusement, si atrocement gagné, mon Dieu «, sous les pins qui dominent la baie de Douarnenez. Celui pour lequel la vie était un suicide heureux meurt à Paris, dans la logique de son oeuvre et poursuivant son « goût effréné de l'échec et de la mort « : « La vie et la mort vont ensemble / bras dessus et puis bras dessous. « 5 « POÉSIE MON IDENTITÉ NE VIENS-TU PAS D'UN PROFOND DÉSARROI « Pour Georges Perros, mu par un constant souci de perfectionnement de soi et pour lequel « le désespoir [...] est de se taire «, la parole se place comme le moyen qui permet de s'élaborer, de se mettre à nu, d'atteindre la vérité. Selon Jean Roudaut, « l'attitude de Georges Perros fut d'emblée celle d'un être qui attendait de la parole poétique non qu'elle l'exalte, et lui permette la contemplation complaisante d'un moi magnifié, mais qu'elle constitue un foyer unique où toute expérience puisse se dire en sa plus proche vérité. « L'écriture devient un « exercice de dépouillement «, un acte optimiste ; « ce que je nomme poésie, c'est une occasion d'aller, de passer par où je n'aurais jamais dû, pu, me fourvoyer sans elle. « Georges Perros a également publié Échancrures (1977) et l'Ardoise magique dédiée aux laryngotomisés (1978), puis les Notes d'enfance (1979, posthume), traduit Strindberg, Tchekhov et laissé une vaste correspondance avec Jean Grenier, Jean Paulhan, Brice Parain, Bernard Noël, Lorand Gaspard, Jean Roudaut et Michel Butor. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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