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Peut-on être réellement libre sans responsabilité ?

Publié le 25/10/2011

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Selon l'opinion commune, être libre, c'est faire ce qui nous plaît. Mais c'est ignorer les passions qui peuvent aliéner la volonté et les déterminismes. A l'opposé, les stoïciens qui présupposent que tout ce qui arrive a un caractère nécessaire, définissent la liberté comme la conformité nécessaire. Contre ces deux positions, on peut définir la liberté comme le pouvoir de choisir et d'agir fondé sur la connaissance de ce qui nous détermine. L'absence de responsabilité signifie que l'être humain n'est plus obligé de répondre de certains actes, d'avoir la capacité, le pouvoir de prendre des décisions par soi-même. Par conséquent, peut-on être réellement libre sans responsabilité, c'est-à-dire toutes les choses qui me sont imposées par la loi, la morale ou les circonstances ? Tout d'abords, peut-on envisager la liberté comme le fait de s'affranchir de toute autorité dans la mesure où la première condition de la liberté est l'absence de contrainte ? Ensuite, liberté et respect de l'autorité ne seraient-ils pas incompatibles ? Puis, pouvons-nous être notre propre maître en exerçant notre autorité sur nous-même et assumer ainsi nos responsabilités ?

Pour commencer, la liberté peut se présenter comme une indépendance à l'égard de toute autorité car l'affranchissement de toute autorité peut être vu comme une absence de contraintes. « Être libre c'est faire tout ce qui me plaît » , cette idée de l'opinion commune renvoie à une notion de liberté comme possibilité de tout faire sans limites ni contraintes. Or, n'être déterminé par rien, c'est n'avoir même pas un motif de préférer telle ou telle chose. Spinoza dans le Traité théologico-politique, explique ce qui fait la différence entre l'esclave et le sujet pour montrer qu'ils ne perdent pas leur liberté de la même façon. L'obéissance et la perte de sa liberté individualiste est légitime si il y a une raison de l'obéissance, à savoir l'utilité qu'elle implique pour l'individu et pour la communauté, l'esclave n'est pas libre et son obéissance n'est pas légitime parce qu'elle n'est utile qu'à son maître. Le sujet, lui, reste libre lorsqu'il obéit aux lois si elles sont fondées en droite raison et que lui même agit de son plein consentement, sous la conduite de sa raison. Ainsi, la vraie liberté ne consiste pas comme le croit l'opinion à agir selon son bon plaisir car on peut être esclave de ses désirs, ne pas être maître de soi et ne pas bien mesurer ce qui nous est vraiment utile à long terme. Par conséquent, si être libre c'est obéir à sa raison, est-il possible de poser sa liberté comme infinie et absolue ?

Le déterminisme est la doctrine métaphysique qui affirme que l'ensemble du réel est régi par des relations de cause à effet. Chaque phénomène serait déterminé par une cause, qu'elle soit physique, psychologique, sociale ou autre. Nous pensons tous qu’être libre, c’est avoir le choix entre plusieurs contraires ou possibilités, et que ce que j’ai fait ou fais maintenant, en vertu de ce choix, aurait pu être différent. Ainsi, pour se libérer, l'homme n'a pas besoin d'un miracle, il lui suffit d'utiliser habilement les lois de la nature. Il lui suffit, par des techniques efficaces, de transformer les obstacles en moyens. SI le monde physique ignorait le déterminisme, s'il était le théâtre de perpétuels miracles, l'action humaine ne trouverait en lui aucun point d'appui. Nous serions esclaves de ses caprices, et aucune liberté ne serait possible. Le libre arbitre, comme possibilité de commencer une nouvelle série de phénomènes, se présente comme un principe irrationnel, un brin d'indétermination dans le monde. Le libre arbitre est la faculté de déterminer soi-même à agir, et de choisir entre des contraires sans que rien ne nous y contraigne. C'est le pouvoir de décision absolu en nous, de décider à partir de rien, sans motif contraignant. L’exemple-type du libre-arbitre c’est l’acte gratuit, l’acte qui serait motivé par rien et nécessité par rien.

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