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« Philosopher, c’est secouer le joug de l’autorité » En quoi cette définition éclaire-t-elle sur la littérature des lumières ?

Publié le 20/03/2011

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Dissertation n°1 : « Philosopher, c’est secouer le joug de l’autorité » En quoi cette définition éclaire-t-elle sur la  littérature des lumières ?      I. Analyse du sujet.     • Philosopher : raisonner, argumenter sur un sujet quel q’il soit. Réflexion sur l’homme, la nature, la société, la morale, la liberté, etc. La réflexion se fonde sur la raison, l’observation de faits et non plus sur la croyance : on se libère donc de la religion. Idée de droit naturel : les hommes sont par nature libres et égaux. Un gouvernement éclairé doit trouver une organisation sociale et politique qui garantisse ces droits. Le fanatisme est opposé aux droits naturels : confiance aveugle en ses propres croyances et désir de les imposer. Au XVIII° siècle, le philosophe s’intéresse au développement de la société, aux respect des droits naturels, à l’idée de bonheur. Attachement au savoir et à sa diffusion : Encyclopédie.     • Joug : contrainte matérielle ou morale.  Œuvres censurées : L’Encyclopédie. Manon Lescaut, Abbé Prévost : histoire d’un amour impossible entre Manon et le chevalier des Grieux, prêt à entrer en religion. La fatalité d’acharne contre eux et le lecteur est amené à condamner l’ordre social et à revendiquer le droit au bonheur. Le roman fait scandale pour cause de violence contre le pouvoir et absence de moralité.     • Autorité : celui ou ceux qui commandent, prennent les décisions, se font obéïr. Au XVIII°, il y a deux formes d’autorité remarquables : l’autorité politique et l’autorité religieuse, autrement dit, le roi et l’église.     • Autorité religieuse : gouverne les âmes, la morale, dit le bien et le mal, la façon de mener sa vie, dicte aussi ce qui est vrai, et ce qui ne l’est pas.        Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J'ai vu des convulsionnaires (6) qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s'échauffaient par degrés malgré eux: leurs yeux s'enflammaient, leurs membres tremblaient, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tués quiconque les eût contredits.        Il n'y a d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les moeurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car, dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir, et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés.    Voltaire, Fanatisme in Dictionnaire philosophique portatif.    Cf De l’horrible danger de la lecture, Voltaire.    1759 : le pape Clément II condamne l’Encyclopédie. Le conseil du roi ordonne l’arrêt de la publication. Elle se poursuivra de manière plus ou moins clandestine.       • Autorité politique : la monarchie absolue. Imposée ou résultat d’un accord entre l’autorité et un peuple.       Cf Diderot, article Autorité politique.       L’autorité politique s’appuie sur la religion : roi de droit divin. Ceci est remis en cause par les philosophes.       Nous considérons comme absolues ces vérités:           que les hommes sont créés égaux, qu'ils sont investis par leur Créateur de certains droits inaliénables parmi lesquels figurent la vie, la liberté et l'aspiration au bonheur;           que, pour assurer ces droits, sont institués parmi les hommes des gouvernements qui tiennent leurs justes pouvoirs du consentement de ceux qu'ils gouvernent;           que, chaque fois qu'une forme de pouvoir va à l'encontre de ces fins humaines, les peuples ont le droit de changer ou d'abolir leur gouvernement, d'instituer un nouveau régime sur des bases et avec une constitution telles que leur sécurité et leur bonheur futurs semblent assurés avec le plus de probabilité.       Thomas Jefferson, Déclaration d’indépendance des états unis d’amérique.1776       L’autorité politique doit être un instrument dont le rôle est de garantir la liberté, l’égalité et le droit au bonheur. D’autre part, un gouvernement qui ne remplirait pas ce rôle doit être aboli : remise en cause du « joug » de l’autorité.       • En quoi : Pourquoi, dans quelle mesure, de quelle manière peut-on dire que…       • Problématique : Il convient de montrer dans quelle mesure les philosophes des lumières se libèrent des autorités politiques et religieuses, en d’autre termes, de quelle manière ils remettent en cause la perte de liberté imposée par la religion et la monarchie.       II . Les idées.       Rechercher dans vos connaissances, des idées qui vous permettront de répondre à la question posée. Exemples précis.       III . Le plan.          • le plan dialectique vous demande d'examiner un jugement, d'en montrer les limites voire de le réfuter. C'est le fameux plan \"thèse/antithèse/synthèse\".            On reconnaît aussi ce type de plan au libellé du sujet : les questions \"Pensez-vous que...\", \"Dans quelle mesure peut-on dire que...\", \"Partagez-vous ce point de vue\" etc. sont sans ambiguïté. Il vous faudra confronter les thèses avant d'exprimer nettement un avis personnel.          • le plan thématique s'apparente au contraire à l'exposé. Il ne vous demande pas de discuter une thèse mais plutôt de l'étayer, c'est-à-dire de fournir un certain nombre d'arguments organisés capables de valider le jugement ou de répondre à la question qu'on vous a proposés.            On reconnaît ce type de plan au libellé du sujet : ce peut être une question (\"Qu'est-ce qu'un grand roman ?\"; \"Qu'est-ce qu'une œuvre engagée ?\") ou une invitation à vérifier une affirmation (\"En quoi a-t-on raison d'affirmer que...\", \"Montrez, commentez ou justifiez ceci...\").    I . Dans quelle mesure la philosophie des lumière constitue une remise en cause de l’autorité ?         1) Remise en cause de l’obscurantisme religieux.     • La religion qui refuse l’accès des gens à la réflexion et les maintien en son pouvoir grâce à la superstition ex : Voltaire, De l’horrible danger de la lecture, Fontenelle, \"La dent d'or\", Histoire des oracles     • La religion comme source de violence et d’intolérance Ex : Voltaire, article Fanatisme, lettres persanes 85         2) Remise en cause de l’absolutisme.     • Définition de l’absolutisme (voir texte de Louis XV dans les textes complémentaires.)     • Montesquieu critique Louis XIV dans la lettre XXVII des Lettres Persanes et  nous montre un tyran égocentrique.     • Diderot repense les fondements de l’autorité et prône la mise en place d’une autorité résultant d’un contrat entre un peuple et un gouvernement : il pose ici les premiers principes de la démocratie. Article Autorité politique.  Encyclopédie.         3) Remise en cause d’un ordre social fondé sur l’absence de liberté.     • La censure d’œuvres telles que l’Encyclopédie, Manon Lescaut.     • Absence de liberté de la presse.     • Les lettres de cachet : Voltaire, Diderot….    Article Encyclopédie.    II . Dans quelle mesure, les philosophes des lumières restent-ils attachés à une certaine tradition ?         1) Le théïsme.     • La présence d’un dieu universel : article Théïsme, dictionnaire philosophique portatif. Voltaire     • Un dieu universel et le détachement des religions : garantie de paix. Cf  Prière à dieu dans Traité sur la tolérance.         2) La nécessité d’une autorité politique et le refus du désordre.     • Montesquieu, L’esprit des lois : contre l’anarchie. Favorable à une monarchie constitutionnelle.    III .  Vers un nouvel ordre social.         1) La diffusion du savoir et liberté intellectuelle.         2) Un ordre social rationnel, garantissant la liberté et l’égalité : un pouvoir éclairé.         3) Une aspiration légitime au bonheur. IV . Rédiger une introduction.    1) Introduire le sujet :    2) Recopier la citation (ou la résumer si elle est trop longue.).    3) L’analyser rapidement pour obtenir une problématique.    4) Annonce du plan.    (1)Les philosophes des lumières s’intéressent particulièrement à l’homme, ses droits naturels. Ils s’appuient sur la raison afin de repenser les fondements de la morale et de la société. Ainsi vont-ils remettre en cause l’organisation et les valeurs sociales, politiques et religieuses du XVIII° siècle.     (2) Madame du Deffand déclare alors que « philosopher, c’est secouer le joug de l’autorité. », (3) c’est-à-dire, se libérer des contraintes imposées par les deux principales formes d’autorité de cette époque : la monarchie et la religion.  On peut donc se demander s’il est possible de définir la philosophie des lumières de cette façon. Thèse                                                          (4) Tout d’abord, nous verrons dans quelle mesure cette affirmation se                                                                  révèle juste,                                                            Limites de la thèse                                            puis, dans quelle mesure les philosophes des lumières restent attachés à Dépassement du problème.                                       des « traditions ».                                                                                                                     et enfin, nous nous demanderons si les philosophes dépassent cette simple                                                                remise en question pour proposer une nouvelle organisation sociale.      V. Rédiger une conclusion.       1) Bilan de votre réflexion ;      2) Elargissement de votre réflexion à un autre constat, un autre problème.       La définition de Madame du Deffand est quelque peu réductrice. Certes, les philosophes des lumières remettent en cause les autorités politiques et religieuses telles qu’elles sont envisagées dans la société du XVIII° siècle, mais, ils en acceptent les bienfaits. On voit qu’ils tiennent, pour la plupart, à la croyance en un dieu, et qu’ils ne rejettent pas la nécessité d’une autorité politique. On peut dire qu’ils s’opposent bien davantage aux abus de l’autorité qu’à l’autorité elle-même. D’autre part, ils ne remettent pas en cause certains principes de la société, uniquement dans le but d’affirmer une liberté intellectuelle, mais dans celui de permettre une évolution de l’humanité vers une société qui respecterait ses droits fondamentaux et lui garantirait la recherche du bonheur.      Les philosophes des lumières ont poussé les gens à réfléchir à ce que doit être une société favorable à l’épanouissement de tous. Ils sont donc à la source des idées révolutionnaires de 1789. Leur influence sur la société française restera longtemps et permettra son évolution vers une véritable démocratie, soucieuse du respect de chacun.

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