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Pierre Et Jean: Le Repas

Publié le 22/10/2010

Extrait du document

 

I/ Le médecin et  son patient

 

A/ Le médecin « objectif « ?

   * En parlant sur un ton professionnel, Pierre apparaît comme totalement objectif aux yeux de son père (et donc semble prendre les choses avec distance…)

   * Il passe pour un personnage instruit, manière de se faire passer pour important : champ lexical de la médecine («estomac, système nerveux, circulation, apoplexie «) 

   * Ivresse de M. Roland sert de prétexte pour gâcher la soirée par des allusions à la mort et à la maladie : ironie dans la comparaison avec la balle de pistolet (citation) 

 

B/ Le patient craintif et crédule

   * M. Roland serait-il hypocondriaque?: « depuis longtemps il se plaignait de sa santé… inexplicables «

   * Il est d’abord méfiant : métaphore filée du renard (animal rusé), 

   * Mais il se fait tout de même berner par son fils, ce qui démontre son manque de culture. Il est faible : antithèse (« envie et crainte «), accumulation (« plein d’angoisse, de faiblesse et de gourmandise puis de regrets «)

 

II/ L’inversion des rôles

 

A/ La joie enfantine de M. Roland

   * Il ne contrôle pas sa joie : excitation (« excité «), comportement puéril (« il imita avec sa bouche le bruit de cette détonation «), adverbes d’intensité (« très «)- Marque de l’alcool ?-

   * Il est craintif et semble quémander l’accord de son fils avant de s’amuser : pose de nombreuses questions (citations), champ lexical de l’hésitation («en hésitant «, « avec envie et crainte «)

   * Joie de recevoir l’héritage illustrée par goût de la boisson : « première bouteille de champagne «

 

B/ Le comportement paternaliste de Pierre

L’alcool le désinhibe : il exprime enfin tout ce qui le chagrine depuis quelques temps en s’en prenant au personnage le plus heureux et le plus faible de la soirée. Il veut faire mal autant qu’il a mal.

   * Il conseille son père, tel un père apprenant la vie à son enfant : conseils (« N’en abuse point et n’en prend pas l’habitude «), encouragements (« qu’il fasse ce qu’il veut «, « non, pour une fois tu peux le boire «)

   * Il s’inquiète (réellement?) pour la santé de son père : mises en garde (« je l’aurais prévenu «, « je ne serais pas un bon fils si … «)

   * Il est sans cesse en retrait de la fête et semble ne pas être à sa place : champ lexical de l’agacement et de la mauvaise humeur (« agacé «, « aigreur, « mauvaise humeur «). Il est le trouble-fête de la soirée.

 

III/ Tentative des protagonistes secondaires pour remettre Pierre à sa place

 

A/La prise de position différente des personnages secondaires

   * La tentative joviale du capitaine Beausire : il défend son ami, M. Roland, en adoptant un ton humoristique («Ah! ces sacrés médecins « : interjection « ah « et ponctuation « ! « montrent l’esprit humoristique et joyeux du capitaine, adjectif « sacrés « marque la plaisanterie gentille). Pierre réagit mal à cette prise de position : il répond avec « aigreur « et se défend en utilisant l’ironie (« parlent comme vous jusqu’au jour où…ils ne reviennent pas dire au médecin prudent : «vous aviez raison, docteur «)

   * Les remontrances maternelles de Mme Roland, qui le réprimande comme un gamin : (« Voyons, Pierre, qu’est-ce que tu as ? «, « Tu vas gâter tout son plaisir... C’est vilain, ce que tu fais là! «). C’est cette dernière qui réussit enfin à calmer un peu Pierre.

   * L’accusation silencieuse de Mme Rosémilly : Sans prononcer une seule parole, elle réduit Pierre au silence. On a une gradation télépathique (« sentit, pénétra, devina la pensée nette «). Elle le perce à  jour par le regard (« Tu es jaloux, toi. C’est honteux cela «) L’adverbe « soudain « marque la soudaineté de ce regard et sa brièveté. La synecdoque (« l’œil  d e Mme Rosémilly « insiste sur la puissance de se regard « fixé « sur lui

   * L’absence de réaction de Jean : la fête est avant tout organisée en l’honneur de son héritage mais Jean ne prononce aucune parole dans cet extrait. Il est comme absent et c’est Pierre qui monopolise l’attention des convives : répétition du pronom personnel sujet « je « et objet « moi «

 

B/La nouvelle attitude de Pierre

 

   * Il reprend son rôle de fils : il se sent puni comme un enfant (voc. enfance « tout ça fait bobo à petite santé «, « c’est vilain ce que tu fais là «)

   * Il culpabilise : il a des remords et modère ses propos envers son père (« Non, va, pour une fois, tu peux le boire «). Il se « reproche « de faire « souffrir les autres de sa mauvaise humeur«. 

   * Il a honte : après les remontrances consécutives des deux femmes, Pierre « baisse la tête « en signe de soumission. Lui qui est très sensible au regard des autres, il vient de s’humilier. 

Il repasse ainsi au second, voir troisième plan, des personnages présents.

 

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