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SUEUR DE SANG de Pierre-Jean Jouve (résumé & analyse)

Publié le 21/11/2018

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SUEUR DE SANG

Pierre-Jean Jouve. Poèmes, 1935.

 

Jouve souligne dans l’avant-propos sa volonté d’exploiter la psychanalyse.

Mais celle-ci, tout comme le christianisme, est entièrement réinterprétée et mise au service d’un projet original. Il en retient le couple éros/thanatos, qu’il identifie avec la chair, le péché. Comme la guérison passe par la reconnaissance du désir, le salut passe par la reconnaissance de la faute et la volonté de vivre jusqu’au bout la culpabilité. Le péché est une mort qui en se développant doit se tuer elle-même, permettant la recréation d’une innocence originelle. Le recueil est divisé en trois parties.
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« SUEUR DE SANG.

Recueil poétique de Pierre-Jean Jouve (1887-19 76), publié à Paris aux Éditi ons des Cahiers libres en 1933.

L'éd ition de 1928 du recueil poéti­ que les Noces se termine par une Post­ face, où l'auteur déclare «manquée » toute l'œuvre écrite avant 1925.

L'Avant-propos de Sueur de sang révèle les causes de ce rejet : une « conver­ sion » religieuse due à la lecture de tex­ tes mystiq ues, et la décou verte de la métapsychologie freudienne, qui péné­ trait en France dans les années vingt.

Initié par la psycha nalyste Blanche Re verchon, sa seconde femme, Jouve est alors l'un des écrivains les mieux inf ormés sur le freudisme.

Il semble avoir collaboré à la traduction de Tro is Essais sur la théorie de la sexualit é, publiée en 1923 par Blanche Rever­ chon chez Gallimard.

Le roman Va gadu (1931) est conçu comme la psy­ chanalyse de son héroïne, et la po ésie de Sueur de sang est imprégnée d'a pports freudiens, surtout de nature onirique.

Avant propos : « Inconscien t, spir itualité et ca tastrophe ».

La civi lisation moderne a été bou le versée par la déco uverte de l'inconscien t Conçu comme des « millie rs de mondes à l'in té ri eur du monde de l'homme », l'inconscien t est gouverné par les deux impuls ions capitales « de l'éros et de la mort», don t l'« intrication initiale » est cause de la « culpabilité », qui mena ce sans cesse de faire écrouler le « château de cartes » de la personne.

Mais l'inconscien t est aussi la «m atrice de notre intelligence ».

Et.

dès qu'on ose les révéler, les puissances redou tabl es de ce fo nd toujour s caché peuvent contr ibu er à l'éma ncipation de l'homme, apporter enfin une « Raison de fabrica tion meilleure».

Cette trans mu tation est l'œuvre de la poésie «moderne », qui a reco nnu dans l'inco nscien t, ou dans la « pe nsée autant que possible influencée d e l'inc onscien t, l'ancienne et la nouvelle source».

« Commence par le plus bas 1 S'épaissi ssant sur les mots obscènes et froids » : telle est la devise des poèmes, distri bués en trois chapitres : «S ueur de sang », « l'Aile du désesp oir», «V al étrange ».

Pour la plu part assez courts, ils s'ap pli qu ent à évoquer, dans un jeu effréné de méta ph ores, les parties érotiques du corps féminin.

Prostituée, Ariane ou Pandor e, la femme invite à un « voyage » à la fin duquel le « je », spec tateur, voyeur ou amant, retrouve, dans l'extase d'une « mort exquise », « les pous sées du parad is et les premières musiques».

Mais cette rencontre peu t se réaliser aussi comme « carnage » où domine l'irrésist ible désir de tuer ou de mour ir.

Car la femme, objet de la libido et.

par là, pro messe de « chaleu r» et « d'a mours claires», est aussi blessure.

«Bouche d'ombr e», «sa lèvre fo rmée pour manger jusqu'à Dieu » témoigne d'un acciden t immémor ial dans lequel la pul sion de l'éros a été séparée de la vie par la « mort qui puni t et étrangle ».

Et dès lors la femme, en « péchere sse et abs olue de ma misère », ne peu t proc urer qu'un plaisir malheureu x, domin é par l' angoisse et le senti ment de la faute.

Voilà pour. »

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