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Plan de commentaire : Le Pont Mirabeau, Guillaume Apollinaire

Publié le 11/06/2012

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Le Pont Mirabeau – Guillaume Apollinaire 1. La métaphore de l’eau représentant l’amour fuyant et cyclique A. La métaphore de l’amour qui passe comme l’eau - Une comparaison très évidente « l’amour s’en va comme cette eau courante » courant = fuyante (pas courante opposé au puit). - Lorsque l’auteur et son amour forment un pont de leurs mains, ce pont fini par être altéré par le temps qui passe : « l’onde si lasse ». Ce pont, fait de leurs mains et de leurs regards, donc leur union, leur amour, va passer. Ici l’onde c’est une onde intérieure, les vagues du cœur et des sens. L’onde c’est l’image de la vague qui avance inexorablement, même si une autre vague fini toujours par repasser, d’où le caractère cyclique de l’amour. B. L’expression du cycle de l’amour, comparable au cycle de l’eau - Dans la première strophe, « peine » rime avec « souvienne », on en déduit donc que quand l’auteur se souvient de l’amour passé il en souffre. Mais il dit aussi qu’après la peine vient toujours la joie. L’inconstance fait que l’on aime toujours après avoir cessé d’aime (souvenir des amours passés). C’est le cycle de l’amour qui renaît toujours. - On peut d’ailleurs séparer « l’amour » et « les amours » : l’amour représente l’amour qui est en train de passer, donc métaphoriquement l’eau (il existe un fleuve en Asie qui s’appelle le fleuve Amour) ; les amours au pluriel représentent les souvenirs d’un amour déjà passé. 2. L’être demeurant et progressif A. L’être humain statique face à l’amour - Mais restons face à face. Ce n’est pas l’homme qui passe et change mais l’amour. L’amour passe plus vite que l’homme mais va renaître. L’homme progresse moins vite, si lentement qu’on ne le voit pas dans un poème aussi court, mais une fois mort, il ne renaît pas. On le voit d’ailleurs à la ligne 15 « comme la vie est lente » ou dans le décasyllabe ligne 16. On doit lire « vi-o-lente » comme « vie oh lente ».  - Rien ne passe sous le pont. (ce ne sont pas les regards éternels qui passent – accord conjugaison). Prouve l’immobilité de l’homme face à l’eau qui représente le temps et l’effet du temps sur l’amour. B. La vie humaine dans le temps : une démarche progressive - On remarque quelques indices qui nous montrent bien que l’auteur a conscience et veut exprimer la progression de la vie humaine dans le temps, et le fait que la vie d’un homme, au contraire du cycle éternel de la vie des hommes en tant qu’espèce, a une date de fin. L’auteur met l’humain en relation avec le temps dans le refrain : « les jours s’en vont et je demeure ». Il exprime tout d’abord le temps qui passe (mais qui continuera de passer, sans fin) pour ensuite exprimer l’homme tel un être immobile que le temps fait vieillir : « je demeure » dans lequel on retrouve « meure ». Le temps va passer, et l’homme va mourir, c’est inévitable. 3. La contradiction : une discontinuité temporelle A. Le rythme cyclique - Le retour du refrain (7 syllabes, au sein de décasyllabes) qui traite du temps qui passe face à l’homme qui demeure, montre bien cette contradiction, et à la fois assure le caractère cyclique du temps (contrairement à l’homme). C’est moins une cassure qu’une parenthèse, puisqu’à la suite de ce refrain, le poème continue. - Dans l’avant dernière strophe, on pourrait penser à une cassure puisqu’à nouveau le décasyllabe est coupé, et l’utilisation du verbe « passer » à trois reprises s’oppose à « reviennent » mais l’anaphore du mot « ni » au début des lignes 20 et 21 prouve que tout cela à le même sens pour l’auteur, le temps ne passe pas pour l’homme, et l’amour ne revient pourtant pas. Et le fait d’enchaîner avec une répétition du premier vers puis avec le refrain prouve la structure cyclique de tout le poème. B. Une cassure exprimée par des ruptures et les contractions - Mais même si ce poème semble faire une boucle complète, il y existe des cassures qui prouvent la discontinuité temporelle, c'est-à-dire la contradiction entre le caractère cyclique de l’amour et un passage du temps linéaire mais plus lent pour l’homme. Par exemple, si le découpage systématique des seconds décasyllabes de chaque strophe paraît cyclique, certains sont de véritables cassures. Le « comme » de « comme la vie est lente » de la ligne 15 ne signifie pas la comparaison mais c’est un « comme » expressif pour signifier la cassure entre la rapidité eu temps qui passe, après la redondance du verbe « passer ». - Enfin, malgré l’image de l’eau qui coule sous le pont et peut donner une image de cycle et d’éternité, il faut aussi étudier le plus près le mot « pont » qui est tout de même le titre du poème. Un pont est simplement un endroit qui permet de passer d’un point A (la naissance) à un point B (la mort), tout ceci en traversant ce temps, cette eau, cette éternité, ce cycle de la vie. Ainsi le nom même du poème montre la courte durabilité de la vie humaine par rapport à l’amour qui durera toujours

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