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PORTRAIT D'AUGUSTE SAINT-CLAIR - MÉRIMÉE, Le Vase étrusque.

Publié le 03/10/2010

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PORTRAIT D'AUGUSTE SAINT-CLAIR - MÉRIMÉE, Le Vase étrusque. Il était né avec un coeur tendre et aimant; mais, à un âge où l'on prend trop facilement des impressions qui durent toute la vie, sa sensibilité trop expansive lui avait attiré les railleries de ses camarades. Il était fier, ambitieux; il tenait à l'opinion comme y tiennent les enfants. Dès lors, il se fit une étude de supprimer tous les dehors de ce qu'il regardait comme une faiblesse déshonorante. Il atteignit son but, mais sa victoire lui coûta cher. Il put cacher aux autres les émotions de son âme trop tendre; mais en les renfermant en lui-même, il se les rendit cent fois plus cruelles. Dans le monde, il obtint la triste réputation d'insensible et d'insouciant; et dans la solitude, son imagination inquiète lui créait des tourments d'autant plus affreux qu'il n'aurait voulu en confier le secret à personne.

Introduction. Dans Le Vase étrusque, nouvelle psychologique, Mérimée analyse un cas de jalousie rétrospective. Avant de lancer dans l'action son personnage principal, Auguste Saint-Clair, il le présente au lecteur. Le texte. Une sensibilité refoulée (lignes 1 à 5). D'ordinaire, Mérimée peint ses personnages en mouvement, par leurs paroles et par leurs actes; s'il déroge ici à cette règle, c'est peut-être parce que Saint-Clair est son sosie moral : l'écrivain songe à son propre passé et il explique la transformation de son caractère. Dès le début, la tristesse contenue du ton nous suggère que nous sommes en présence d'une confidence indirecte : Il était né avec un coeur tendre et aimant; mais, à un âge où l'on prend trop facilement des impressions qui durent toute la vie, sa sensibilité trop expansive lui avait attiré les railleries de ses camarades. La phrase suit la ligne la plus simple; aucune recherche de rythme; un vocabulaire en apparence banal; tout l'intérêt consiste en une notation dont la justesse est confirmée par ce que nous pouvons connaître du jeune Mérimée : son père était un homme grave et froid; sa mère, révèle Sainte-Beuve, lui éclata de rire au nez parce qu'à la suite d'une réprimande il lui avait demandé pardon à genoux sur un ton pathétique. L'écrivain s'abstient de faire allusion aux moqueries d'une mère, mais il évoque les railleries de ses camarades; et peut-être songe-t-il à ses cousins Fresnel, ses condisciples du lycée Napoléon, qui le taquinaient volontiers.

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