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Portrait D'Etienne Lantier Dans Germinal

Publié le 22/10/2010

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germinal

 

Tout d’abord, nous allons voir le portrait physique d’Etienne. Ce portrait est le moins développé dans germinal, nous n’avons donc pas beaucoup d’éléments. Etienne n’est pas décrit précisément mais plutôt caractérisé par ses aptitudes physiques  et  sa corpulence.

C’est dans la première partie et le premier chapitre que nous avons le plus d’informations sur Etienne. En effet cette rencontre avec Bonnemort, favorise la présentation d’Etienne et le narrateur nous le décrit pendant son dialogue.  « sa veste et de son pantalon de velours « ; « je suis machineur « ; « il devait avoir vingt et un ans, très brun, joli homme, l'air fort malgré ses membres menus « ; « je suis du Midi «. Nous apprenons donc ses origines, son âge, son travail, ses habits ainsi que quelques détails comme sa couleur de cheveux ou bien ses membres menus.

Ensuite, les prochains éléments sont au chapitre trois de la même partie.  « fut repris du malaise « ; « voix brusque qui sortait de l'ombre «. Nous avons dès le troisième chapitre, une référence à la maladie avec « malaise «.

Lors des autres chapitres de cette partie ainsi que toute la partie deux, nous n’avons pas d’éléments sur le physique d’Etienne. Au premier chapitre de la troisième partie, nous avons de plus amples précisions, sur la taille et la corpulence d’Etienne.  « Sa petite taille lui permettait de se glisser partout, et ses bras avaient beau être fins et blancs comme ceux d'une femme, ils paraissaient en fer sous la peau délicate, tellement ils menaient rudement la besogne «. Il est donc plutôt maigre et petit mais fort grâce au travail harassant dans la mine.

Dans le troisième chapitre de cette partie, nous avons la première transformation physique d’Etienne.  « Son visage changea, il devint grave «. La mine et le dur travail commencent à transformer Etienne.

Les prochains éléments ne sont qu’à l’avant dernière et dernière partie de Germinal. Dans la sixième partie, au troisième chapitre, Etienne commence à perdre confiance et à avoir des doutes : « il demeurait sombre «.

Lors du quatrième chapitre, Etienne comprend ce qu’il est en train de faire lorsqu’il culpabilise pour la mort du soldat : « Tout d'un coup, il tressaillit, le souffle de la peur lui avait passé sur la face… L'image du petit soldat, couché là-bas avec son fusil, sous les roches, lui glaça le dos et fit dresser ses cheveux.«

Pendant la dernière partie, dans le premier chapitre, Etienne nous montre son manque de motivation et sa résignation : « il traînait des heures misérables ne sachant à quoi fatiguer son corps «. Durant le cinquième chapitre Etienne sortant de la mine, apparut comme un vieillard aux cheveux blancs à cause de l’incident qui s’était produit : « apparut décharné les cheveux tout blanc … on frémissait devant ce vieillard«.

Et, enfin, dans le dernier chapitre de l’œuvre, Nous avons le départ d’Etienne pour Paris, quand il sort de l’hôpital : « Jaune encore et très maigre, il s’était senti la force de Partir «. A la fin de l’histoire, Etienne est toujours maigre, et l’air maladif mais il part pour essayer d’aider les mineurs dans un domaine qui lui conviendrait mieux, celui de la politique, à l’aide de Pluchart. Nous allons donc voir son engagement politique ainsi que son portrait moral.

 

Nous allons maintenant voir le portrait moral d’Etienne Lantier. De part son portrait physique, on peut deviner qu’Etienne apporte son aide aux mineurs par son soutien moral et ses

 

ambitions politiques plutôt que par sa force. On peut remarquer dès le premier chapitre de la première partie qu’il y a une ambiance de misère et de désespoir : « Il fut repris de honte: à quoi bon? Il n'y aurait pas de travail « ; « Au moins si l'on mangeait du pain à sa suffisance! Répéta pour la troisième fois Etienne« ; « Où aller et que devenir, à travers ce pays affamé par le chômage? «.

Puis, dans le troisième chapitre de cette même partie, Etienne nous montre sa détermination à trouver un travail et sa passion de la mécanique : « On n'a pas besoin d'un ouvrier ici, pour n'importe quel travail? demanda de nouveau Etienne. « ; « Alors, il fit quelques pas, attiré par la machine «.

A partir du chapitre cinq, toujours de la première partie, nous avons les premiers discours politiques concernant les conditions de vie des mineurs et de la compagnie, et nous voyons que Etienne est intéressé par ces discours : «ces hommes souillés de charbon, glacés par l'attente, accusèrent la Compagnie de tuer au fond une moitié de ses ouvriers, et de faire crever l'autre moitié de faim. Etienne écoutait, frémissant «. Nous voyons des termes très forts comme « accusèrent «, « tuer « ou bien « faire crever «, qui révèlent l’état des mineurs, leur situation de misère ; et Etienne est à l’écoute de ces accusations.

Dans le dernier chapitre de cette partie nous apprenons qu’Etienne n’est pas seulement à l’écoute de ces idées politiques révolutionnaires, mais qu’il les soutient et qu’il commence à penser à une révolte. « Etienne écoutait depuis un instant, comprenait, se passionnait, à ces idées de misère et de revanche « ; « il voulait redescendre dans la mine pour souffrir et se battre, il songeait violemment à ces gens dont parlait Bonnemort, à ce dieu repu et accroupi, auquel dix mille affamés donnaient leur chair, sans le connaître «. On peut également observer une marque de sa détermination : « Dans la cage qui le remontait, tassé avec quatre autres, Etienne résolut de reprendre sa course affamée, le long des routes «.

Nous n’avons pas de description morale d’Etienne dans la seconde partie du roman. Dans le premier chapitre de la troisième partie, le narrateur nous informe qu’Etienne est fier, intelligent, qu’il s’habitue au monde minier et qu’il est de plus en plus impliqué politiquement. « Jamais il ne se plaignait, par fierté sans doute « ; « ce garçon avait une instruction supérieure à la sienne: il le voyait lire, écrire, dessiner des bouts de plan « ; « Chaque soir, vers neuf heures, lorsque le cabaret se vidait, Etienne restait ainsi à causer avec Souvarine « ; « Quand il s'oubliait de la sorte, abordant des sujets de socialiste instruit, Etienne et Rasseneur demeuraient inquiets, troublés par ses affirmations désolantes «.

Dans le troisième chapitre de cette partie nous sommes témoins des questions que se pose  Etienne sur le système social : « Toutes sortes de questions confuses se posaient à lui: pourquoi la misère des uns? Pourquoi la richesse des autres? «. On apprend aussi que Etienne ainsi que ses idées politiques montent dans l’estime des mineurs : « C'était une propagande sourde, d'autant plus sûre, qu'il grandissait dans l'estime de tous «. Nous avons également une preuve de sa montée de popularité et de celle de ses idées : « être à la tête des autres, commander… l'emplissait d'orgueil, agrandissait son rêve d'une révolution prochaine, où il jouerait un rôle «. Son projet commence donc à prendre forme grâce aux nouvelles personnes qui soutiennent Etienne dans ses idées. Mais malgré ça, il reste néanmoins assez impulsif et suit les règles de l’hérédité, ce qui le pousse à agir sans réfléchir, cette notion est ici représentée par le terme de « enfiévrait « qui reprend la maladie : « son ambition naissante enfiévrait ses théories et le poussait aux idées de bataille«.

 

Dans l’avant dernier chapitre de cette partie, nous avons la Maheude qui qualifie Etienne de « malin «, ce qui confirme qu’il est intelligent et surtout qu’il s’est bien intégré au monde minier : « Tu sais qu'Etienne t'attend chez Rasseneur, reprit la Maheude. Emmène-le, il sera plus malin que toi pour se débrouiller «. Nous apprenons également que les idées d’Etienne prennent de plus en plus d’ampleur : « Et les idées semées par Etienne poussaient, s'élargissaient dans ce cri de révolte «.

Dans le dernier chapitre de la troisième partie, nous sommes face à de nouveaux sentiments de la part d’Etienne. D’abord, il se sent seul : « Peut-être ne remuait-il confusément ces idées moroses que dans l’ennui d’être seul, lorsque les autres, à cette heure, s’en allaient deux à deux prendre du plaisir «. Ensuite il méprise les femmes : « lorsque les filles disent non, c’est qu’elles aiment à être bourrées d’abord «. Apres, il désire se venger de Catherine : « il éprouvait un furieux besoin de se venger d’elle, sans motif, en la méprisant «. Cela nous montre aussi qu’il est rancunier. Et enfin il fait preuve de curiosité : « Etienne était bien obligé de les suivre « ; « il continua de les suivre « ; « il les suivit «. Dans cette partie Etienne se révèle et continue de monter dans l’estime des mineurs tout comme ses idées politiques.

Dans la quatrième partie, Etienne dévoile encore plus ses ambitions politiques ainsi que son hérédité. Dans le deuxième chapitre, Etienne s’impose et montre ses convictions : « Cette parole, si modérée de forme, fut prononcée à demi-voix, avec une telle conviction, tremblante de menace, qu’il se fit un grand silence «. Au quatrième chapitre, Etienne est touché par la condition de misère des mineurs et a envie de les aider : « La vue du coron, de ces pauvres gens sans pain et sans feu, le bouleversait. « ; « il en était très touché «.

Le chapitre cinq, nous montre la générosité et la gentillesse d’Etienne à travers la famille Maheu : « heureux de faire bouillir encore la marmite des Maheu « ; « La vue du coron, de ces pauvres gens sans pain et sans feu, le bouleversait. « ; « on ne lâchait pas des amis dans la peine, il serait encore gentil avec elle, s’il le fallait « ; « Merci, répondit-il à la Maheude qui lui offrait sa part. J’ai mangé là-bas. Il mentait, il regardait d’un air sombre les enfants se jeter sur la nourriture «. Ce passage nous prouve sa dévotion et son sacrifice pour la cause des mineurs.

Le septième chapitre dévoile le charisme d’Etienne lors de son discours dans la forêt avec les mineurs : « il s’empara tout d’un coup de la foule, il monta sur un tronc d’arbre, en criant : - Camarades ! Camarades ! «. Cela montre également qu’il est accepté par la foule et s’est très bien intégré au monde de la mine. Mais pendant son discours nous voyons aussi qu’il a des difficultés à s’exprimer, à guider le peuple, et finit toujours par s’emporter par hérédité : « Peu à peu, Étienne s’échauffait. Il n’avait pas l’abondance facile et coulante de Rasseneur. Les mots lui manquaient souvent, il devait torturer sa phrase, il en sortait par un effort qu’il appuyait d’un coup d’épaule «. Néanmoins, son autorité est reconnue de tous : « Tous le disaient, il n’était pas grand, mais il se faisait écouter «.

Pour la partie cinq, Etienne révèle son caractère humanitaire et de respect des hommes. Il ne veut pas de sacrifice ni de guerre civile pour atteindre son objectif mais malgré cela, il fait preuve d’autorité. Les premiers indices sont au chapitre trois. On voit qu’il mène des idées révolutionnaires mais en protégeant la population : « Étienne répétait avec complaisance qu’il fallait agir révolutionnairement, sans attenter à la vie des personnes «. Ensuite, il fait preuve de générosité en refusant sa part de pain quotidienne qui ira à un autre mineur : « Avant de partir, il refusa sa part d’un pain, qu’on lui avait donné la veille «. Après, il essaye de négocier avec un patron : « Étienne

 

parlementait toujours, cherchant à convaincre Deneulin de la légitimité de leur action révolutionnaire «. Puis, il nous montre qu’il arrive à se contrôler mais qu’il perd son autorité sur les mineurs et qu’il commence à réfléchir sur la situation qui lui échappe : « Cependant, il était plein d’inquiétude, trop calme encore pour céder à ce coup de colère. Il souffrait aussi dans son orgueil de chef, en voyant la bande échapper à son autorité «. Malgré ses efforts, son hérédité reprend le dessus et il finit une fois de plus en colère : « Mais Étienne lui coupait la parole, hors de lui, pris de la fureur de la bande. - Tu as voulu en être, tu en seras… Allons ! En marche, bougre de mufle ! «.

Au quatrième chapitre, Etienne nous montre qu’il protège l’outil de travail et qu’il est solidaire des mineurs : « À quoi bon détruire les galeries ? Cela révoltait son cœur d’ouvrier, malgré son ressentiment « ; « Mon idée est de rester jusqu’au bout avec les amis, quitte à crever tous ensemble «. Sa colère et ses propos violent finissent par devenir des menacent physique, il est de plus en plus sous le contrôle de son hérédité : « Étienne venait de l’empoigner par un bras, en menaçant de lui casser les reins, s’il méditait quelque traîtrise «.

Dans le dernier chapitre de cette partie, nous avons une démonstration de la violence des mineurs et d’Etienne mais aussi que ce dernier fait attention à ce qu’il casse et ce qu’il frappe à coup de hache pour préserver l’outil de travail et ne prendre aucun risque de blesser quelqu’un : « ça n’avançait à rien de casser des vitres « ; « De telles poussées se ruaient dans la porte, qu’Étienne craignait de blesser quelqu’un, à chaque volée de la hache «.

A la sixième partie, Etienne commence à faire preuve de désespoir face à la dureté de la grève et de la compagnie. Dans le troisième chapitre, Etienne est abattu, prêt à abandonner la grève : « les yeux à terre « ; « il  sentait sur lui des soufflets de rancune et de soupçon « ; « ile ne voulait pas avouer son abattement « ; « le secret désir du vaincu le refuge où il aurait voulut perdre à jamais son tourment «.

Au quatrième chapitre, Il est triste : « embarrassé… timidité singulière « ; « le gros chagrin… son cœur se brisait « ; « une grande pitié « ; « cette idée de mort s’enfonçait dans sa tête «.

Dans le chapitre cinq, nous avons juste une preuve d’autorité d’Etienne et de son envi ede trouver un accord : « il fallut qu’Etienne les arrêtât « ; « Trois fois, Etienne recommença «.

Dans la dernière partie de cette œuvre, nous avons comme un résumé des  différents sentiments qu’à éprouvés Etienne lors de cette histoire. Au premier chapitre, il culpabilise pour les morts qu’il y a eu pendant les incidents : «un frisson le secouait, l’horreur de la nuit après toutes ces morts, la peur inavouée du petit soldat « ; « Etienne écoutait cette lamentation dont chaque larme lui donnait un remords «.

Au second chapitre, il pardonne les mineurs qui retournent travailler mais éprouve toujours de la rancœur vis-à-vis de la compagnie : « mais il pardonnait à ceux qui redescendrait « ; « Vois-tu que ça crève ! «.

Au troisième chapitre, Etienne fait preuve d’abandon en allant demander du pain de nouveau : « le terrible tombeur de Montsou revenait lui demander du pain «.

Dans le cinquième chapitre, Il nous montre sa dévotion en protégeant Catherine : « Ce dernier bouleversé de la rencontre avait eu un geste pour protéger la herscheuse «. Mais il montre également sa haine envers Chaval : « Etienne serait mort d’inanition plutôt que de mendier à Chaval «.

 

Enfin, dans le dernier chapitre, Etienne part confiant et avec sa conviction qu’il y aura une révolution et un changement radical de politique : « reparaissait sa foi absolue à une révolution prochaine «.

Etienne est donc un meneur politique, dévoué à ses idées : changer de système politique pacifiquement et surtout sans faire de morts ni en détruisant l’outil de travail. Néanmoins, malgré sa forte personnalité et son charisme auprès des mineurs, Il perd le contrôle de la grève. Et surtout, il fait preuve de pulsion, poussé par son hérédité que nous allons voir.

 

L’hérédité d’Etienne est constamment rappelée dans Germinal. Ce personnage s’inscrit dans la famille Rougon-Macquart, que Zola utilise pour la rédaction de la plupart de ses romans. Etienne a donc des ancêtres alcooliques, violents et ouvriers. Selon le déterminisme, que défend Zola, il est donc voué à devenir comme ses aïeuls et cette théorie se confirme dans cette œuvre. Dans la première partie, nous avons surtout des preuves de sa violence et de ses pulsions. Au troisième chapitre, il s’énerve mais ne passe pas à l’acte : « Etienne avait senti l'injure, sans comprendre encore «.

Au quatrième chapitre, Etienne fait preuve de violence verbale : « il jurait, il s'emportait, se battait rageusement avec les roues «.

Dans la deuxième partie, Etienne se contrôle toujours mais continue a avoir des pulsions et des pensées violentes, notamment dans le cinquième chapitre : « envahi d'un malaise, d'une sorte d'excitation jalouse où montait de la colère « ; « Cela le rendait fou, il serrait les poings, il aurait mangé cet homme, dans un de ces besoins de tuer où il voyait rouge «.On voit ici la notion de folie avec « fou « et celle des pulsions avec « un de ces besoins de tuer «. Etienne essayant d’aider les mineurs tout en les protégeant, est victime de ses pulsions qui vont à l’encontre de ses principes à cause de son hérédité.

A la troisième partie, Etienne perd le contrôle de lui-même, son hérédité se réveille et prend le dessus. Dans le premier chapitre, on retrouve ces notions avec « éclata devant Chaval « : « Mais Etienne s'enflammait « ; « Quand ils sortirent, Etienne jurait. Et il éclata devant Chaval «.

Au troisième chapitre, nous avons un terme intéressant qui est « transformation «, Etienne commence à changer de comportement, et le terme de « lente « nous montre que cela prend du temps  et que cette transformation ne sera pas visible tout de suite : « Dès lors, il s'opéra chez Etienne une transformation lente. Des instincts de coquetterie et de bien-être, endormis dans sa pauvreté, se révélèrent «. Le terme de « se révélèrent « montre également, à l’aide de « instincts «, que c’est l’hérédité qui est à l’origine de ces transformations.

Au cinquième chapitre, Il continue de faire preuve de violence verbale : « Il fut pris d'une fureur de désespoir, il ne lâcha que des jurons «. Etienne commence donc un lent changement de caractère des suites de son hérédité.

Lors de la quatrième partie, Etienne continue peu à peu sa transformation en devenant de plus en plus violent et en ayant de plus en plus de pulsions de meurtre. Au troisième chapitre, Etienne menace de mort Chaval : « une rage l’emportait « ; « Prends garde ! Balbutia Etienne, les dents serrées. J’aurai ta peau «.

Au quatrième chapitre, il jure une nouvelle fois : « Quel nom de Dieu de crapaud ! jurait Etienne «. Etienne insulte de plus en plus souvent et avec plus de violence, on voit la lente dégradation.

 

Au chapitre sept, Etienne a une nouvelle pulsion, et ne réfléchit plus : « À cette tension cérébrale, la raison chancelait, il ne restait que l’idée fixe du sectaire. Les scrupules de sa sensibilité et de son bons sens étaient emportés «.

Pendant la cinquième partie, c’est son alcoolisme qui refait surface. Au troisième chapitre, il emporte une gourde d’alcool alors qu’il a déjà bu plusieurs verres : « il but coup sur coup trois petits verres, histoire simplement de combattre le froid; même il en emporta une gourde pleine «. On note toujours des preuves de sa violence : « Lui-même se grisait, emporté dans cette fièvre chaude de revanche «.

Dans le chapitre quatre, Etienne continue de boire en croyant en avoir besoin : « d’un geste machinal, il prenait sa gourde de temps à autre, il avalait une gorgée de genièvre, si frissonnant, qu’il croyait avoir besoin de ça pour aller jusqu’au bout «. Ensuite nous avons le terme « ivresse « et « ivre « qui nous montre qu’il est saoul et qu’il ne se contrôle plus, car il envoie les mineurs casser une machine qu’il a sauvée plutôt dans la journée : «Peu à peu, une ivresse mauvaise, l’ivresse des affamés, ensanglantait ses yeux, faisait saillir des dents de loup, entre ses lèvres pâlies… Il était ivre, il lançait lui-même ses hommes contre cette pompe, qu’il avait sauvée quelques heures plus tôt «. Après, nous retrouvons donc la notion d’ivresse et de pulsion de meurtre mais surtout nous avons l’indication qui prouve que cet alcoolisme est héréditaire : « ses yeux s’allumaient d’une fureur homicide, l’ivresse se tournait chez lui en un besoin de tuer. … Catherine… se souvenait de ses confidences, de son envie de manger un homme, lorsqu’il buvait, empoisonné dès le troisième verre, tellement ses soûlards de parents lui avaient mis de cette saleté dans le corps «. Les termes de « soûlards de parents « et de « saleté dans le corps « caractérise l’hérédité d’Etienne par le comportement de ses parents.

Malgré son hérédité, Etienne finit par retrouver la raison et s’étonne de la violence des évènements qu’il a engendrés en étant saoul : « Étienne, dégrisé par les gifles de Catherine, était resté à la tête des camarades. Mais, pendant qu’il les jetait sur Montsou, d’une voix enrouée, il entendait une autre voix en lui, une voix de raison qui s’étonnait, qui demandait pourquoi tout cela «.

A la sixième partie, nous avons une nouvelle fois des preuves de la montée de sa violence. Dans le troisième chapitre, il y a des éléments sur sa colère mais également, nous avons le terme de « héréditaire « qui prouve que cette violence est dûe à ses ancêtres : « Tais-toi brute ! ou je prends une chaise pour t’assommer « ; « Relève-toi si tu en veux encore nous allons recommencer « ; « Ah ! Nom de Dieu de traître tu vas y passer « ; « une brusque folie de meurtre, une besoin de goûter au Sang. Et il luttait contre le mal héréditaire «. La gradation de sa folie est ici reprise par le nouveau terme de « sang «, qui renforce la violence.

Dans la dernière partie, nous voyons bien l’apogée de la violence d’Etienne. Au premier chapitre, il est violent verbalement vis-à-vis de ses camarades : « Le sang grondait dans sa tête, il traitait maintenant les camarades de brutes «.

Dans le cinquième chapitre, il menace d’étrangler Chaval : « Si tu ne la lâches pas je t’étrangle ! «. Après il a envie de tuer : « le besoin de tuer le prenait, irrésistible, un besoin physique, l’excitation sanguine d’une muqueuse qui détermine un violent accès de toux «. Cette envie de tuer lui était comme nécessaire. Puis l’alcoolisme de ses parents est repris : « l’ivresse lointaine des parents avait suffit «. Et enfin, il passe à l’acte, la violence atteint son paroxysme en le comparant à un animal :

 

« une allégresse faisait battre son cœur, la joie animale d’un appétit enfin satisfait «. Etienne a enfin assouvie son hérédité en tuant Chaval. Moralement, on voit bien une évolution à cause de son hérédité, mais socialement, il a aussi une évolution au point de vue de la mine, que nous allons voir.

 

Etienne évolue dans la mine, surtout au niveau social et de son influence sur les mineurs. Dans la première partie, nous avons la confrontation d’Etienne face à la mine et à ses conditions de travail, avec la description du Voreux et ses premiers jours de travail. Dans le chapitre un, nous avons tout d’abord, la découverte de la mine : « C'est une fosse, n'est-ce pas? «. Après nous avons les premières face aux conditions de vie grâce au dialogue avec Bonnemort : « Il y a longtemps, reprit-il, que vous travaillez à la mine? « ; « Et ça vous fait tousser aussi? «. Le terme de « toux « est le premier signe des maladies, omniprésentes dans la mine.

Au troisième chapitre, il descend pour la première fois dans le Voreux et constate les conditions de travail : « Etienne y entra à son tour « ; « Sans doute, la toiture était trouée, car un filet d'eau, coulant sur son épaule, le trempait jusqu'à la chair. Le froid devenait glacial… Déjà, on retombait au néant «. La notion de « néant « représente le changement brutal entre le fond de la mine et l’extérieur. Ceci est rappelé avec une connotation par « chute « dans : « Cette chute devait durer depuis des heures «. La notion de duree dans le temps nous montre qu’Etienne va rester longtemps dans la mine mais aussi que la mine est très profonde. Enfin, nous avons la première blessure d’Etienne dans la mine : « Etienne, rudement, se heurta la tête «. « La tête « peut représenter la folie qui s’installe progressivement chez Etienne par hérédité depuis son arrivée dans le Voreux.

Au chapitre quatre, c’est le premier jour de travail d’Etienne en tant que mineur. Il se rend compte par lui-même de la difficulté du travail. Catherine, lui enseigne les rudiments du travail : « Etienne, qui apprenait de Catherine à manœuvrer sa pelle «.

Dans le cinquième chapitre, Etienne commence à se familiariser avec la mine et le travail : «Etienne alla se charger, sans rancune de cette rudesse, si furieux lui-même contre les chefs, qu'il trouvait les mineurs trop bons enfants «. Mais aussi aux premiers problèmes liés au maigre salaire des mineurs : « Si l'on nous payait assez, nous boiserions mieux «. Etienne fait donc face aux dures conditions de la mine.

Dans la deuxième partie, Etienne s’habitue petit à petit au travail d’un mineur mais avec du mal, surtout à cause de la fatigue engendrée par ce travail. Au premier chapitre, on se rend compte qu’Etienne s’adapte vite à son nouvel environnement de travail : « C'était le premier ouvrier de rencontre qui s'acclimatait si promptement «.

Dans le cinquième chapitre, Etienne se trouve un logement chez Rasseneur mais il éprouve des difficultés au travail minier : « Chez Rasseneur, après avoir mangé une soupe, Étienne, remonté dans l’étroite chambre qu’il allait occuper sous le toit « ; « était tombé sur son lit, tout vêtu, assommé de fatigue « ; « il éprouvait un tel malaise, une telle pesanteur de tête «.

A la troisième partie, nous voyons de nouvelles notions concernant Etienne, comme son statut de chef, des habitudes et la maladie. Au premier chapitre, on commence par la maladie : « Une seule aventure coupa la monotonie de la première quinzaine, une fièvre éphémère qui le tint quarante-huit heures au lit «. Ensuite, il explique qu’il s’habitue au travail : «  Etienne reprit son travail à la fosse « ; « A la longue, Etienne souffrait aussi beaucoup moins de l'humidité et de

 

l'étouffement de la taille «. Enfin, on voit qu’il est de plus en plus estimé chez les mineurs grâce à son travail bien fait : « Au bout de trois semaines, on le citait parmi les bons herscheurs de la fosse « ; « Aussi Etienne n'eut-il qu'à accepter ce rapide avancement, heureux de l'estime croissante où Maheu le tenait «.

Dans le deuxième chapitre, Etienne commence à diffuser ses idées d’une nouvelle société et de sa caisse de prévoyance dans le cas d’une grève générale : « Etienne s'empara de Levaque, pour lui expliquer son idée d'une caisse de prévoyance « ; « Etienne, cependant, tâchait d'endoctriner Pierron, auquel il expliquait son projet d'une caisse de prévoyance «. Après, Maheu demande à Etienne s’il veut loger chez eux, ce qui montre qu’il est apprécié : « Alors, Maheu s'empara d'Etienne et lui proposa de le prendre comme logeur «.

Au troisième chapitre, Etienne s’installe chez les Maheu : « Vers le milieu d'août, Etienne s'installa chez les Maheu « ; « Et, au bout du premier mois, Etienne et Catherine semblaient déjà ne plus se voir «. Puis, le narrateur nous informe que l’influence d’Etienne augmente et qu’il révolutionne le peuple : « L'influence d'Etienne s'élargissait, il révolutionnait peu à peu le coron «. Enfin, Etienne devient le nouveau chef des mineurs : « il passa chef, tout le coron se groupa autour de lui «.

Dans le chapitre quatre, on apprend que les idées d’Etienne, plaisent aux mineurs et qu’ils le suivaient : « Et les idées semées par Etienne poussaient, s'élargissaient dans ce cri de révolte «.

Au cours de la quatrième parie, nous avons surtout les notions de chef et de la popularité d’Etienne. Dans le deuxième chapitre, nous avons ces 2 notions : « Désormais, Etienne était le chef incontesté « ; « Sa popularité croissante le surexcitait chaque jour davantage «.

Au cinquième chapitre, nous apprenons qu’Etienne n’est pas le seul à prendre les décisions : « Étienne et les délégués hésitaient à risquer une démarche sans connaître les intentions de la Régie «. Mais, on voit tout de même que c’est lui qui donne le rendez-vous : « Étienne décida que le rendez-vous serait donné à tous les corons, pour le lendemain soir «. On voit donc qu’Etienne est le chef des mineurs car il prend les décisions. « En haut, dominant la pente, Étienne se tenait, avec Rasseneur et Maheu « Etienne est aussi le chef parce que l’on voit « dominant la pente «, qui nous montre la supériorité spatiale du personnage. Enfin, il est de nouveau montré comme populaire : « Étienne goûtait l’ivresse de sa popularité «.

Lors de la cinquième partie, Etienne, est à nouveau présenté comme un chef mais il commence à perdre le contrôle. Au premier chapitre, on voit que Etienne a un lieutenant, il est donc supérieur à ce dernier : « le lieutenant d’Etienne «.

Dans le troisième chapitre, il perd lentement le contrôle des mineurs : « Étienne finit par se détacher « ; « Je ne réponds pas d’être maître de mes camarades « ; « On ne l’écoutait toujours pas, il allait être débordé de nouveau «.

Au quatrième chapitre, Etienne reprend le contrôle et arrive à diriger les mineurs sans accros : « Dès la Fourche-aux-bœufs, Étienne en avait pris le commandement. Sans qu’on s’arrêtât, il criait des ordres, il organisait la marche « ; « D’un geste, il avait refoulé la bande sur le chemin de gauche « ; « Sous ses ordres, une centaine de grévistes accouraient «. Dans le dernier chapitre de cette partie, Etienne reperd le contrôle, des grévistes, ils n’obéissent plus à personne, le charisme d’Etienne est donc insuffisant : « Personne, du reste, n’obéissait plus à Étienne «.

 

      Durant la dernière partie de Germinal, Le peuple montre sa rancune vis-à-vis d’Etienne qui a échoué, il n’a pas réussi à changer la politique du gouvernement et beaucoup de mineurs sont morts. Dans le chapitre un, nous avons une violence verbale contre Etienne : « Chaque maison le huait au passage, on s’acharnait sur ses talons «. Mais également, une violence physique : « tous prirent des briques, les cassèrent et les jetèrent pour l’éventrer «.

Au sixième chapitre, le peuple en veut toujours à Etienne mais Mouque lui pardonne : « tous la lui serrèrent fortement, tous mirent dans cette étreinte muette la rage d’avoir cédé, l’espoir fiévreux de la revanche « ; « cette vieille main qui tremblait dans la sienne, ce vieillard qui lui pardonnait ses enfants morts «. Etienne Lantier, s’habitue assez vite au monde minier avec quelques difficultés telles que la maladie, ou la rudesse du travail. Néanmoins, il est accepté des mineurs qui le proclament chef. Il conduit la grève mais en perd le contrôle et celle-ci échoue. Aucune réforme n’a eu lieu, les mineurs vivent toujours dans la misère et il y a eu beaucoup de morts. Finalement le peuple est rancunier contre Etienne, et Etienne s’en va de la mine pour Paris, où il pourra continuer de défendre la cause des mineurs dans un domaine qu’il connait mieux, celui de la politique. A travers ce roman Etienne, est représenté à plusieurs reprises comme un symbole. Nous allons voir les différentes symboliques que prend Etienne dans Germinal.

 

Dans cette œuvre, Etienne incarne différents symboles tout au long de l’histoire. Ces symboles permettent à Zola de mieux faire passer ses messages comme notamment la dénonce des conditions de vie des ouvriers. Le premier symbole apparait dans le premier chapitre de la seconde partie. Etienne est assimilé à une machine : « il était accepté, regardé comme un vrai mineur, dans cet écrasement de l'habitude qui le réduisait un peu chaque jour à une fonction de machine «. Cette métaphore permet à Zola de dénoncer le travail dans les mines qui est beaucoup trop fatiguant et mal rémunéré ainsi que très dangereux.  Cette figure de style ôte le caractère humain d’Etienne : Zola veut arrêter les travaux où les hommes deviennent de simples machines sans vie.

Le second et dernier symbole se trouve au septième chapitre de la quatrième partie. Ce symbole est religieux et caractérise Etienne comme un prophète annonçant ses prophéties de nouvelle société égalitaire : « Mais Étienne, déjà, continuait d’une voix changée. Ce n’était plus le secrétaire de l’association qui parlait, c’était le chef de bande, l’apôtre apportant la vérité « ; « Parti de la fraternité attendrie des catéchumènes « ; « Une exaltation religieuse les soulevait de terre, la fièvre d’espoir des premiers chrétiens de l’Eglise, attendant le règne prochain de la justice « ; « C’était le coup de folie de la foi, l’impatience d’une secte religieuse, qui, lasse d’espérer le miracle attendu, se décidait à le provoquer enfin «. Etienne, ici nommé d’apôtre, permet à Zola de dénoncer les systèmes politiques trop utopiques, car ceux-ci s’avèrent irréalisablesdans la réalité malgré leur forte attirance de part leurs promesses. Dans Germinal, c’est le système communiste qui est dénoncé. On le voit grâce aux termes de « collectivisme, collectivité, communauté … « ; cette politique, surtout pour la classe ouvrière, rendrait la société égalitaire mais en pratique cela n’est pas possible, il y aura toujours des disparités.

 

Nous avons donc le portrait d’Etienne Lantier dans Germinal. Physiquement c’est un petit homme maigre et brun, assez fort et âgé de vingt-et-un an. Moralement, c’est un meneur politique

 

Qui  a des idées révolutionnaires et qui va essayer de changer le système politique pacifiquement, mais son charisme est insuffisant et il perd le contrôle des mineurs, sa grève est un échec. Il est également sous l’influence de son hérédité : il a des pulsions de meurtres et est très vite saoul quand il boit ; il finira par tuer Chaval dans la mine. Néanmoins, il a su se faire accepter des autres et s’est vite adapté à son nouveau travail ; il est devenu chef des mineurs et a gagné leur respect. Mais des suites de son échec, les mineurs lui en veulent  et les quitte pour partir à Paris, pour les aider d’une autre manière, avec la politique et l’aide de Pluchart, le secrétaire de la Fédération du Nord qui lui avait proposé de créer une section de l’Internationale à Montsou. Et enfin, Etienne a aussi deux caractères symboliques : celui d’une machine, pour permettre à Zola de dénoncer le travail des ouvriers, et celui d’un apôtre, pour permettre à Zola de dénoncer le communisme, comme une utopie.

 

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