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portugaise, littérature.

Publié le 06/05/2013

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portugaise, littérature. 1 PRÉSENTATION portugaise, littérature, littérature du Portugal, écrite en portugais ou dans d'autres langues. Elle est remarquable par la douceur de sa poésie lyrique et l'esprit mordant de sa prose satirique. La littérature portugaise peut être divisée en quatre périodes : de 1200 à 1415 est l'âge des troubadours ; de 1415 à 1580 a lieu la floraison humaniste rivalisant avec la Castille ; de 1580 à 1820 se produit une période de stagnation et de 1820 à nos jours on parle de renouveau romantique. Jusqu'au XIVe siècle, la littérature portugaise formait une variété régionale de la littérature de la péninsule Ibérique, et elle était composée dans la langue parlée au nord-ouest de l'Espagne par les Galiciens, les Portugais et les Castillans. Jusqu'au XVIIe siècle, de nombreux Portugais écrivaient également en castillan, ce qui permet aux Portugais de revendiquer la création du plus grand roman de chevalerie espagnol, Amadis de Gaule (1508). 2 L'ÂGE DES TROUBADOURS La poésie raffinée des troubadours, au Portugal, fit son apparition au XIIIe siècle, sous le règne d'Alphonse III et atteignit son apogée sous le règne de son fils Denis, lui-même excellent troubadour. Peu d'auteurs émergèrent au XIIIe siècle, mais les prêtres Airas Nunes et Joan Airas de Santiago, João Garcia de Guilhade et le jogral (musicien professionnel) Martin Codax sont les principaux noms à retenir. Les chants interprétés par les troubadours étaient de trois sortes : cantigas de amor, ou chants d'amour plaintifs cantigas de amigo, ou chants des prétendants, interprétés par les femmes dans un style plaisant bien particulier au Portugal et qui existent toujours dans la tradition populaire et cantigas de escarnho e de mal dizer, ou chants moqueurs et calomnieux. Plus de deux mille chants de troubadours nous sont parvenus, rassemblés dans trois cancioneiros, ou recueils de chants, tandis que le quatrième recueil, d'un caractère différent, contient des légendes à la louange de la Vierge Marie, louanges rédigées par le roi Alphonse X de León et Castille. La prose portugaise des XIIIe et XIVe siècles, englobe les livros de linhagens (registres d'anecdotes sur de nobles lignages), des chroniques, les vies des saints, d'autres oeuvres littéraires édifiantes traduites du latin et des adaptations des légendes arthuriennes relatant les hauts faits des chevaliers de la Table ronde. 3 DÉBUT DE LA RENAISSANCE À la fin du XVe siècle, une seconde période de prospérité culturelle débuta au Portugal, causée en partie par l'expansion maritime autour de l'Afrique, et par l'accroissement des villes portuaires atlantiques qui en résulta. Les interrogations sur la nature humaine qui caractérisèrent la Renaissance, intensifièrent la production d'écrits dans le monde, sans rupture radicale pourtant avec les doctrines de l'Église médiévale ou avec les troubadours. Le Cancioneiro Geral (1516), compilé par Garcia de Resende, contenait les oeuvres de trois cents poètes. Les plus belles pièces de ce recueil se caractérisaient par des influences classiques et italiennes, une plus grande variété de formes et par une exaltation devant les horizons nouveaux ouverts par les navigateurs. Quatre de ces poètes furent renommés : Resende lui-même, pour avoir traité en vers l'un des plus grands thèmes de la littérature romantique européenne, le meurtre de la maîtresse du roi Inés de Castro, Gil Vicente, qui, avec ses magnifiques pièces de théâtre, jouées à la cour royale à partir de 1502, fonda le théâtre littéraire portugais, Bernardim Ribeiro, auteur de poèmes mélancoliques et troublants et de Menina e moça (« Encore enfant et toute petite «, 1554), roman pastoral et chevaleresque initialement intitulé Sandades (« Regrets «) et qui a fondé sa gloire ; et enfin Francisco de Sá de Miranda, qui, après un séjour en Italie, révolutionna la poésie portugaise en y introduisant les mètres italiens. Surnommé le « Plaute portugais «, Vicente a laissé une oeuvre très vaste et très variée, écrite en portugais et en castillan : des scènes religieuses tantôt lyriques, allégoriques ou satiriques (la Trilogie des barques, 1517-1519 ; Auto da Alma, 1518), des comédies où prédomine l'élément chevaleresque (Amadis de Gaula, 1533), l'allusion à l'actualité (Auto da Exortação da guerra, 1513), et surtout des farces, où sont brocardés avec bienveillance et malice certains types de la société portugaise du début du XVIe siècle -- vieillard épris d'une jeune fille, hommes de loi corrompus, amoureux transis, gitanes rusées --, et qui manifestent l'ouverture de Vicente à l'influence humaniste, notamment à celle d'Érasme. 4 L'ÂGE D'OR La génération qui suivit perfectionna les innovations de Sá de Miranda : António Ferreira écrivit ainsi Ignez de Castro (1587), une tragédie en vers accompagnée d'un choeur grec. Jorge Ferreira de Vasconcelos fut l'auteur de plusieurs comédies de genres en prose, parmi lesquelles il faut citer Eufrósina (1555), une contrepartie morale du roman espagnol la Célestine. La fiction en prose évolua peu à cette époque : les romans de chevalerie restèrent à la mode, particulièrement la romance composée en prose et en vers (Lusitania transformée, 1595), de Fernão Álvares do Oriente. Des contes moraux furent également écrits à cette époque par Gonçalo Fernandes Trancoso. Les écrivains du XVIe siècle produisirent en outre un grand nombre de traités moraux et religieux, principalement sous la forme humaniste de dialogues : c'est le cas de Images de la vie chrétienne, 1563-1572, de Heitor Pinto, de l'oeuvre exaltée Consolação às tribulações de Israel (1553, « Consolation aux tribulations d'Israël «), de l'écrivain juif portugais Samuel Usque ; mais aussi d'une critique des pratiques coloniales intitulée Ô voldads prátics (1790), de Diogo do Couto. Ce dernier est surtout connu comme l'un des deux premiers remarquables historiens qui firent la chronique de l'ascension et du déclin de l'empire portugais, l'autre, qui le précéda, étant Gomes Eanes de Azurara, auteur d'un ouvrage sur le prince portugais Henri le Navigateur. L'apogée de cette littérature historique fut atteinte avec João de Barros qui, d'après le modèle classique de l'historien romain Livius, commença l'ambitieux récit des conquêtes étrangères dans Décadas da Ásia (« Décades d'Asie «, 1552-1615). Couto poursuivit cette chronique et tous ces auteurs réunis couvrirent l'histoire et la géographie du XVIe siècle. Parmi d'autres historiens, l'humaniste cosmopolite Damião de Góis, fit pour sa part la chronique du règne du roi Emanuel, et Gaspar Correia, de son côté, relata ses expériences de secrétaire d'Afonso de Albuquerque, le conquérant de Goa et Malaga, dans un récit chronologique, minutieux et coloré, Mémoires indiennes (1858-1866). Les oeuvres en prose de cette époque les plus riches en scènes exotiques dramatiques et picaresques furent les livres de voyage, notamment les récits factuels sur la découverte de la route maritime vers l'Inde qui eut lieu en 1497-1498 (récit par Álvaro Velho, 1838) et celle de la côte brésilienne en 1500 (récit par Pero Vaz de Caminha, 1817). Il faut citer aussi une série de récits de naufrages rassemblés au XVIIIe siècle dans la Tragique Histoire de la mer (1735-1736) et les aventures de Fernão Mendes Pinto en Extrême-Orient -- tour à tour commerçant, pirate et esclave -- romancées dans une oeuvre publiée à titre posthume, Peregrinação (1614, « Pérégrinations «). 5 CAMOENS ET LE DÉCLIN DE L'ÂGE D'OR La grande aventure maritime et le déclin de l'âge d'or au Portugal, de même que les archétypes du gentilhomme, du chrétien et de l'amoureux, sont résumés dans la vie mouvementée et les oeuvres du plus grand écrivain portugais, le poète Luís de Camoens. Ce jeune homme, noble mais pauvre, tenta tout d'abord sa chance à la cour, puis en Afrique et en Asie : il revint chez lui sans un sou et en mauvaise santé, mais il ramena aussi un trésor impérissable, son poème national Os Lusíadas (1572, « Les Lusiades, ou les fils de Lusus «, c'est-à-dire les Portugais). C'est peut-être l'un des plus beaux écrits épiques de la Renaissance, éloge des héros portugais de l'ancien temps et, par extension, de la nation tout entière, petite mais toujours indomptée. La découverte de la route des Indes par Vasco de Gama lui fournit le thème de départ de son poème, qu'il enrichit de référence à la mythologie ancienne. L'oeuvre culmine dans la glorification éternelle de la conquête de la nature par l'esprit humain. Camoens était également un excellent poète lyrique (Poèmes, 1595) ; la subtilité de ses sonnets et de ses canzones est telle qu'elle fait de lui le rival de l'Italien Pétrarque (de XVe siècle) dans son statut de poète philosophe. Dans une langue des plus pures et des plus douces, Camoens traita de l'amour idéal et de l'absurdité de la destiné humaine, mais il écrivit également des pièces sur des thèmes classiques. Camoens, par son talent, fit de l'ombre à de nombreux poètes de qualité, tant de son époque que des deux générations qui suivirent, parmi lesquels Diogo Bernardes et son frère Agostinho da Cruz, qui écrivirent tous les deux un ouvrage sur Dieu révélé par la beauté idyllique de la campagne portugaise, ou encore Francisco Rodrigues Lobo, qui utilisa également des thèmes pastoraux. Camoens inspira les écrivains portugais pendant des siècles. Il soutint l'esprit national, à une époque de stagnation où seule la prospérité d'une grande colonie, le Brésil, parvenait à compenser l'exploitation du Portugal par la Castille et encouragea les luttes menées par les Portugais pour regagner et maintenir leur indépendance. Malgré cela, cette troisième période de la littérature portugaise produisit plusieurs écrivains remarquables. Manuel de Faria e Sousa, poète, historien et critique littéraire, écrivit un commentaire, Os Lusíadas (1639), une oeuvre monumentale pleine d'amour et d'érudition. Francisco Manuel de Melo avait les mêmes talents, ainsi qu'une grande expérience et une grande intelligence qui ne l'empêchèrent pas d'être emprisonné ou exilé. Ses meilleurs poèmes, ses lettres adressées à des amis et ses quatre Apólogos dialogais (1721), dialogues qui traitent de sujets ordinaires, sont le reflet de son esprit brillant. Les autres représentants de l'expression baroque étaient deux religieux : Antonio das Chagas, un soldat devenu moine, et le prêcheur jésuite mondialement connu António Vieira, dont les sermons, réunis dans 15 volumes, sont uniques par leur puissance imaginative, leur ingéniosité, leurs prophéties audacieuses et leur patriotisme éclairé. 6 XVIIIE SIÈCLE Au XVIIIe siècle, au nom du « bon goût «, la régularité académique classique d'origine franco-italienne l'emporta sur l'exubérance baroque. L'inspiration poétique ainsi réprimée trouva un refuge précaire au Brésil et, à sa place, la littérature didactique apparut en abondance : le Verdadeiro método de estudar (1746, « Véritable méthode pour étudier «) de Luís António Verney, un traité antiscolastique et antijésuitique sur l'éducation, mena à des réformes tout à fait dans l'esprit du siècle des Lumières. Dans une veine plus légère, António José da Silva produisit des spectacles de marionnette burlesques, et Francisco Xavier de Oliveira, qui se réfugia en Angleterre, devint le premier essayiste portugais, avec ses Cartas familiares pleines de verve (1741-1742, « Lettres à des amis «). La période romantique commença avec les sonnets autobiographiques et philosophiques Rimas (1791-1799, « Rimes «), écrits par un bohémien téméraire, Manuel Maria Barbosa du Bocage, qui appliqua son talent à la rédaction d'improvisations et d'obscénités. 7 XIXE SIÈCLE La quatrième période, celle du réveil national, n'avait pas encore débuté. Le nationalisme portugais émergea de l'idéologie révolutionnaire française et des invasions par Napoléon, de la péninsule Ibérique, au cours du premier quart du XIXe siècle. De jeunes intellectuels appartenant aux classes moyennes comme João Baptista de Almeida Garrett et Alexandre Herculano passèrent leurs années d'exil en France et en Angleterre où ils acquirent à la source les notions romantiques de liberté et de nationalisme. De retour au Portugal, Almeida Garrett entreprit la restauration du théâtre national, avec des pièces historiques comme Frère Luíz de Sousa (1844). Il obtint un succès plus grand en tant que poète, en transposant ses amours en vers, en romantisant l'infortune du génie dans un long poème sur Camoens, et en remaniant des ballades populaires portugaises. Dans Voyages dans mon pays (1846), il créa un conte fantastique mêlant la romance à la satire et à l'autobiographie, sur le ton rafraîchissant de la conversation. Herculano, quant à lui, se fit une réputation d'historien du Portugal médiéval, mais il est également auteur de fictions, parmi lesquelles un roman sur les Wisigoths et les Maures, Eurico, o presbítero (1844, « Euric le prêtre «), où il fait référence aux problèmes du célibat des prêtres. Le romantisme portugais manquait d'intensité et était mélangé à des préceptes néoclassiques. C'est ainsi que deux écrivains romantiques en vinrent à être considérés comme des modèles du pur style portugais : le poète aveugle António Feliciano de Castilho et son disciple talentueux Camilo Castelo Branco, plus romantique dans sa façon de vivre que dans ses écrits. Castelo Branco créa un ensemble de personnages, tirés de la campagne et des petites villes du nord du Portugal, mis en scène dans des histoires ou des romans de genre comme Amor de perdiçáo (1862, « Amour de perdition «) et Contos do Minho (1875-1876, « Nouvelles du Minho «). Castilho fut supplanté en 1865 par un groupe de brillants universitaires, au nom des « idées modernes « : philosophie allemande, socialisme français, sciences et art réaliste. Le plus talentueux (et le plus malheureux) du groupe des « idées modernes « était le poète des Açores Antero Tarquínio de Quental, qui écrivit des sonnets philosophiques oscillant entre de grands espoirs pour les progrès de l'humanité et un découragement total (Os sonetos completos, 1886). Parmi les autres membres du groupe se trouvait le premier historien portugais de la littérature, dans le sens moderne du terme, Teófilo Braga, ainsi que le brillant économiste et historien de la culture, Joaquim Oliveira Martins, le poète social le plus en vue du nom de Guerra Junqueiro, et le meilleur écrivain de fiction réaliste, José Maria de Eça de Queirós. Ce dernier se présentait comme un génie moqueur et un maître dans l'art subtil de la prose, comme en témoigne la Relique (1887). Pendant le dernier quart du XIXe siècle, ces artistes éclipsèrent une foule de talents plus jeunes, entre autres les poètes symbolistes Camilo Pessanha, imprégné de culture chinoise (1922, Clepsidra), Eugénio de Castro, auteur de Oaristos (1890) et António Nobre. L'unique volume de ce dernier, Só (1892, « Seul «), souligna le retour au nationalisme sentimental de Almeida Garrett, et à sa vision romantique du « peuple «, mais, contrairement à Almeida Garrett, Nobre s'opposait à tout changement. Parmi les traditionalistes, António Correia de Oliveira, le versificateur populaire de A minha terra (1915-1917, « Ma terre «), se détachait. D'un niveau supérieur à tous les poètes depuis Almeida Garrett, Fernando Pessoa, écrivain intensément nationaliste mais également anticlérical, ironique, sophistiqué et mystique, écrivit sous des noms variés pour exprimer de façon dramatique les personnalités conflictuelles qu'endossait son âme complexe. Ses essais littéraires et ses poèmes ne furent reconnus et largement diffusés qu'après sa mort. Ode triunfal (1914, « Ode triomphale «) est un exemple représentatif de ses écrits. Bien que Pessoa participât au mouvement futuriste, connu sous le nom de modernismo au Portugal, il resta un personnage solitaire. Contrairement à lui, la plupart des intellectuels se mirent à défendre les institutions démocratiques et à travailler, en vain, pour mettre en place des réformes contre les politiciens professionnels. Les chefs de file parmi ces intellectuels étaient Aquilino Ribeiro, un romancier, auteur de véritables contes campagnards comme l'espiègle Malhadinhas (1922, « Petits corrals «), le poète panthéiste Teixeira de Pascoaes, le poète historien patriotique Jaime Cortesão et l'essayiste António Sérgio, un ennemi des mythes nationalistes. Le poète et dramaturge Júlio Dantas se fit connaître grâce à son esprit et à son sens de l'atmosphère, particulièrement dans sa pièce la plus remarquée, A ceia dos cardeais (1907, « Souper des cardinaux «). 8 LE XXE SIÈCLE Une deuxième génération poursuivit la lutte pour la réforme après la chute de la République en 1926 : le poète Miguel Torga, auteur d'un ouvrage composé en prose et en vers, Diário (1941, « Journal «), un commentaire unique sur la vie quotidienne, sur le Portugal, sur les Portugais et sur son propre esprit, la nouvelliste Irene Lisboa, observatrice talentueuse des vies pathétiques et obscures, Ferreira de Castro, rendu célèbre par son roman Forêt vierge (1930), traitant de l'existence d'un émigrant portugais au Brésil, et enfin le subtil psychologue José Rodrigues Miguéis, auteur de A escola do paraíso (« L'École du paradis «, 1960), un roman qui évoque Lisbonne en 1910. Certains écrivains réagissaient contre la connaissance introspective d'un métier appuyée par José Régio et José Gaspar Simões, éditeurs de Presença (« Présence «, 1927-1940). Les écrivains de ce groupe et leurs successeurs s'engagèrent dans le réalisme social ou neorealismo. et le mouvement expérimenta de nouvelles techniques narratives ; ce fut le cas en particulier de l'existentialiste Vergílio Ferreira, auteur du roman Alegria breve (« Brève Joie «, 1965) et José Cardoso Pires, auteur du roman O hóspede de Job (« L'hôte de Job «, 1963). Le neorealismo, ainsi que les écrits venant du nord-est du Brésil, une région qui présente des similarités climatiques et sociales avec l'Afrique, encouragèrent un élan littéraire dans les territoires portugais d'Afrique, qui produisit la fiction régionale et sociale des capverdiens Baltasar Lopes et Manuel Lopes. Ces fictions traitaient des relations entre les Noirs et les Blancs en Angola, comme c'est le cas dans des oeuvres comme Terra morta (1949, « Terre morte «) de Castro Soromenho ou dans des écrits lyriques, tels que les poèmes de plus en plus militants de Francisco José Tenreiro, de São Tomé, le premier écrivain portugais à épouser la fierté des Noirs africains. Les expériences surréalistes et concrétistes amenèrent au premier plan des poètes portugais comme Jorge de Sena, spécialiste des associations d'idées et des images en prose Andanças do demónio (« Le Démon étranger « 1960 et 1967) ou en vers (Metamorfoses, 1963). D'une manière moins nette qu'en poésie, de nouveaux courants de pensée ont revitalisé la fiction portugaise, non seulement par le biais d'idées étrangères comme l'existentialisme et le structuralisme, mais également à travers l'émancipation de la femme, qui concerne la moitié de la population instruite. Parmi les écrivains portugais modernes de sexe féminin, on peut noter Agustina Bessa-Luís, qui retraça la complexité psychologique et l'incapacité à communiquer des femmes des classes moyennes comme c'est le cas dans son roman A sibila (1953). Des poètes comme Sophia de Mello Breyner, éprise de liberté, se manifestèrent également. En 1972, Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta et Maria Velho da Costa collaborèrent pour produire un volume d'essais, d'histoires et de poèmes ; cette oeuvre fut inspirée par des lettres d'amour passionnées de la période classique ( XVIIe siècle), attribuées à une religieuse portugaise, Marianna Alcoforado. D'abord publié en français (1669), ces lettres furent ensuite publiées en portugais en 1819. Du fait de son contenu féministe et de certains passages érotiques, les Trois Marias fut interdit et les auteurs jugées, ce qui provoqua une protestation internationale. Quand le nouveau gouvernement révolutionnaire portugais prit place en 1974, les auteurs furent acquittés et le livre refit son apparition. Souffrant d'un manque d'aide matérielle, le théâtre moderne portugais est confiné principalement à des cercles d'amateurs. Cependant, un auteur, Bernardo Santareno, a réussi à acquérir une large audience, en analysant les grands problèmes nationaux et en travaillant sur les attitudes psychologiques, comme il le fait dans O inferno (1968). Voir aussi brésilienne, littérature. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« (1572, « Les Lusiades, ou les fils de Lusus », c'est-à-dire les Portugais).

C'est peut-être l'un des plus beaux écrits épiques de la Renaissance, éloge des héros portugais de l'ancien temps et, par extension, de la nation tout entière, petite mais toujours indomptée.

La découverte de la route des Indes par Vasco de Gama lui fournit le thème de départ de son poème, qu'il enrichit de référence à la mythologie ancienne.

L'œuvre culmine dans la glorification éternelle de la conquête de la nature par l'esprit humain.

Camoens était également un excellent poète lyrique (Poèmes, 1595) ; la subtilité de ses sonnets et de ses canzones est telle qu'elle fait de lui le rival de l'Italien Pétrarque (de XVe siècle) dans son statut de poète philosophe.

Dans une langue des plus pures et des plus douces, Camoens traita de l'amour idéal et de l'absurdité de la destiné humaine, mais il écrivit également des pièces sur des thèmes classiques. Camoens, par son talent, fit de l'ombre à de nombreux poètes de qualité, tant de son époque que des deux générations qui suivirent, parmi lesquels Diogo Bernardes et son frère Agostinho da Cruz, qui écrivirent tous les deux un ouvrage sur Dieu révélé par la beauté idyllique de la campagne portugaise, ou encore Francisco Rodrigues Lobo, qui utilisa également des thèmes pastoraux. Camoens inspira les écrivains portugais pendant des siècles.

Il soutint l'esprit national, à une époque de stagnation où seule la prospérité d'une grande colonie, le Brésil, parvenait à compenser l'exploitation du Portugal par la Castille et encouragea les luttes menées par les Portugais pour regagner et maintenir leur indépendance.

Malgré cela, cette troisième période de la littérature portugaise produisit plusieurs écrivains remarquables.

Manuel de Faria e Sousa, poète, historien et critique littéraire, écrivit un commentaire, Os Lusíadas (1639), une œuvre monumentale pleine d'amour et d'érudition.

Francisco Manuel de Melo avait les mêmes talents, ainsi qu'une grande expérience et une grande intelligence qui ne l'empêchèrent pas d'être emprisonné ou exilé.

Ses meilleurs poèmes, ses lettres adressées à des amis et ses quatre Apólogos dialogais (1721), dialogues qui traitent de sujets ordinaires, sont le reflet de son esprit brillant.

Les autres représentants de l'expression baroque étaient deux religieux : Antonio das Chagas, un soldat devenu moine, et le prêcheur jésuite mondialement connu António Vieira, dont les sermons, réunis dans 15 volumes, sont uniques par leur puissance imaginative, leur ingéniosité, leurs prophéties audacieuses et leur patriotisme éclairé. 6 XVIII E SIÈCLE Au XVIII e siècle, au nom du « bon goût », la régularité académique classique d'origine franco-italienne l'emporta sur l'exubérance baroque.

L'inspiration poétique ainsi réprimée trouva un refuge précaire au Brésil et, à sa place, la littérature didactique apparut en abondance : le Verdadeiro método de estudar (1746, « Véritable méthode pour étudier ») de Luís António Verney, un traité antiscolastique et antijésuitique sur l'éducation, mena à des réformes tout à fait dans l'esprit du siècle des Lumières.

Dans une veine plus légère, António José da Silva produisit des spectacles de marionnette burlesques, et Francisco Xavier de Oliveira, qui se réfugia en Angleterre, devint le premier essayiste portugais, avec ses Cartas familiares pleines de verve (1741-1742, « Lettres à des amis »).

La période romantique commença avec les sonnets autobiographiques et philosophiques Rimas (1791-1799, « Rimes »), écrits par un bohémien téméraire, Manuel Maria Barbosa du Bocage, qui appliqua son talent à la rédaction d'improvisations et d'obscénités. 7 XIX E SIÈCLE La quatrième période, celle du réveil national, n'avait pas encore débuté.

Le nationalisme portugais émergea de l'idéologie révolutionnaire française et des invasions par Napoléon, de la péninsule Ibérique, au cours du premier quart du XIX e siècle.

De jeunes intellectuels appartenant aux classes moyennes comme João Baptista de Almeida Garrett et Alexandre Herculano passèrent leurs années d'exil en France et en Angleterre où ils acquirent à la source les notions romantiques de liberté et de nationalisme.

De retour au Portugal, Almeida Garrett entreprit la restauration du théâtre national, avec des pièces historiques comme Frère Luíz de Sousa (1844).

Il obtint un succès plus grand en tant que poète, en transposant ses amours en vers, en romantisant l'infortune du génie dans un long poème sur Camoens, et en remaniant des ballades populaires portugaises.

Dans Voyages dans mon pays (1846), il créa un conte fantastique mêlant la romance à la satire et à l'autobiographie, sur le ton rafraîchissant de la conversation.

Herculano, quant à lui, se fit une réputation d'historien du Portugal médiéval, mais il est également auteur de fictions, parmi lesquelles un roman sur les Wisigoths et les Maures, Eurico, o presbítero (1844, « Euric le prêtre »), où il fait référence aux problèmes du célibat des prêtres. Le romantisme portugais manquait d'intensité et était mélangé à des préceptes néoclassiques.

C'est ainsi que deux écrivains romantiques en vinrent à être considérés comme des modèles du pur style portugais : le poète aveugle António Feliciano de Castilho et son disciple talentueux Camilo Castelo Branco, plus romantique dans sa façon de vivre que dans ses écrits.

Castelo Branco créa un ensemble de personnages, tirés de la campagne et des petites villes du nord du Portugal, mis en scène dans des histoires ou des romans de genre comme Amor de perdiçáo (1862, « Amour de perdition ») et Contos do Minho (1875-1876, « Nouvelles du Minho »).

Castilho fut supplanté en 1865 par un groupe de brillants universitaires, au nom des « idées modernes » : philosophie allemande, socialisme français, sciences et art réaliste.

Le plus talentueux (et le plus malheureux) du groupe des « idées modernes » était le poète des Açores Antero Tarquínio de Quental, qui écrivit des sonnets philosophiques oscillant entre de grands espoirs pour les progrès de l'humanité et un découragement total (Os sonetos completos, 1886).

Parmi les autres membres du groupe se trouvait le premier historien portugais de la littérature, dans le sens moderne du terme, Teófilo Braga, ainsi que le brillant économiste et historien de la culture, Joaquim Oliveira Martins, le poète social le plus en vue du nom de Guerra Junqueiro, et le meilleur écrivain de fiction réaliste, José Maria de Eça de Queirós. Ce dernier se présentait comme un génie moqueur et un maître dans l'art subtil de la prose, comme en témoigne la Relique (1887). Pendant le dernier quart du XIX e siècle, ces artistes éclipsèrent une foule de talents plus jeunes, entre autres les poètes symbolistes Camilo Pessanha, imprégné de culture chinoise (1922, Clepsidra), Eugénio de Castro, auteur de Oaristos (1890) et António Nobre.

L'unique volume de ce dernier, Só (1892, « Seul »), souligna le retour au nationalisme sentimental de Almeida Garrett, et à sa vision romantique du « peuple », mais, contrairement à Almeida Garrett, Nobre s'opposait à tout changement.

Parmi les traditionalistes, António Correia de Oliveira, le versificateur populaire de A minha terra (1915-1917, « Ma terre »), se détachait.

D'un niveau supérieur à tous les poètes depuis Almeida Garrett, Fernando Pessoa, écrivain intensément nationaliste mais également anticlérical, ironique, sophistiqué et mystique, écrivit sous des noms variés pour exprimer de façon dramatique les personnalités conflictuelles qu'endossait son âme complexe.

Ses essais littéraires et ses poèmes ne furent reconnus et largement diffusés qu'après sa mort.

Ode triunfal (1914, « Ode triomphale ») est un exemple représentatif de ses écrits.

Bien que Pessoa participât au mouvement futuriste, connu sous le nom de modernismo au Portugal, il resta un personnage solitaire.

Contrairement à lui, la plupart des intellectuels se mirent à défendre les institutions démocratiques et à travailler, en vain, pour mettre en place des réformes contre les politiciens professionnels.

Les chefs de file parmi ces intellectuels étaient Aquilino Ribeiro, un romancier, auteur de véritables contes campagnards comme l'espiègle Malhadinhas (1922, « Petits corrals »), le poète panthéiste Teixeira de Pascoaes, le poète historien patriotique Jaime Cortesão et l'essayiste António Sérgio, un ennemi des mythes nationalistes.

Le poète et dramaturge Júlio Dantas se fit connaître grâce à son esprit et à son sens de l'atmosphère, particulièrement dans sa pièce la plus remarquée, A ceia dos cardeais (1907, « Souper des cardinaux »). 8 LE XX E SIÈCLE Une deuxième génération poursuivit la lutte pour la réforme après la chute de la République en 1926 : le poète Miguel Torga, auteur d'un ouvrage composé en prose et en vers, Diário (1941, « Journal »), un commentaire unique sur la vie quotidienne, sur le Portugal, sur les Portugais et sur son propre esprit, la nouvelliste Irene Lisboa, observatrice talentueuse des vies pathétiques et obscures, Ferreira de Castro, rendu célèbre par son roman Forêt vierge (1930), traitant de l'existence. »

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