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Pradier, James - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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Pradier, James - sculpture. Pradier, James (1790-1852), sculpteur français d'origine suisse qui, pour avoir en pleine époque romantique, sécularisé les thèmes mythologiques d'inspiration néoclassique, a été choyé par la bourgeoisie, notamment celle de la monarchie de Juillet (1830-1848). Né à Genève, Jean-Jacques Pradier, dit James Pradier, est inscrit dans une école de dessin alors qu'il n'a pas 14 ans et entre vers 1809 à l'atelier que tient Lemot à l'École des beaux-arts de Paris. Prix de Rome en 1813 avec le bas-relief intitulé Néoptélème empêche Philoctète de percer Ulysse de ses flèches (musée d'Art et d'Histoire de Genève), il se rend en 1814 à la villa Médicis où il se livre à des frasques qui lui valent d'être expulsé. Il en revient avec la Bacchante contemplant sa « callipygie « du Salon de 1819, et dont, selon un contemporain, « la poitrine ne rivalise point avec les éminences qu'il s'agissait de faire dominer «. Cette paraphrase de l'antique teintée d'érotisme se retrouve, à divers degrés, dans toute son oeuvre comme dans les Trois Grâces (1831), le célèbre Satyre et Bacchante (1834) qui fait scandale, la Toilette d'Atalante (Louvre, 1849), ou encore, la Cassandre (musée Calvet à Avignon, 1843). À partir des années 1830, cette inclination s'affirme dans la production pléthorique concédée à Susse notamment, de statuettes aux titres éloquents : le Premier Pas de Bacchus (1824), Femme ôtant sa chemise (1840) ou Léda attirant le cygne (1851). Parallèlement à cette production de boudoir, la commande en 1821 du groupe à la mémoire du duc de Berry pour la cathédrale de Versailles, lui ouvre une carrière officielle qui l'occupe à la décoration de monuments parisiens : le bas-relief inachevé du Duc d'Angoulême congédiant les envoyés de Cadix (1831) de l'arc du Carrousel, les Renommées des écoinçons de l'Arc de triomphe de l'Étoile, les reliefs de saints dans l'église de la Madeleine (1834), les figures poliades de Lille et de Strasbourg de la place de la Concorde (1838), les deux allégories de la Comédie pour la fontaine Molière (1844), ou les Victoires du tombeau de Napoléon aux Invalides (1852). Autant d'oeuvres placides dont il semble s'acquitter sans grande conviction, à l'instar des nombreux portraits en buste ou en pied qu'il exécute par ailleurs, notamment pour les Galeries historiques de Versailles ; à cet égard, les bustes en bronze du Duc d'Orléans de 1842 et de Maxime Du Camp de 1850 (Louvre) paraissent mieux inspirés. Plus soucieux de faire palpiter les chairs féminines, Pradier est en effet ce « poète qui n'a jamais eu de bibliothèque « et que Quatremère de Quincy tente en vain de rallier à l'orthodoxie néoclassique. Le Niobide blessé du Salon de 1822 puis le Prométhée libéré (Louvre, 1827), la Sapho (Orsay,1852) ou encore la Fontaine de l'esplanade à Nîmes (1851) trahissent, à l'instar de son opportunisme politique et au regard des nombreuses oeuvres qui parsèment le territoire national (Lyon, Grenoble, Montpellier...), une inspiration intermittente déjà stigmatisée par son élève Antoine Etex. Quant aux statuettes, par-delà leur sensualité pittoresque ou piquante, elles font surtout état d'une mutation esthétique : l'industrialisation croissante de la reproduction affecte la production d'objets dont le statut artistique commence déjà à poser problème. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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