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Quel avenir pour le dollar ?

Publié le 15/05/2020

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Les perspectives relativement pessimistes concernant la parité du dollar mettent-elle en cause le rôle mondial de celui-ci?...

C'est dans sa fonction d'étalon de valeur (fixation des prix) que le dollar pourrait connaître au cours des dix prochaines années, un des reculs les plus sensibles. En effet, la récurrence même des crises de change et l'existence d'une tendance baissière de moyenne période ne peuvent que pousser de plus en plus les pays de l'O.P.E.P. à sortir d'un ssytème de prix fixés en dollar fondant. .. En partie donc le maintien du système actuel de fixation des prix dépend de la diplomatie américaine et des événements politiques intérieurs de pays comme l'Arabie Saoudite et l'Iran.

Il dépend aussi de la vitesse à laquelle les pays industrialisés épongent leur déficit courant avec l'O.P.E.P. et, notamment, avec les pays pétroliers à faible population. Lorsque ces derniers verront leurs excédents considérablement réduits m, ils chercheront sans doute davantage à se garantir contre une dégradation supplémentaire qui serait simplement liée à des faits monétaires. Le passage à un autre étalon de valeur pourrait alors s'effectuer rapidement, soit vers les D.T.S., soit vers un panier de monnaies. L'existence d'une monnaie européenne pourrait rendre plus attrayante cette seconde possibilité. Cette question se pose à peu près dans les mêmes termes pour la plupart des matières premières dont les prix sont fixés en dollars.

A un niveau supérieur se pose le problème des règlements. Etre payé en dollars signifie de plus en plus accepter de perdre en termes de pouvoir d'achat international. C'est le cas pour les pays pétroliers, qui accumulent des excédents se dévalorisant chaque année à la mesure de la baisse du taux de change du dollar. Les firmes privées courent également le risque d'essuyer des pertes de change parfois sensibles.

« r Exercices d'application 1 95 Dans leur cas cependant, la technique des couvertures à terme limite les dangers, mais accroît la complexité et le coût des opérations.

A priori un certain nombre d'Etats et d'entreprises auraient donc avan­ tage à se faire régler en monnaie à pouvoir d'achat stable.

Il semble que l'apparition d'un ou de substituts au dollar présentant cette carac­ téristique provoquerait un recul de la monnaie américaine en tant que moyen de paiement international.

Cette régression serait toutefois limitée pour plusieurs raisons D'une part, en dehors de la difficulté de stabiliser en pouvoir d'achat une éventuelle monnaie européenne ou le yen, il faudrait qu.'existent dans le monde d'importantes quantités de ces monnaies.

Ce ne pourrait être que dans la mesure où l'union européenne ou le Japon accorderaient des prêts ou des dons massifs au reste du monde, à moins que ne se produise une véritable fuite devant le dollar et la recherche d'un refuge par l'achat de ces monnaies fortes.

Les tensions inflationnistes qui résulteraient de ce processus dans les zones « favori­ sées » les amèneraient fort probablement à freiner cet exode; - D'autre part, il existe une situation économique de fait qui favorise le maintien partiel du rôle du dollar.

Les échanges intra­ communautaires et même intra-européens et eurafricains ne se règlent guère en dollar, de sorte que son recul restera très faible au sein de cette zone eurafricaine.

De plus, l'importance dans le commerce mon­ dial des échanges captifs réalisés par les multinationales américaines restera élevée.

Ensuite, l'habitude de traiter certaines affaires en dollar pourra subsister, car la pratique des couvertures à terme limite forte­ ment les risques de change.

Enfin, une zone dollar de fait jouit d'une grande extension (les Amériques, l'Australie, une partie de l'activité des pays pétroliers, du Sud-Est asiatique et du Japon), dont une partie est indifférente aux cours du dollar; la mise en place d'une zone yen réduirait cet espace économique américain sans le faire disparaître.

En matière financière, le rôle du dollar ne saurait être mis radica­ lement en cause car, pendant longtemps encore et quels que soient les progrès enregistrés dans la construction monétaire européenne, les grandes institutions bancaires américaines, relayées par la City à Lon­ dres, seront les seules à pouvoir correctement effectuer les vastes opé­ rations de recyclage rendues nécessaires par la.

hausse du prix du pétrole.

Un retour progressif à des balances de paiements plus équili­ brées, notamment des pays industrialisés, réduirait leur dépendance à l'égard de ce processus et donc la demande de dollars.

Mais il resterait le problème du compartimentage financier de l'Europe, qui fait du mar­ ché de l'euro-dollar la seule source de financement d'une grande partie de leurs besoins d'endettement pour les Etats et firmes européennes.

La mise en place d'une véritable union monétire européenne devrait. »

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