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Quel Est Le Role De La Parole Dans Phédre ?

Publié le 23/10/2010

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 Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine représentée le 1er janvier 1677 à l’Hôtel de 

 Bourgogne. La pièce comporte 1654 alexandrins. 

 Phèdre est la dernière tragédie profane de Racine avant un long silence de douze ans au cours duquel il se consacrera 

 au service du roi et à la religion. Une nouvelle fois, il choisit un sujet déjà traité par les poètes tragiques grecs et 

 romains. Le roi Thésée étant absent, Phèdre finit par avouer son amour à Hippolyte, fils de Thésée et d'une amante 

 amazone. 

 Tout dans Phèdre a été célébré : la construction tragique, la profondeur des personnages, la richesse de la 

 versification et l’interprétation du rôle-titre par la Champmeslé. Contrairement à Euripide dans Hippolyte 

 porte-couronne, Racine fait mourir Phèdre à la fin de la pièce, sur scène : elle a donc eu le temps d’apprendre la mort 

 d’Hippolyte. Le personnage de Phèdre est l’un des plus remarquables des tragédies de Racine. Elle est à la fois 

 coupable du malheur des autres et victime de ses pulsions. L’oeuvre de Racine s’inscrit dans le registre tragique par le 

 caractère de Phèdre à inspirer terreur mais aussi pitié (registre pathétique, on parle de catharsis, ou purgation des 

 passions), accablée par le poids de l’hérédité qui la condamne dès l’acte I. 

 Certains vers sont devenus des classiques. On a tellement célébré la musicalité de l’alexandrin « la fille de Minos et 

 de Pasiphaé « que certains s’en sont moqués. Racine ne fait pourtant jamais de la poésie pour la seule beauté des 

 sons. La généalogie de Phèdre est pleine de sens : elle a hérité de sa mère l’intensité de ses désirs et craint après sa 

 mort le jugement de son père, qui est juge aux Enfers. 

 Phèdre a été victime de la création simultanée, sur le même thème, d’une pièce de Nicolas Pradon aujourd’hui 

 oubliée qui donna lieu à une querelle littéraire qui, elle-même, déboucha sur l’Affaire des sonnets. Gabriel Gilbert 

 avait déjà publié un Hypolite ou le garçon insensible (1647). Par la suite, Phèdre est devenue peu à peu l’une des 

 pièces les plus célèbres de Racine. Si elle n’est pas autant étudiée au lycée que Britannicus ou Andromaque, c’est 

 Des personnages de rang noble sont impuissants face aux forces supérieures (des dieux le plus souvent) qui les manipulent. L’enchaînement des {text:soft-page-break} événements et le dénouement nécessairement dramatique relèvent d’une fatalité implacable, qui peut sembler injuste, inique et bien au-delà de l’endurance humaine. 

 La tragédie touche donc le public par la terreur et la pitié (dans le cas d’Œdipe, personnage incestueux et parricide) qu’elle fait naître. Cela en fait un genre à portée édifiante. Pour Aristote {text:bookmark} [3] la tragédie a une vocation didactique, c’est-à-dire qu’elle vise à enseigner une vérité morale ou métaphysique au public. On appelle cela la catharsis, grâce à laquelle l’âme du spectateur serait purifiée de ses passions excessives. 

 La tragédie commence par un prologue (ο προλογος) dans lequel un ou deux acteurs exposent la situation et où la présentation des personnages est faite. 

 Le chœur entre alors en scène ; c’est la parodos (ο παροδος). Il prend place dans l’orchestra qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin. 

 On a ensuite une alternance de dialogues entre deux ou trois acteurs : les épisodes (οι επεισοδοι) et de parties chorales chantées, les stasima (τα στασιμα). Il y avait en général trois ou quatre épisodes et stasima. 

 La dernière partie s’appelle l’exodos (η εξοδος). Le chœur quitte alors le théâtre. 

 La littérature grecque a trois grands auteurs de tragédie : Eschyle, Sophocle et Euripide. Le théâtre romain ne semble pas avoir assez apprécié la tragédie pour que se développe une littérature tragique importante. Sénèque, cependant, a adapté en latin des tragédies grecques comme Phèdre ou Médée.

 

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