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Queneau, Zazie dans le métro (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Queneau, Zazie dans le métro (extrait). Plus que l'intrique, mince -- la jeune Zazie passe deux jours à Paris chez son oncle Gabriel --, c'est le langage qui constitue le sujet même du roman. Toujours soucieux d'élaborer une langue nouvelle qui donnerait au français parlé une existence littéraire, Queneau y adopte une orthographe phonétique, « francise « en les agglutinant des termes étrangers et utilise la syntaxe du parler quotidien et populaire. Zazie et sa fameuse « clausule « (R. Barthes), le « mon cul « ponctuant nombre de ses réparties, ont alors pour fonction de plonger le langage dans l'insécurité en le tyranisant, en le mettant à l'épreuve ou en le parodiant avec dérision et humour. Zazie dans le métro de Raymond Queneau (chapitre 6) [...] « Alors, tonton Gabriel, comment trouves-tu mes bloudjinnzes ? -- Veux-tu vite enlever ça, s'écria Gabriel épouvanté, et les rendre au meussieu tout de suite. -- Les rendre mon cul, déclara Zazie. Y a pas de raisons. Ils sont à moi. -- J'en suis pas bien sûr, dit Gabriel embêté. -- Oui, dit le type, enlève ça et au trot. -- Fous-le donc à la porte, dit Zazie à Gabriel. -- T'en as de bonnes, dit Gabriel. Tu me préviens que c'est un flic et ensuite tu voudrais que je tape dessus. -- C'est pas parce que c'est un flic qu'i faut en avoir peur, dit Zazie avec grandiloquence. C'est hun dégueulasse qui m'a fait des propositions sales, alors on ira devant les juges tout flic qu'il est, et les juges, je les connais moi, ils aiment les petites filles, alors le flic dégueulasse, il sera condamné à mort et guillotiné et moi j'irai chercher sa tête dans le panier de son et je lui cracherai sur sa sale gueule, na. « Source : Queneau (Raymond), Zazie dans le métro, Paris, Livre de Poche, 1963 (copyright : Gallimard). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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