Qu'est-ce que la certitude ?

I — Une analyse traditionnelle a) distingue des « degrés « dans la croyance depuis le douté sceptique jusqu'à la certitude en passant par les degrés de probabilité qui constituent la « vraisemblance « b) mais, ou bien ces attitude « se réduisent à une sorte de comportement affectif, ou bien elles sont motivables c) la motivation peut atteindre une précision et une exactitude mathématique dans le calcul cul des probabilités « qui donne des certitudes non pas sur la production de l'événement envisagé, mais sur le rapport de ses chances avec l'ensemble des combinaisons possibles : par exemple une des faces d'un dé à jouer a mathématiquement une chance sur six de sortir. II — Dans l'expérience concrète a) les calculs sont en général impossibles les difficultés n'étant pas « divisées « selon la règle de Descartes, b) mais le même type de problème apparait : quand nous doutons, croyons, ou affirmons : nous sommes certains de quelque chose qui n'est pas toujours ce que nous affirmons : nous en aurions la preuve s'il fallait engager sur notre affirmation quelque enjeu formidable comme notre vie, notre honneur, notre salut (Renouvier), c) la recherche de ce quelque chose, sorte de lieu géométrique de nos affirmations certaines constitue tout l'effort du savoir humain, justement caractérisé par Socrate comme une « maïeutique « (accouchement de l'esprit). III--Applications. C'est pourquoi l'accord de l'esprit avec lui-même (définition de la certitude) ne peut se caractériser formellement que dans deux cas-limites : A) — celui du principe d'identité qui est vide de tout contenu, et ne laisse ainsi de place à aucune hypothèse perturbatrice. B) — celui du fait brut dont la certitude n'est altérée que par les interprétations qu'on en donne (cf. sujet 48) : je vois du rouge, mais l'erreur peut commencer aussitôt que j'oblige autrui à la même réaction verbale, si, par exemple, je suis daltonien. CONCLUSION Les principes ont un champ de certitude infini - les faits infinitésimale - Tout l'effort de la science est de remplir le premier en étudiant le second, de situer les faits par rapport à l'esprit.