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Qu'est-ce qu'un monstre ?

Publié le 09/05/2011

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« Il est plus difficile qu’on ne le pense de définir les montres «. Cette phrase de Voltaire dans son Dictionnaire philosophique montre bien qu’il n’est vraiment pas facile de définir, et décrire réellement ce qu’est un monstre. Aristote avait essayé de donner une définition du monstre en disant qu’il « était un phénomène allant à l’encontre de la généralité des cas, mais non à l ‘encontre de la Nature «. Le monstre est un être rare, sortant souvent de la faune commune. Mais qu’est-ce véritablement qu’un monstre ? Quelles caractéristiques possède le monstre ? Quand peut-on dire qu’un être est un monstre ? Nous étudierons donc dans un premier temps les monstres dans les mythologies, dans les contes, et de façon plus générale dans l’art, afin dans dégager quelques caractéristiques communes. Ensuite, nous nous baserons sur la réalité, en partant d’un point de vue physique et biologique, puis à partir d’un point de vue moral. Enfin, nous dégagerons les aspects qui ressortent, en généralisant, pour essayer de définir le mieux possible un « monstre «, ainsi que l’adjectif formé à partir de ce mot, « monstrueux «, que nous utilisons régulièrement dans la langue. 1°) Le monstre est une créature fantastique Avant d’étudier le monstre dans sa nature première, en tant qu’être vivant, nous allons voir comment les monstres sont décrits dans les contes, les mythologies… Le monstre, dans l’imaginaire humain, est un animal hors norme, physiquement, mais aussi dans son potentiel. Dans les mythologies, le monstre est omniprésent, c’est la créature qui se met toujours en travers du héros et qui lui fait barrage dans ses aventures. Ainsi le monstre est continuellement opposé à un héros qui a une vertu fondatrice (exemple : Thésée, héros athénien, opposé au Minotaure). Il est alors assimilé à une fonction : il a charge de symboliser certains éléments négatifs que le héros fondateur doit expulser de la Terre : grâce au monstre, le héros est ainsi perçu comme le personnage qui doit rétablir et épurer le cosmos. De ce fait, le monstre est obstacle à la réalisation ou au retour à un état d’ordre et d’harmonie. En ce sens, le monstre permet de révéler les qualités du héros, et ainsi les vertus de l’homme en général, le héros devenant ainsi une sorte d’icône. Il a rôle d’élément fondateur du monde dans les cultures et sociétés anciennes. C’est une créature terrible symbolisant le Chaos originel que le héros doit vaincre (exemple : Oedipe qui libère la ville de Thèbes du Sphinx qui incarne le savoir absolu) Le monstre n’est en fait qu’une création, consciente ou inconsciente, de l’imaginaire humain. Ainsi, le monstre devient le jouet de l’homme, qui décide de son propre destin, de son propre avenir… Mais alors quel est le but de créer un monstre ? Ce ne peut pas être véritablement et seulement pour que celui-ci décide du destin de l’homme, cela ferait obstacle au désir de liberté que possède l’homme. On peut trouver deux réponses à cette question : d’abord, le monstre est une force envoyée par les dieux, et donc finalement, par la Nature : en tuant le monstre, le héros s’affirme comme conquérant du monde entier et de la Nature. Ainsi, le monstre renforce le côté anthropologique de l’homme, en montrant que l’être humain est une espèce puissante, relevant presque du divin. D’autre part, en visant un caractère politique et social, les monstres sont des « épouvantails à l’usage des âmes naïves « adoptés par les chefs d’Etats et la classe dirigeante, eux conscients de la dimension irréelle des monstres. C’est alors que le monstre devient un moyen de détourner le peuple de ce qu’il lui est interdit, (comme les dieux avec les hommes). Dans les contes, et même dans les films, le monstre est indissociable de la mécanique diégétique, c’est-à-dire que son mode opératoire est toujours le même, l’univers spatio-temporel qu’il représente est basé sur le même principe à chaque fois, ou presque. Le monstre perturbe une harmonie préexistante ou le héros le croise sur le chemin qui le mène à la sagesse de l’adulte, au savoir…(exemple : Le Petit Poucet). Ce qu’il faut voir c’est que le monstre ne revête pas toujours une apparence « monstrueuse «, il peut parfois être sous la forme d’un homme ou d’une femme (les sorcières dans les contes pour enfant (quoiqu’on peut douter de leur appartenance à l’espèce humaine : ce sont des créature du diable d’après certains témoignages qui passent leur temps à violenter les gens et à s’exercer à des jeux sexuels avec le diable. On à l’image des sorcières qui enfourchent leur balai et qui sont folles : Cela vient du fait qu’elles badigeonnaient de substances hallucinatoires le manche de leur balai, avec lequel elles se frottaient les muqueuses, qu’elles enfonçaient dans leur vagin ou leur rectum), les sirènes dans les aventures de Sinbad (Les Millles Et Unes Nuits) et dans les contes de marins en général). Donc, de même que dans la mythologie, le héros, par son acte, ramène l’ordre dans le monde tout en retirant de son aventure un savoir sur les dangers qui guettent l’homme sur le chemin de l’existence : la menace du chaos, de la violence, de l’excès symbolisé par le monstre. Ainsi, on peut expliquer le schéma (formules magiques, expériences biologiques qui tournent mal…) qui permet dans beaucoup de récits contemporains et de films fantastiques ou de science-fiction le retour d’un monstre qui sème une pagaille énorme dans l’univers civilisé et organisé (ex : Godzilla qui piétine les gratte-ciel, les dinosaures qui s’échappent du Jurassic Park de Michel Crichton et de Steven Spielberg (adaptation cinématographique)). Mais il existe certaines exception, il arrive parfois que le monstre n’appartienne pas au monde du chaos et du Mal. Nous pouvons citer le Bossu de Notre-Dame dans Notre-Dame de Paris où le bossu, d’apparence monstrueuse est rejeté par la société, qui se révèle un caractère de monstre « intérieur « (idée que nous développerons ensuite). On peut aussi évoquer Elephant Man, film de David Lynch, dans lequel plusieurs séquences font apparaître l’humanité du personnage (physiquement monstrueux) et en contrepartie la monstruosité de ceux qui se prétendent être des êtres normaux. Ainsi, après avoir étudier le monstre en tant que créature imaginaire, nous allons l’étudier sur un plan scientifique, et évoquer les problèmes éthiques et moraux que pose la notion de « monstre «. 2°) Le monstre : malformation et déformation physique et problèmes éthiques et moraux. Le monstre, en tant qu’être malformé, présente un phénotype très divergent de celui des individus de l’espèce à laquelle il doit appartenir. Ceci se traduit au niveau moléculaire et microscopique par une erreur de recopiage et transcription de la séquence d’ADN. Mais alors, doit-on considérer le monstre comme une erreur biologique, ou plutôt comme une modification génétique ? Lorsque l’on observe un monstre, malformé de naissance, on pourrait parler d’erreur biologique, car celui-ci présente souvent un physique hors du commun, pas au sens positif du terme, qui justement l’éloigne de l’espèce vivante qu’il doit représenter. Il est en somme une erreur de la nature (ex : Joseph Merrick, Elephant Man). Les monstres biologiques sont des êtres qui ont subi des anomalies dans le développement embryonnaire comme le veau à deux têtes ou le mouton à cinq pattes, etc… Mais, il peut arriver que l’on exerce sur des êtres vivants des modifications génétiques : par exemple, on a greffé une oreille humaine sur le dos d’une souris, de façon expérimentale certes, mais le rongeur n’en reste pas moins devenu un monstre. Et les médecins sont capables d’exercer ce genre de greffes sur les humains (heureusement pour nous, et pour l’espèce humaine, et le vivant en général, il y a le serment d’Hippocrate). Dans ce cas là, le monstre est une modification génétique. Ou alors, après un grave accident ou une maladie grave, le phénotype macroscopique d’un être vivant peut s’en trouver très très modifié. Mais un problème se pose : est-ce qu’il faut vraiment considérer le monstre comme être vivant ou non ? Tout d’abord, il possède des caractéristiques communes au vivant (ce qui est contraire à la matière non-vivante). En effet il est un être animé, constamment en mouvement. Il présente aussi une organisation complexe de son corps qui lui permet de survivre, en se nourrissant, … Mais il y a des arguments en défaveur du monstre en tant qu’être vivant : il est la plupart du temps stérile et donc ne peut pas se reproduire avec les autres individus de son espèce (voir L’Origine des Espèces, Darwin). D’autre part, il ne permet pas de produire et maintenir de l’ordre. Il ne produit pas vraiment une entropie négative, caractéristique du vivant. Les principaux problèmes sont en fait d’ordre moral. En effet, du fait que les monstres (en tant qu’êtres réels, et non créatures imaginaires) sont des êtres malformés, difformes, ils n’arrivent pas à s’intégrer dans leur milieu de vie, dans leur écosystème et dans leur niche écologique auxquels ils appartiennent. Si l’on reprend le cas de Joseph Merrick, on constate que celui-ci était sujet de phénomène de foire, les gens se déplaçant pour voir sa « monstruosité «. mais au-delà de la simple exhibition de sa « monstruosité «, on constate qu’il était vu comme n’étant pas un homme, mais bien réellement comme un monstre. Le pauvre « homme « ne pouvait pas circuler dans les rues sans subir des abjections sur son physique. De ce fait, Merrick ne pouvait pas s’intégrer aisément à la société et à la vie quotidienne de l’homme « normal «. Evitant de se montrer publiquement, il passa sa vie à vivre dans l’ombre, quand il n’était pas montré comme phénomène de foire, et avant de recevoir un logement à l’hôpital de Londres. Finalement, ayant du mal à s’intégrer dans leur milieu de vie, les êtres malformés sont aussi chassés par leur espèce, subissant représailles, injures, car trop différent d’un point de vue physique. Heureusement, de nos jours, la mentalité des êtres humains a évolué de telle sorte que l’on ne rejette plus, ou moins la monstruosité. On essaye, et on arrive, à l’accepter. Nous venons de montrer que le monstre, en tant qu’être vivant, était un organisme malformé, une erreur biologique, une modification génétique…et qu’il lui était difficile dans ce cas de vivre normalement comme les autres individus de son espèce. Maintenant nous allons généraliser, essayer du moins, la notion de monstre, comme étant l’exagération de traits de caractères, physiques ou psychologiques. 3°) Le monstre comme être hors norme De façon générale, aux exceptions près, un monstre est un individu qui se démarque des autres individus de par certaines de ses caractéristiques propres. Ces caractéristiques peuvent être de tout ordre : physique, moral, intellectuel, psychique… Ainsi, la monstruosité n’est pas forcément quelque chose de négatif, au contraire elle peut parfois être un avantage par rapport à la norme commune. Ainsi, c’est pour cela que les super-héros sont des êtres qui ont développé, ou acquis (ou avaient déjà à la naissance) des forces surnaturelles telles qu’on pourrait les qualifier de monstres. En effet, Superman a des aptitudes physiques et mentales supérieures à la normale. On parle de monstres sacrés aussi, comme Marilyn Monroe ou James Dean. Ce ne sont pas des personnes qui ont développé des aptitudes supérieures, mais de par leur charisme, leur réputation sont devenus des êtres hors normes, des monstres. Mais on peut aussi parler de monstre lorsqu’une personne commet des actions que la majorité des gens réprouvent, ou qui n’ont pas de valeurs morales. Ainsi, Hitler apparaît comme un monstre, car il a commit un crime de guerre, et développé un antisémitisme exacerbé. Ainsi, en regardant le catalogue des monstres (créatures mythologiques, imaginaires, monstres biologiques, exagération de caractères physiques ou psychologiques, monstres sacrés…), on en ressort une idée générale. C’est qu’un monstre est un être hors norme. Il peut aussi bien développer des aptitudes physiques et intellectuelles et ainsi être vu comme un être incroyable (le « monstrueux « étant ainsi positif ici (exemple : Albert Einstein…) qu’aller dans le sens contraire aux idées et valeurs morales conformes, ainsi certaines personnes développent une méchanceté, ou une violence…de telle sorte qu’ils deviennent des monstres (au sens négatif du terme (exemple : Hitler, les terroristes…). Ou bien il peu représenter, de façon plus neutre, plus objective, les monstres biologiques, démontrés scientifiquement comme sortant de la conformité physiologique commune. En somme, le monstre sort du sens commun et des caractéristiques habituelles des individus. En ce sens, les caractéristiques des monstres « réels « rejoignent celles des monstres imaginaires, ces derniers sortant du sens commun car il représente le Mal, incarne souvent l’excès, mais aussi et souvent l’attraction, l’émerveillement. En effet parce que les monstres sont des êtres hors du communs, ils suscitent intérêt et attraction… Tout ce qui sort de l’ordinaire attire l’attention, donc les monstres deviennent des êtres charismatiques, voire parfois emblématiques, et qui suscitent de l’admiration. Le monstre est alors, en laissant les caractéristiques spécifiques de chaque type de monstre, un être qui sort de la norme commune parce qu’il possède des caractéristiques hors-normes. Suscitant émerveillement et admiration, ou alors répulsion et mépris, le monstre est un phénomène sociétal : la notion de monstre est en fait relativement subjective et c’est pour cela qu’on ne peut pas définir vraiment un monstre (dans le dictionnaire, d’ailleurs, la définition de monstre est en réalité un catalogue de monstres…). Les monstres des uns ne sont pas les monstres des autres…

« monstre, le héros est ainsi perçu comme le personnage qui doit rétablir et épurer le cosmos.

De ce fait, le monstreest obstacle à la réalisation ou au retour à un état d'ordre et d'harmonie. En ce sens, le monstre permet de révéler les qualités du héros, et ainsi les vertus de l'homme en général, le hérosdevenant ainsi une sorte d'icône. Il a rôle d'élément fondateur du monde dans les cultures et sociétés anciennes.

C'est une créature terriblesymbolisant le Chaos originel que le héros doit vaincre (exemple : Oedipe qui libère la ville de Thèbes du Sphinx quiincarne le savoir absolu) Le monstre n'est en fait qu'une création, consciente ou inconsciente, de l'imaginaire humain.

Ainsi, le monstredevient le jouet de l'homme, qui décide de son propre destin, de son propre avenir… Mais alors quel est le but de créer un monstre ? Ce ne peut pas être véritablement et seulement pour que celui-cidécide du destin de l'homme, cela ferait obstacle au désir de liberté que possède l'homme. On peut trouver deux réponses à cette question : d'abord, le monstre est une force envoyée par les dieux, et doncfinalement, par la Nature : en tuant le monstre, le héros s'affirme comme conquérant du monde entier et de laNature.

Ainsi, le monstre renforce le côté anthropologique de l'homme, en montrant que l'être humain est uneespèce puissante, relevant presque du divin. D'autre part, en visant un caractère politique et social, les monstres sont des « épouvantails à l'usage des âmesnaïves » adoptés par les chefs d'Etats et la classe dirigeante, eux conscients de la dimension irréelle des monstres.C'est alors que le monstre devient un moyen de détourner le peuple de ce qu'il lui est interdit, (comme les dieuxavec les hommes). Dans les contes, et même dans les films, le monstre est indissociable de la mécanique diégétique, c'est-à-dire queson mode opératoire est toujours le même, l'univers spatio-temporel qu'il représente est basé sur le même principe àchaque fois, ou presque. Le monstre perturbe une harmonie préexistante ou le héros le croise sur le chemin qui le mène à la sagesse del'adulte, au savoir…(exemple : Le Petit Poucet). Ce qu'il faut voir c'est que le monstre ne revête pas toujours une apparence « monstrueuse », il peut parfois êtresous la forme d'un homme ou d'une femme (les sorcières dans les contes pour enfant (quoiqu'on peut douter de leurappartenance à l'espèce humaine : ce sont des créature du diable d'après certains témoignages qui passent leurtemps à violenter les gens et à s'exercer à des jeux sexuels avec le diable.

On à l'image des sorcières quienfourchent leur balai et qui sont folles : Cela vient du fait qu'elles badigeonnaient de substances hallucinatoires lemanche de leur balai, avec lequel elles se frottaient les muqueuses, qu'elles enfonçaient dans leur vagin ou leurrectum), les sirènes dans les aventures de Sinbad (Les Millles Et Unes Nuits) et dans les contes de marins engénéral). Donc, de même que dans la mythologie, le héros, par son acte, ramène l'ordre dans le monde tout en retirant de sonaventure un savoir sur les dangers qui guettent l'homme sur le chemin de l'existence : la menace du chaos, de laviolence, de l'excès symbolisé par le monstre. Ainsi, on peut expliquer le schéma (formules magiques, expériences biologiques qui tournent mal…) qui permet dansbeaucoup de récits contemporains et de films fantastiques ou de science-fiction le retour d'un monstre qui sèmeune pagaille énorme dans l'univers civilisé et organisé (ex : Godzilla qui piétine les gratte-ciel, les dinosaures quis'échappent du Jurassic Park de Michel Crichton et de Steven Spielberg (adaptation cinématographique)). Mais il existe certaines exception, il arrive parfois que le monstre n'appartienne pas au monde du chaos et du Mal.Nous pouvons citer le Bossu de Notre-Dame dans Notre-Dame de Paris où le bossu, d'apparence monstrueuse estrejeté par la société, qui se révèle un caractère de monstre « intérieur » (idée que nous développerons ensuite). On peut aussi évoquer Elephant Man, film de David Lynch, dans lequel plusieurs séquences font apparaîtrel'humanité du personnage (physiquement monstrueux) et en contrepartie la monstruosité de ceux qui se prétendentêtre des êtres normaux. Ainsi, après avoir étudier le monstre en tant que créature imaginaire, nous allons l'étudier sur un plan scientifique, etévoquer les problèmes éthiques et moraux que pose la notion de « monstre ».. »

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