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qu'hypothétique; l'action est commandée, non pas absolument, mais seulement comme moyen pour un autre but.

Publié le 22/10/2012

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qu'hypothétique; l'action est commandée, non pas absolument, mais seulement comme moyen pour un autre but. Enfin il y a un impératif qui, sans poser en principe et comme condition quelque autre but à atteindre par une certaine conduite, commande immédiatement cette conduite. Cet impératif est catégorique. Il concerne, non la matière de l'action, ni ce qui doit en résulter, mais la forme et le principe dont elle résulte elle-même; et ce qu'il y a en elle d'essentiellement bon consiste dans l'intention, quelles que soient les conséquences. Cet impératif peut être nommé l'impératif de la moralité'. L'acte de vouloir selon ces trois sortes de principes est encore clairement spécifié par la différence qu'il y a dans le genre de contrainte qu'ils exercent sur la volonté. Or, pour rendre cette différence sensible, on ne pourrait, je crois, les désigner dans leur ordre d'une façon plus appropriée qu'en disant : ce sont ou des règles de l'habileté ou des conseils de la prudence, ou des commandements (des lois) de la moralité. Car il n'y a que la loi qui entraîne avec soi le concept d'une nécessité inconditionnée, véritablement objective, par suite d'une nécessité universellement valable, et les commandements sont des lois auxquelles il faut obéir, c'est-à-dire se conformer même à l'encontre de l'inclination. L'énonciation des conseils implique, il est vrai, une nécessité, mais une nécessité qui ne peut valoir que sous une condition subjective contingente, selon que tel ou tel homme fait de ceci ou de cela une part de son bonheur; au contraire, l'impératif catégorique n'est limité par aucune condition, et comme il est absolument, quoique pratiquement, nécessaire, il peut être très proprement nommé un commandement. On pourrait encore appeler les impératifs du premier genre techniques (se rapportant à l'art), ceux du second genre pragmatiques (se rapportant au bien-être), ceux du troisième genre moraux (se rapportant à la libre conduite en général, c'est-à-dire aux moeurs). (Fondements de la métaphysique des moeurs pp. 126-129.) La formule générale du devoir est : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle « (Fondements de la métaphysique des 1. Dans les Lettres à Sergio Solmi sur la philosophie de Kant, Alain écrit : « La morale consiste ù se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument; car noblesse oblige. « moeurs, p. 137). Cette formule va prendre trois formes particulières, selon qu'on l'envisage en fonction de la nature, en fonction de l'humanité, ou en fonction de l'autonomie de la volonté. 39. Les trois formules du devoir. 1. Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature. (Fondements de la métaphysique des moeurs, p. 137.) 2. Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. (Fondements de la métaphysique des moeurs, p. 159.) 3. N'accomplir d'action que d'après une maxime telle (..) que la volonté puisse se considérer elle-même comme constituant en même temps par sa maxime une législation universelle'. (Fondements de la métaphysique des moeurs, p. 159.) B. La raison pratique et ses postulats. La raison pure est pratique par elle-même, c'est-à-dire qu'elle nous donne la loi sur laquelle repose la moralité. La connaissance que nous avons de cette loi, en effet, est une sorte de fait de la raison. 40. Le fait unique de la raison pure. La géométrie pure a des postulats, qui sont des propositions pratiques, mais ne contiennent rien de plus que la supposition qu'on peut faire une chose, s'il est exigé qu'on doive la faire, et ce sont là les seules propositions géométriques qui concernent une 1. Kant écrit plus loin (p. 162-163) : « L'autonomie est donc le principe de la dignité de la nature humaine et de toute nature raisonnable. « Des êtres autonomes sont seuls susceptibles de constituer ce qu'il appelle « un régne des fins « (p. 162). Cf. texte 41. existence (Dasein). Ce sont donc des règles pratiques, soumises à une condition problématique de la volonté. Mais ici la règle dit qu'on doit tout simplement agir d'une certaine façon. La règle pratique est donc inconditionnée, partant représentée a priori comme une proposition catégoriquement pratique, par laquelle la volonté est, absolument et immédiatement (par la règle pratique elle-même, qui, par conséquent, est ici une loi), objectivement déterminée. Car la raison pure, pratique en soi, est immédiatement ici législative. La volonté est conçue comme indépendante des conditions empiriques, partant comme volonté pure, déterminée par la simple forme de la loi, et ce principe de détermination est considéré comme la suprême condition de toutes les maximes. La chose est assez étrange et n'a pas son équivalent dans tout le reste de la connaissance pratique. Car la pensée a priori d'une législation universelle possible, pensée qui est par conséquent simplement problématique, est réclamée inconditionnellement comme loi, sans emprunter quoi que ce soit à l'expérience ou à une volonté extérieure. Ce n'est pas toutefois un précepte, d'après lequel doit avoir lieu une action par laquelle il est possible de produire un effet désiré (car la règle serait toujours alors physiquement conditionnée), mais une règle qui, a priori, détermine la volonté, simplement par rapport à la forme de ses maximes, et il n'est pas impossible dès lors de concevoir, au moins comme un principe qui détermine par la forme objective d'une loi en général, une loi qui s'applique simplement à la forme subjective des principes. On peut appeler la conscience de cette loi fondamentale un fait de la raison, parce qu'on ne saurait le tirer par le raisonnement des données antérieures de la raison, par exemple, de la conscience de la liberté (car cette conscience ne nous est pas donnée d'abord), mais parce qu'elle s'impose à nous par elle-même comme une proposition synthétique a priori, qui n'est fondée sur aucune intuition, ou pure ou empirique. Cette proposition serait, à vrai dire, analytique, si l'on supposait la liberté de la volonté, mais, pour supposer la liberté comme concept positif, il faudrait une intuition intellectuelle qu'on ne peut pas du tout ici admettre. Cependant, pour ne pas se méprendre en admettant cette loi comme donnée, il faut bien remarquer qu'elle n'est pas un fait empirique, mais le fait unique de la raison pure, qui s'annonce par là comme originairement législative (sic volo, sic jubeo). (Critique de la raison pratique, p. 30-31.)

« La loi morale mœurs, p.

137).

Cette formule va prendre trois formes particu­ lières, selon qu'on l'envisage en fonction de la nature, en fonction de l'humanité, ou en fonction de l'autonomie de la volonté.

39.

Les trois formules du devoir.

1.

Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

(Fondements de la métaphysique des mœurs, p.

137.) 2.

Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

(Fondements de la métaphysique des mœurs, p.

159.) 3.

N'accomplir d'action que d'après une maxime telle ( ..

) que la volonté puisse se considérer elle-même comme constituant en même temps par sa maxime une législation universelle 1 • (Fondements de la métaphysique des mœurs, p.

159.) B.

La raison pratique et ses postulats.

La raison pure est pratique par elle-même, c'est-à-dire qu'elle nous donne la loi sur laquelle repose la moralité.

La connaissance que nous avons de cette loi, en effet, est une sorte de fait de la raison.

40.

Le fait unique de la raison pure.

La géométrie pure a des postulats, qui sont des propositions pratiques, mais ne contiennent rien de plus que la supposition qu'on peut faire une chose, s'il est exigé qu'on doive la faire, et ce sont là les seules propositions géométriques qui concernent une 84 1.

Kant écrit plus loin (p.

162-163) : (p.

162).

Cf.

texte 41.. »

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