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qui est une tombe trop étroite pour couvrir les tués !

Publié le 17/10/2012

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qui est une tombe trop étroite pour couvrir les tués ! Oh ! que désormais mes pensées soient sanglantes, pour n'être pas dignes du néant ! (Il sort.) SCÈNE V La salle d'armes dans le château. Entrent la Reine, Horatio et un gentilhomme. LA REINE. - Je ne veux pas lui parler. LE GENTILHOMME. - Elle est exigeante ; pour sûr, elle divague ; elle est dans un état à faire pitié. LA REINE. - Que veut-elle ? LE GENTILHOMME. - Elle parle beaucoup de son père ; elle dit qu'elle sait qu'il n'y a que fourberies en ce monde ; elle soupire et se bat la poitrine ; elle frappe du pied avec rage pour un fétu ; elle dit des choses vagues qui n'ont de sens qu'à moitié. Son langage ne signifie rien ; et cependant, dans son incohérence, il fait réfléchir ceux qui l'écoutent : on en cherche la suite, et on relie par la pensée les mots décousus. Les clignements d'yeux, les hochements de tête, les gestes qui l'accompagnent, feraient croire vraiment qu'il y a là une pensée bien douloureuse, quoique non arrêtée. HORATIO. - Il serait bon de lui parler ; car elle pourrait semer de dangereuses conjectures dans les esprits féconds en mal. LA REINE. - Qu'elle entre ! (Sort Horatio.) Telle est la vraie nature du péché : à mon âme malade la moindre niaiserie semble le prologue d'un grand malheur. Le crime est si plein de maladroite méfiance, qu'il se divulgue lui-même par crainte d'être divulgué. Horatio rentre avec Ophélia. OPHÉLIA. - Où est la belle Majesté du Danemark ? LA REINE. - Qu'y a-t-il, Ophélia ?

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