REMÈDES D’AMOUR (Les)

REMÈDES D’AMOUR (Les)

 Palinodie d’Ovide (Publius Ovidius Naso, 43 av. J.-C.-18 ap. J.-C.) sur son propre poème l'Art d'aimer. Écrite avec beaucoup d’esprit, elle est riche en suggestions dont la valeur est diverse : parmi les sages conseils que le poète

nous donne, il s’en trouve qui sont malicieux, d’autres burlesques, d’autres enfin fort libertins (le langage érotique n’étant pas toujours en soi des plus châtiés). Les exemples pris dans la mythologie abondent, ainsi que les allusions aux personnages des Héroïdes. Ces amours semi-divines, le poète en parle avec une ironie légère qui n’est pas exempte de politesse, tout comme il raille l’aveuglement de ces amoureux qui embellissent jusqu’aux défauts de leurs bien-aimées, appelant « Junon » une femme grasse et « miniature » une femme chétive. Le meilleur remède qu’on puisse proposer aux amoureux de ce genre est assurément le suivant : qu’ils songent aux réalités physiologiques auxquelles est soumise toute femme, fût-ce la plus belle. Ou encore, qu’ils s’amusent à exagérer mentalement certains défauts, voire à tenir pour des défauts tout ce qui n’en est pas. Seul un homme du monde, ayant fait un jeu tant de l’amoùr que de la poésie, pouvait écrire avec un pareil détachement sur un sujet si épineux.