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REPERES DU PROGRAMME – SERIE ES

Publié le 12/03/2012

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Absolu / relatif

 

Absolu : désigne ce qui ne dépend de rien, et qui doit être considéré en dehors de toute référence à tout autre chose.

Relatif : par opposition à « absolu «, désigne ce qui existe dans une relation et qui ne peut pas se suffire à soi-même.

 

Application aux notions du programme :

- art : le jugement esthétique est-il absolu ou relatif ?

- science : peut-on parler de vérités absolues ou uniquement relatives ?

- morale : la morale est-elle absolue, universelle, ou bien relative, singulière ?

- idem pour la justice.

 

Abstrait / concret

 

Concret : ce dont on peut faire l’expérience, ce qui est tangible ; expérience externe ou interne (sensations ou sentiments internes)

Abstraction :

- sens ordinaire : ce qui est détaché ou coupé du réel. Sens péjoratif.

- sens philosophique : opération intellectuelle de soustraction qui consiste à ne garder du réel qu’une partie. L’abstraction permet la généralisation. Positivité de l’abstraction. Procédé scientifique

 

Application aux notions du programme :

- cf. cours sur les sciences formelles. Examen des différents types de science.

- cf. 1er cours sur l’utilité de la philosophie : la pensée est elle-même concrète (on peut bien en faire l’expérience).

- en politique : critique de l’abstraction du contrat social par Marx.

 

En acte / en puissance

En puissance : ce qui a une potentialité d'être.

En acte : ce qui est effectif.

Ex : avoir des capacités et les mettre en acte, i.e. les actualiser par un travail. Passer du stade de la disposition à sa réalisation.

 

Application aux notions du programme 

- thème de la liberté : notion d’ « inclination « (cf. l’habitus par exemple) qui permet de réfuter l’argument d’un déterminisme radical.

- cours nature / culture : l’homme est doté de facultés qui ne sont que des « dispositions «, et qui doivent être développées par la culture pour devenir effectives.

 

Analyse / synthèse

 

Analyse : l’analyse est la réduction d’une totalité à ses éléments constitutifs.

Synthèse : la synthèse procède en partant d’éléments initialement séparés pour construire une totalité.

L’étymologie grecque le confirme : analuein signifie « séparer en déliant ou en dissolvant «, suntithenai, « composer, arranger (un bouquet ou une affaire) «.

Application aux notions du programme :

- distinction applicable aux sciences. La psychanalyse est avant tout un art de l’analyse. L’observation scientifique peut revenir à l’effort d’élaborer une synthèse (généraliser les phénomènes particuliers observés). Mais analyse et synthèse sont souvent deux démarches de l’esprit complémentaires et indissociables, que vous pratiquez, sans vous rendre compte, quand vous faites, par exemple, un commentaire de texte.

 

Cause / fin

 

Cause : condition nécessaire pour qu’un phénomène (l’effet) ait lieu.

Fin : le but poursuivi, l’objectif, la finalité, la visée.

 

Rqe : étude de la « cause finale « aristotélicienne à l’occasion du cours sur le vivant.

 

Contingent / nécessaire / possible

 

Nécessaire : ce qui ne peut être autrement (expression d’un déterminisme)

Contingent : ce qui aurait pu être autrement ou ce qui aurait pu ne pas être

Possible : ce qui en soi n’est pas contradictoire.

 

Le contingent porte sur ce qui est effectif, à la différence du possible qui relève de ce qui est en puissance.

Ex de la mort : la mort est une nécessité pour tout être vivant ; il est contingent de mourir de telle ou telle façon ; il est possible de mourir à toute heure.

 

Application aux notions du programme :

- thème de la liberté.

- conception classique de la vérité (dont les deux propriétés sont la nécessité et l’universalité).

 

Croire / savoir

 

Croire : acte de « tenir pour vrai « quelque chose, pour des raisons subjectives, et qui relève de la formulation de « vérités subjectives «. Domaine de l’opinion, de l’avis plus ou moins argumenté, justifié, mais aussi du domaine de la persuasion, de la foi.

 

Croire en Dieu = acte de « tenir pour vrai « son existence. C’est admettre ou supposer l’existence de Dieu à défaut de pouvoir la démontrer. La foi repose ainsi sur des raisons subjectives, non seulement objectives. Croire en l’existence de Dieu relève d’une vérité subjective. Cf. distinction croire / savoir.

 

Savoir : domaine de la connaissance, et de l’établissement de vérités objectives pour des raisons objectives. Domaine non du probable mais de la certitude.

 

Croire / savoir s’oppose classiquement chez Platon et désigne d’une part le domaine de l’opinion, du probable (domaine de la doxa), d’autre part le domaine de la science (epistémè).

 

Application aux notions du programme 

- cas de la religion

- cas de la science et des différents degrés de connaissance.

 

 

Essentiel / accidentel

 

Essence : ce sans quoi un être ne peut être, ou encore ce dont la suppression entraîne la disparition du sujet.

Accident : ce dont la suppression n’entraîne pas la disparition du sujet. Ce qui pourrait ne pas être, ou encore ce qui aurait pu être autrement.

 

Application aux notions du programme 

- application à la conscience de soi et à la connaissance de soi.

- question de l’étendue de la connaissance.

 

Expliquer / comprendre

 

Expliquer (cas des sciences expérimentales)

Comprendre (cas des sciences humaines; ex : la psychologie, l'histoire)

Rendre compte de la causalité d'un phénomène par le recours à des lois. Saisie des causes externes du phénomène.

Etude des causes internes d'un phénomène qui n'est pas la pure et simple application de lois. Causes internes : les motifs, les intentions, plus généralement les raisons de l'action.

Un rapport extérieur au phénomène observé

Un rapport interne au phénomène étudié. Effort pour se mettre à la place de, pour saisir de l'intérieur. Ex : le travail d'empathie du psychologue mais aussi de l'historien.

Etude du phénomène dans ce qu'il a de commun avec d'autres phénomènes de même famille. Objet d'étude : le général ou l'universel.

Etude du phénomène dans sa singularité.

 

Application aux notions du programme 

- le travail de l’historien. L’histoire a sa propre scientificité.

- distinction entre la démarche du psychanalyste et celle du neurologue.

- la distinction expliquer / comprendre permet de comprendre, d’une manière générale, les différents types de scientificité qui distinguent les disciplines.

 

En fait / en droit

 

En fait : caractérise ce qui est constaté dans les faits, même s’il s’agit d’une situation anormale ou illégale.

En droit : indique ce qui devrait être, si les principes moraux étaient respectés.

 

Application aux notions du programme 

- justice appliquée / justice idéale. Notion d’idéal liée à la distinction entre en fait / en droit.

- idem pour la politique.

- à rapprocher aussi de la notion de l’idéologie.

 

Formel / matériel

 

La matière et la forme se complètent et se donnent mutuellement sens et réalité. Tout être (vivant ou inerte) est un composé forme / matière.

- dans le cas de l’objet technique, c’est la fonction, l’usage prévu, qui relie le matériau disponible et la forme choisie.

- dans le cas de l’art, c’est l’intention artistique (qui, classiquement, n’accorde pas à l’œuvre d’art une utilité) qui relie le formel au matériel.

 

On parle aussi de vérités formelles et de vérités matérielles. La vérité formelle, appelée aussi validité, est celle de la construction logique (étude du raisonnement non dans son contenu, mais pour l’enchaînement des propositions formulées). La vérité matérielle est la correspondance du discours à ce qu’il désigne.

Un raisonnement peut être formellement correct, mais matériellement douteux ou invérifiable : c’est l’objection classique à tout raisonnement portant sur des êtres surnaturels.

 

Application aux notions du programme 

- cas de l’art

- cas de la technique

- cas de la science

 

Genre / espèce / individu

 

L’individu est littéralement indivisible, autonome,  et unitaire : le diviser est l’amputer ou le tuer. Tout individu appartient à une espèce, laquelle appartient à son tour à un genre.

 

Ex : tel individu d’une société appartient à l’espèce humaine (homo sapiens), laquelle relève du genre animal.

 

Idéal / réel

 

Réel : ce qui existe, qui est effectif.

 

Idéal : l’idéal a comme vertu – comme excellence ou qualité - d’indiquer ce qui doit être pour pouvoir critiquer ce qui est. Il sert d’ « horizon régulateur « pour reprendre un terme kantien : c’est ce vers quoi l’on doit tendre pour toujours corriger ce qui est établi. L’idéal ne peut être réalisé ou être effectif. Cela ne le rend pas pour autant caduque : sa force est uniquement d’indiquer ce qui doit être pour tenter au mieux de le réaliser en acte (dans les faits).

 

Application aux notions du programme 

- sagesse et idéal

- idéal d’une justice parfaite

- idéal en politique : les lois positives d’une société doivent toujours prendre comme idéal la reconnaissance de nos droits fondamentaux individuels.

 

Identité / égalité / différence

 

Identité :

- désigne d’abord ce qui est unique, propre à soi (cas de l’identité personnelle)

- renvoie aussi à l’idée de similitude : cas de propriétés communes à des êtres différents (trouver ce qui est identique entre deux êtres distincts ; ex : tout homme a sa singularité, mais partagent en commun d’être par essence des êtres pensants pour Descartes).

 

 

Egalité :

- 1er sens : désigne l’équivalence (en mathématiques, par exemple)

- 2nd sens : l’idéal d’égalité juridique signifie que la loi est la même pour tous.

 

Différence : indique le caractère de ce qui est autre et qui établit une relation d’altérité entre des objets ou êtres comparables entre eux.

 

Application aux notions du programme 

- cas de l’identité personnelle : à la fois identité et différence de soi à soi (maintien du soi dans le temps au-delà des différences qui font de nous un être multiple et changeant ; cas aussi de l’inconscient freudien) et identité et différence comparativement à autrui (cours sur autrui et sur la dimension intersubjective de l’identité personnelle).

- application en justice : cas de l’isonomie.

 

 

Intuitif / discursif

 

Intuitif : connaissance immédiate et entière d’une chose qui ne nécessite aucun raisonnement.

 

Discursif : raisonnement qui procède par étapes.

 

Application aux notions du programme 

- cas du langage (cf. Bergson). Distinction image / concept

- la démonstration relève de l’intuition et de la déduction. Elle est un raisonnement discursif (principe + conséquences).

- cas de la religion

- cas des idées innées

 

Légal / légitime

 

Légal : désigne ce qui est conforme à la loi établie dans le droit positif. Ce qui est contraire à la loi est tenu pour illégal.

 

Légitime : renvoie à ce qui est moralement juste et conforme à la raison, donc susceptible de donner un fondement à des actes même s’ils sont contraires à la légalité. C’est faire appel à un sens supérieur de la justice, à ce qu’elle devrait être (référence possible à des droits naturels, ou bien encore à des droits « rationnels « pour examiner le bien-fondé des droits positifs).

 

Application aux notions du programme 

- cf. la justice et la politique.

 

 

Médiat / Immédiat

 

Immédiat :

- au sens péjoratif : cas d’une connaissance approximative qui relève de l’opinion, généralement des idées reçues.

- au sens positif : cas de la connaissance intuitive, qui a sa propre perfection.

 

Médiat : toutes les activités culturelles sont plus ou moins des activités de médiation : le langage, la technique, l’art…puisqu’elles passent par des intermédiaires – les mots, les instruments – qui ne sont pas neutres, mais ont leurs effets propres.

 

Application aux notions du programme 

- le développement de la raison suppose des « médiations « (éducation, le langage…)

- cas de l’intuition

- cas des différents degrés de connaissance.

- être spontané peut ne pas relever de l’immédiateté mais peut nécessiter la médiation de la connaissance de soi (être spontané : faire en sorte que nos actions découlent de notre être).

 

Objectif / subjectif

 

Subjectif

Objectif

- relatif à un individu (à la subjectivité propre d’un individu), ou encore à son point de vue.

- souci d’être fidèle à la réalité. Souci de correspondance avec la réalité

- Partialité d’un point de vue subjectif

- Impartialité

- domaine de la croyance ; ce qu’un individu tient pour vrai. Le regard qu’il porte sur la réalité

- recherche de la vérité

- fait souvent intervenir d’autres facteurs et facultés que la raison : expérience (ici comme vécu personnel), sentiments, facteurs culturel, social

- usage de la raison

 

 Application aux notions du programme 

- cas de la religion

- cas de la science et des différents degrés de connaissance.

- la notion d’interprétation est à la fois subjective et objective.

 

Obligation / contrainte

 

Obligation : relève d’un mouvement intérieur de la volonté humaine. C’est se soumettre soi-même à un ensemble de devoirs qui ne contredisent pas la liberté individuelle.

 

Contrainte : désigne ce qui s’impose à nous depuis l’extérieur. Agir sous la contrainte, c’est être soumis à une force extérieure. C’est une restriction de la liberté, qui peut aller jusqu’à la perte totale de la liberté.

 

Application aux notions du programme 

- thème de la liberté. Indépendance / autonomie.

- question de la légitimité du pouvoir établi.

- cas de la morale et du rapport à autrui.

 

 

Origine / fondement

 

Origine : relève d’un état de fait. C’est ce qui existe initialement ou au commencement de l’histoire par exemple.

 

Fondement : ce qui sert de socle ou de base et qui fait l’objet d’un raisonnement et d’une justification.

 

Application aux notions du programme 

- la politique : généralement, état de fait = état de force. Exemple : inégalité naturelle entre les hommes à l’état de nature. Appliquée aux domaines social et politique, le fondement permet l’institution d’une situation de droit après avoir réfléchi sur les principes de justice qui doivent être reconnus et établis. Les rapports humains ont peut-être pour origine la force, mais le droit doit avoir pour fondement le respect de la dignité de chacun.

- en science : la recherche par Descartes des fondements du savoir (établissement du cogito par la raison) 

 

Persuader / convaincre

 

Persuader : pousser quelqu’un à croire ou à agir en faisant appel à des sentiments plutôt qu’à sa raison.

 

Convaincre : amener un interlocuteur à reconnaître une vérité, à admettre un argument en donnant des raisons certaines et des preuves rationnelles que toute intelligence peut faire siennes.

 

Ressemblance / analogie

 

Ressemblance : ce qui se ressemble par comparaison ; état de similitude constaté entre deux choses « comparées.

 

Analogie : « analogia « (terme grec) signifie « proportion mathématique «. C’est une identité de rapports qui suppose un raisonnement plus poussé que la ressemblance qui peut faire davantage l’objet d’un constat.

Exemple d’analogie : identité de rapports dans le cas de la justice distributive. Découverte d’analogies aussi par le biologiste.

 

Principe / conséquence

 

Principe : désigne une proposition première et fondamentale d’où l’on peut tirer une autre proposition, conséquence de la première.

 

Conséquence : indique une proposition nécessairement tirée d’un principe par déduction. Si les principes sont admis, la conséquence s’impose : on ne peut pas la refuser sous peine de contradiction.

 

Application aux notions du programme 

 

- cas des sciences.

 

L’excellence des mathématiques tient à la nature de leur raisonnement. Il s’agit de démonstration en science : partir de principes pour en déduire par raisonnement une suite de conséquences.

Définition du principe en science : ce qui est établi en premier dans une théorie ou qui lui sert encore de fondement. De l’ordre de l’inconditionné. Le principe est 1er parce qu’indémontrable. Et l’impossibilité de le démontrer ne pose pas pb : le principe est indémontrable mais évident à l’esprit. Il relève d’une vérité immédiate, connue de tous et qui n’a pas besoin en ce sens d’être démontré.

 

Exemple : 5ème postulat d’Euclide et la représentation classique de la science.

Le raisonnement mathématique relève donc de la certitude : c’est un raisonnement discursif – qui procède par différentes étapes – qui part de vérités admises pour en déduire d’autres vérités elles-mêmes certaines. Une telle méthode ne laisse aucune place au hasard. Tout s’enchaîne en pure logique et de façon nécessaire entre les principes et leurs conséquences.

L’excellence des sciences formelles ne tient pas à la vérification mais à la rigueur de la démonstration. Les mathématiques sont parfaites non pas grâce à une parfaite adéquation de leurs théories au réel mais grâce à une cohérence parfaite entre les principes établis et leurs conséquences.

 

- cas de la politique : recherche des principes juridiques et politiques au fondement de la vie sociale par le modèle philosophique du contrat social.

 

En théorie / en pratique

 

En théorie : désigne toute connaissance considérée indépendamment de ses applications. De façon plus générale, « en théorie « signifie aussi « en principe «, « en droit «.

 

En pratique : signifie « dans la réalité « ; l’expression permet de distinguer le réel de l’idéal. La pratique désigne aussi l’application des principes, ou la connaissance considérée dans ses effets.

 

Application aux notions du programme 

- cf. concept de l’idéologie

- cf. concept d’idéal

- divorce entre la ce qui est et ce qui devrait être.

 

Transcendant / immanent

 

Transcendant : ce qui dépasse les limites de l’expérience.

Immanent : ce dont on peut faire l’expérience (= concret).

 

Application aux notions du programme 

- Dieu est par définition un être transcendant

- pb de l’étendue de la connaissance.

- cf. distinction kantienne entre le phénomène et le noumène.

 

Universel / général / particulier / singulier

 

Universel : qui s’applique à tout l’univers et concerne tout ce qui existe.

 

Général : désigne ce qui s’applique à un genre, c’est-à-dire à un ensemble d’êtres ou d’objets de même famille

 

Particulier : ne concerne qu’une partie d’un genre sans être pour autant un cas unique (distinct de « singulier «, s’oppose au « général «).

 

Singulier : par opposition à « universel «,désigne ce qui ne s’applique qu’à un individu et ne concerne qu’un seul sujet. Expression de l’unicité de l’individu.

 

Application aux notions du programme 

- cas des objets d’étude en science qui permet de distinguer les sciences entre elles. Souci de la singularité du patient par un psychanalyste, de la singularité d’un événement par l’historien ; recherche au contraire du général et de l’universalisable en sciences formelles et en physique, par exemple.

- cas de la morale : universelle, particulière, ou singulière ?

-cas du jugement esthétique : objectif ou subjectif ?

- cas du débat culture / nature : existe-t-il une nature humaine, ou uniquement des différences culturelles ?

 

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