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Rêve familier de Verlaine

Publié le 10/06/2011

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verlaine

Commentaire Mon rêve familier                       

 

 

Questions à se poser :

 

  • Type de texte ? Narratif + descriptif (portrait d’une femme)

 

  • Genre ? Poésie et plus précisément sonnet. Faire particulièrement attention aux mots à la rime (se complètent-ils ? s’opposent-ils ?) ou placés avant ou après  la césure (= coupe à l’hémistiche, soit la moitié d’un alexandrin, à la 6ème syllabe) ; aux effets de sonorités (allitérations et assonances) ; aux images ; enjambements (quels sont les mots mis en valeur et pourquoi ?) Diérèse ? Disposition des rimes ? Richesse des rimes ? Ponctuation ? ...

              Faire très attention au vocabulaire (vers et non pas ligne ; quatrain ou tercet, à défaut strophe et non paragraphe etc…)

              Que peut-on tirer du titre ? Que sait-on de l’auteur ? Epoque, idées, …

             Vérifier si alexandrin classique. Ici : non. Donc repérer et analyser les ruptures (par ex : les enjambements, toujours à interpréter). Porter une attention particulière aux figures de style et sonorités (allitérations et assonances)

  • Enonciation : « je » => lyrisme, expression sentiments perso
  • Thèmes (champs lexicaux): amour + absence / mort
  • Titre : « rêve » : rêve nocturne, mais surtout sens d’idéal (ex : je rêve de faire le tour du monde) : femme n’existe pas vraiment => nostalgie d’un amour parfait mais impossible
  • But du poème ?

Les buts possibles :

ü  Exprimer et partager des sentiments (poésie lyrique)

ü  Dévoiler le monde (poète prophète et voyant qui explore et dévoile la vérité du monde)

ü  Fonction esthétique : l’art pour l’art, création de beauté

ü  Poésie engagée : protester, critiquer, défendre une opinion (ex : hugo contre le travail des enfants ou poètes de la résistance …)

ü  Argumenter et convaincre (Ronsard : ode à Cassandre)

 

 

 

Un texte narratif :

Cadre spatio-temporel : qu’il s’agisse du cadre ds lequel se situe celui qui raconte le rêve ou du cadre ds lequel se déroule le rêve,  même imprécision :

« je fais » : présent d’habitude ; caractère itératif, répétitif accentué par emploi de l’adverbe « souvent » Rêve lancinant (effet des assonances « an » et des répétitions)

Cadre du rêve : idem. Le rêve est « familier », récurrent mais étrange car présente caractéristiques habituelles du rêve où les évènements s’enchaînent (ce que met en valeur la polysyndète, c'est-à-dire l’accumulation de liens et notamment la répétition de la conjonction « et ») mais sans nécessairement respecter la logique et la cohérence du réel : les représentations  de la femme, son apparence sont sujettes à variation.

Un texte descriptif:/ Portrait

une femme : comment est-elle désignée ? (= nommée). Ici : désignation minimale (une femme)

 Caractérisée ? (physiquement et moralement)

 

 caractéristiques physiques : incertitude totale, ni couleur des cheveux, ni couleur des yeux ;

Son apparence varie selon le rêve, mais d’une manière à peine perceptible (« ni tout à fait la même … »)

Seule est mentionnée l’inflexion, (le timbre) de la voix (« calme et grave »)  (pour Verlaine : sensations auditives particulièrement importantes cf : « De la musique avant toute chose » Art poétique ) mais encore est-elle placée elle aussi sous le signe du flou et de l’incertain puisqu’elle est « lointaine »

Caractéristiques morales :

Compréhensive (« comprendre » 2x ; le cœur du poète lui est « transparent » : elle est la seule à pouvoir le comprendre), douce, consolatrice (vers7 et 8 : apaise le poète, comme une mère le ferait pour un enfant malade : « front blême » + » moiteurs » évoquent malaise, maladie, fièvre), compatissante (pleure)

Amour fusionnel et réciproque (vers 2)

 

Le thème de l’amour

Une femme idéale mais : abstraite, désincarnée (aucune description physique),  de l’ordre du fantasme, n’existe pas ds la réalité. Est « inconnue ». Interrogations (« son nom ? ») marquent doute du poète //effacement partiel des images du rêve au réveil

Cette femme n’est que rêvée => douleur du poète (plainte élégiaque, tristesse, regret : « hélas » mis en valeur à la césure + ponctuation expressive ( !). Caractère obsédant (« pénétrant ») du rêve qui traduit la détresse du poète. Or cette femme serait la seule à pouvoir le rendre heureux : « elle seule » mis en valeur par enjambements (vers5/6 et 6/7) et anaphore (répétition même groupe en tête de vers). Comme les statues (vers 12), elle est une image de la perfection mais n’est pas vivante (cf mythe de Pygmalion et Galatée)

Absence douloureuse qui dessine en négatif le portrait d’un poète seul, malheureux, mal-aimé, poète maudit pour qui le réel est éminemment déceptif (=> refuge ds rêve, poésie, imagination). Sonnet qui fait partie du recueil des Poèmes Saturniens : Saturne : influence négative, tendance à la mélancolie, au Spleen, pour reprendre le terme popularisé par Baudelaire

 

Le thème de l’absence :

Vers 11 + regard des statues + dernier vers (insistance avec diérèse sur « inflexion »)+ adj « lointaine » + ne reste de cette femme qu’un souvenir fugitif : le poète n’a même pas retenu son nom, simplement la musique de celui-ci (gde importance de la musicalité des vers pour Verlaine). De plus, contradiction : « doux et sonore » => alliance des contraires impossible ds réalité et qui continue à imprégner la mémoire comme le nom de ceux que l’on a aimés et qui sont morts

= > Caractère insaisissable de la femme, présente/ absente (rêvée, lointaine, morte ?). Rêve comme révélateur et substitut de l’impossibilité de rencontrer une telle femme.

Thème de la mort : euphémismes des vers 11 et 14 qui désignent les morts

 

I Le portrait d’une femme idéale

1 une femme aimante et compréhensive

Compréhensive (« comprendre » 2x ; le cœur du poète lui est « transparent » : elle est la seule à pouvoir le comprendre), douce, consolatrice (vers7 et 8 : apaise le poète, comme une mère le ferait pour un enfant malade : « front blême » + » moiteurs » évoquent malaise, maladie, fièvre), compatissante (pleure)

Amour fusionnel et réciproque (vers 2)

=> une femme consolatrice et apaisante

2 une présence obsédante mais incertaine

« je fais » : présent d’habitude ; caractère itératif, répétitif accentué par emploi de l’adverbe « souvent » Rêve lancinant (effet des assonances « an » et des répétitions)

 les représentations  de la femme, son apparence sont sujettes à variation.

caractéristiques physiques : incertitude totale, ni couleur des cheveux, ni couleur des yeux ;

Son apparence varie selon le rêve, mais d’une manière à peine perceptible (« ni tout à fait la même … »)

Seule est mentionnée l’inflexion, (le timbre) de la voix (« calme et grave ») mais encore est-elle placée elle aussi sous le signe du flou et de l’incertain puisqu’elle est « lointaine »

 

3 => : une femme inconnue

Une femme idéale mais : abstraite, désincarnée (aucune description physique),  de l’ordre du fantasme, n’existe pas ds la réalité. Est « inconnue ». Interrogations (« son nom ? ») marquent doute du poète //effacement partiel des images du rêve au réveil

Or cette femme serait la seule à pouvoir le rendre heureux : « elle seule » mis en valeur par enjambements (vers5/6 et 6/7) et anaphore (répétition même groupe en tête de vers). Comme les statues (vers 12), elle est une image de la perfection mais n’est pas vivante (cf mythe de Pygmalion et Galatée)

= > Caractère insaisissable de la femme, présente/ absente (rêvée, lointaine, morte ?). Rêve comme révélateur et substitut de l’impossibilité de rencontrer une telle femme.

 

II L’échec de l’amour parfait: de l’amour à la mort        

1 une atmosphère onirique et étrange

Cadre spatio-temporel : qu’il s’agisse du cadre ds lequel se situe celui qui raconte le rêve ou du cadre ds lequel se déroule le rêve,  même imprécision :

« je fais » : présent d’habitude ; caractère itératif, répétitif accentué par emploi de l’adverbe « souvent » Rêve lancinant (effet des assonances « an » et des répétitions)

Cadre du rêve : idem. Le rêve est « familier », récurrent mais étrange car présente caractéristiques habituelles du rêve où les évènements s’enchaînent (ce que met en valeur la polysyndète, c'est-à-dire l’accumulation de liens et notamment la répétition de la conjonction « et ») mais sans nécessairement respecter la logique et la cohérence du réel . Rêve : négation et refus de la réalité (de la vie ?)

2 un poète malheureux

=> douleur du poète (plainte élégiaque, tristesse, regret : « hélas » mis en valeur à la césure + ponctuation expressive ( !). Caractère obsédant (« pénétrant ») du rêve qui traduit la détresse du poète.

Absence douloureuse qui dessine en négatif le portrait d’un poète seul, malheureux, mal-aimé, poète maudit pour qui le réel est éminemment déceptif (=> refuge ds rêve, poésie, imagination). Sonnet qui fait partie du recueil des Poèmes Saturniens : Saturne : influence négative, tendance à la mélancolie, au Spleen, pour reprendre le terme popularisé par Baudelaire

 

3 l’absence et la mort

Thème de la mort : euphémismes des vers 11 et 14 qui désignent les morts

Vers 11 + regard des statues + dernier vers (insistance avec diérèse sur « inflexion »)+ adj « lointaine » + ne reste de cette femme qu’un souvenir fugitif : le poète n’a même pas retenu son nom, simplement la musique de celui-ci (gde importance de la musicalité des vers pour Verlaine). De plus, contradiction : « doux et sonore » => alliance des contraires impossible ds réalité et qui continue à imprégner la mémoire comme le nom de ceux que l’on a aimés et qui sont morts

 

 

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