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Rhinocéros, une tragédie ?

Publié le 22/05/2011

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INTRODUCTION

Dans un premier temps, nous étudierons ce qui éloigne la pièce d’Ionesco de la tragédie, puis nous expliquerons ce qui lie profondément Rhinocéros à la tragédie.

 

Bien que Rhinocéros soit une pièce qu’on peut qualifier de tragique, elle n’en possède pas tous les caractères.

          Tout d’abord, nous pouvons constater que la rhinocérite appartient à la fantaisie et au fantastique. L'apparition d'un rhinocéros est celle d'un élément surréaliste dans un cadre réaliste. Les barrissements des rhinocéros sont comparés à une chanson, leur façon de se déplacer à de la danse, leur beauté à la laideur des hommes et la couleur de leur peau est qualifiée de « magnifique vert sombre «.

De plus, le fascisme représenté par l’épidémie de la rhinocérite n’est pas une fatalité, c’est un fait social. Une contrainte extérieure est exercée sur les habitants de cette ville pour qu’ils se transforment en rhinocéros. La rhinocérite se généralise car c’est un fait social et non une fatalité.

          Ensuite, le héros de l’histoire, Bérenger, ne possède pas toutes les caractéristiques du héros tragique ; ce n’est pas réellement un être d’exception. Il est alcoolique, négligé, timide, naïf, imprécis et mal dans sa peau. Il manque de confiance en lui. Il n’ose pas avouer sa flamme à sa collègue Daisy qu’il aime secrètement car il pense ne pas pouvoir rivaliser avec Dudard, également collègue de Bérenger. Il admire ses amis, surtout Jean. Mais, celui-ci veut qu’il fasse des efforts au niveau de son comportement péjoratif, de son allure et de son alcoolisme et lui reproche sa faiblesse, sa paresse, sa négligence… Le personnage de Bérenger représente l’angoisse, l’incertitude et la difficulté de vivre.

Par ailleurs, les rhinocéros paraissent contents de leur transformation en pachydermes, de leur vie actuelle, ce qui n’est pas tragique car ils ne sont pas malheureux.

          Enfin, le comique est très présent dans cette pièce. Il n’y a pas de registre tragique. Les personnages ont des quiproquos et le comique de répétition et de situation sont marqués. Les humains se transforment en rhinocéros. Les conversations deviennent creuses, et lors de l’apparition de deux rhinocéros en pleine ville pour la première fois, personne ne se demande dans un premier temps d'où viennent les rhinocéros: le débat porte sur le nombre de cornes de ces animaux. La conclusion particulièrement absurde du syllogisme "donc Socrate est un chat" consiste en un détournement inattendu de la logique. La transformation en rhinocéros des personnages "Bœuf" ou "Papillon" est le comique de mots le plus évident. En fait, le titre rappelle déjà au spectateur, justement de par sa nature absurde et improbable (dans la vie les gens ne se transforment pas en rhinocéros), de par son caractère irréaliste, que nous sommes dans le discours allégorique. Dans une tragédie, il y a des morts. Or, dans Rhinocéros, seul un chat meurt. Cela relève également du comique car la mort de ce chat a pris trop d’ampleur.

         

Malgré tous ces éléments montrant que Rhinocéros n’est pas totalement une tragédie, cette pièce en reste tout de même très proche.

          Effectivement, nous observons que Bérenger lutte contre une sorte de fatalité. C'est le seul à avoir des réactions normales face à cette épidémie, à ne pas vouloir devenir un rhinocéros et à ne pas être influencé. Il assume une forme de résistance, symbolisant celle qui se forme lors de la Seconde guerre mondiale. En effet, dans la pièce, tous les personnages, à l'exception de Bérenger qui devient le seul représentant de l’homme, finissent par adhérer à une idéologie totalitaire.

 

La rhinocérite est une allégorie du fascisme. En écrivant cette pièce, Ionesco a pour but de montrer la rapidité de la propagation du fascisme, représenté par la multiplication des métamorphoses des habitants en rhinocéros. C’est une manière pour Ionesco de dénoncer l'ensemble des régimes totalitaires et l'attitude passive des gens qui, face à la domination, adoptent une idée sans la comprendre. Cette maladie, la rhinocérite, symbolise la déshumanisation propre aux idéologies totalitaires. Le plus affolant est que l'épidémie emporte chacun de son plein gré. Cette présence envahissante de la monstruosité conduit à un retournement stupéfiant : c'est persister à être homme qui est monstrueux.

Ce phénomène, minoritaire mais violent entraîne l’incrédulité des habitants qui le rejettent dans un premier temps ; cependant ce rejet est suivi d’une indifférence quand le phénomène s’amplifie, les gens commençant à s’habituer à ce qui les repoussait. Par la suite, un basculement important s’opère à savoir l’extension du mouvement qui rallie de plus en plus de personnes, se laissant influencés au fur et à mesure, malgré leur avis et leurs pensées initiales. Ils suivent simplement le mouvement. De plus, nous notons que Jean était malade lors de sa transformation en rhinocéros, il a donc souffert de sa métamorphose.

          Bérenger, faible, alcoolique, négligé, finit par devenir le héros de l’histoire. Ses proches ayant tous été touchés par l’épidémie de la rhinocérite (son ami Jean, tous ses collègues et enfin sa compagne Daisy), il se retrouve seul. Il est vrai qu’une tragédie doit comporter des morts mais, dans Rhinocéros, la solitude de Bérenger est pire que la mort. Après avoir perdu toute affection, il est tenté puis se résigne, il se battra jusqu'au bout. L’antihéros devient héros : il se révèle supérieur car il ne s’est pas laissé influencer. Lors de la scène finale, on se rend compte qu’il a pris conscience de l’ampleur de cette maladie, et qu’il connaît son impuissance face à celle-ci ; il est seul mais ne peut rien faire pour changer la situation. On éprouve de la pitié pour Bérenger qui continue de lutter malgré sa solitude. Il remplit donc les caractéristiques du héros tragique.

 

 

CONCLUSION :

 

Rhinocéros ne peut être pleinement considéré comme une pièce tragique car elle n’en remplit pas toutes les caractéristiques. L'œuvre appartient au genre du théâtre de l'absurde. Celui-ci vise à faire réfléchir en mêlant du comique à un fond tout de même tragique. Au-delà du ridicule des situations les plus banales, le théâtre d’Ionesco expose de façon évidente la solitude de l’homme et l’insignifiance de son existence.

Certains auteurs utilisent un registre comique pour exprimer des situations tragiques. Ce type de discours où se mêlent le burlesque et la symbolique a souvent plus d’impact sur le lecteur que lorsque le message est lourd et solennel.

 Ceci nous amène à nous poser la question : « Où sont les limites du tragique et du comique ? « Peut-on rire de tout ?

 

 

« idéologie totalitaire. La rhinocérite est une allégorie du fascisme.

En écrivant cette pièce, Ionesco a pour but de montrer la rapidité de lapropagation du fascisme, représenté par la multiplication des métamorphoses des habitants en rhinocéros.

C'est unemanière pour Ionesco de dénoncer l'ensemble des régimes totalitaires et l'attitude passive des gens qui, face à ladomination, adoptent une idée sans la comprendre.

Cette maladie, la rhinocérite, symbolise la déshumanisationpropre aux idéologies totalitaires.

Le plus affolant est que l'épidémie emporte chacun de son plein gré.

Cetteprésence envahissante de la monstruosité conduit à un retournement stupéfiant : c'est persister à être homme quiest monstrueux.Ce phénomène, minoritaire mais violent entraîne l'incrédulité des habitants qui le rejettent dans un premier temps ;cependant ce rejet est suivi d'une indifférence quand le phénomène s'amplifie, les gens commençant à s'habituer àce qui les repoussait.

Par la suite, un basculement important s'opère à savoir l'extension du mouvement qui rallie deplus en plus de personnes, se laissant influencés au fur et à mesure, malgré leur avis et leurs pensées initiales.

Ilssuivent simplement le mouvement.

De plus, nous notons que Jean était malade lors de sa transformation enrhinocéros, il a donc souffert de sa métamorphose.Bérenger, faible, alcoolique, négligé, finit par devenir le héros de l'histoire.

Ses proches ayant tous été touchés parl'épidémie de la rhinocérite (son ami Jean, tous ses collègues et enfin sa compagne Daisy), il se retrouve seul.

Il estvrai qu'une tragédie doit comporter des morts mais, dans Rhinocéros, la solitude de Bérenger est pire que la mort.Après avoir perdu toute affection, il est tenté puis se résigne, il se battra jusqu'au bout.

L'antihéros devient héros :il se révèle supérieur car il ne s'est pas laissé influencer.

Lors de la scène finale, on se rend compte qu'il a prisconscience de l'ampleur de cette maladie, et qu'il connaît son impuissance face à celle-ci ; il est seul mais ne peutrien faire pour changer la situation.

On éprouve de la pitié pour Bérenger qui continue de lutter malgré sa solitude.

Ilremplit donc les caractéristiques du héros tragique. CONCLUSION : Rhinocéros ne peut être pleinement considéré comme une pièce tragique car elle n'en remplit pas toutes lescaractéristiques.

L'œuvre appartient au genre du théâtre de l'absurde.

Celui-ci vise à faire réfléchir en mêlant ducomique à un fond tout de même tragique.

Au-delà du ridicule des situations les plus banales, le théâtre d'Ionescoexpose de façon évidente la solitude de l'homme et l'insignifiance de son existence.Certains auteurs utilisent un registre comique pour exprimer des situations tragiques.

Ce type de discours où semêlent le burlesque et la symbolique a souvent plus d'impact sur le lecteur que lorsque le message est lourd etsolennel.Ceci nous amène à nous poser la question : « Où sont les limites du tragique et du comique ? » Peut-on rire de tout?. »

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