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« Richard II vraiment tragique ! » ADRIEN ROBIN

Publié le 11/05/2011

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   Affligeant, ainsi en aurait surement pensé Shakespeare à la vision de sa propre pièce dans sa nouvelle traduction de Frédéric Boyer et mise en scène par Jean-Baptiste Sastre, dont son talent de scénariste ne fut que poussière. La fresque historique de Richard II écrite par William Shakespeare en 1595 récite la déchéance du monarque au XVème siècle auquel sa place sur le trône sera l’objet de toutes les manipulations.    Frédéric Boyer nous fournit une traduction facilement compréhensible et proche de l’œuvre d’origine avec une touche de modernisme avec quelques expressions en anglais et des insultes par exemple « salaud «, beaucoup plus contemporain pour notre plus grand plaisir.    Dans ce spectacle proposé au théâtre de Saint-Quentin, la pièce à comme un gout d’inachevé, cette énorme poutre placé au milieu de la scène où les acteurs s’en serviront pour marcher, l’enjamber on se demande ce qu’elle fait là… Et oui c’est du sport d’être acteur ! Au second plan la façade du château représenté par des pierres sombres parait trop inachevée pour le décor dans la pièce, dommage. Enfin à l’ombre des lumières, une fille sans vie assise sur une chaise n’est d’aucune utilité, sans doute pour représenter le peuple impuissant de cette mascarade royale.    On pourra aussi regretter le jeu des acteurs qui tirent la pièce vers le bas, Denis Podalydès incarnant le roi déchu nous fait une interprétation fragile, trop tendre sans réelle conviction… Où est passé sa soi-disant soif de pouvoir, sa tyrannie implacable ? Jamais le ton tragique ne fut exprimé par le roi… Par ailleurs, le duc de Bolingbroke ne nous convainc pas par sa violence, celui-ci décidé à prendre la place du roi va mener le pays au chaos, on pourra regretter qu’il s’apaise lorsqu’il accède au trône, il redevient aussi fade que le roi richard II. Etrange ! Les (trop) nombreux autres interprètes quant à eux restent figer dans leur rôle de personnages secondaire n’arrivant pas à se détacher individuellement. A la fin on finit par ne plus savoir qui est qui, commence par avoir mal à la tête au bout de 2 heures 30…    Enfin entrecoupant des scènes parfois très longue, la musique (Si on peut appeler ça comme tel) résonne dans nos oreilles à coup de bruits stridents et assourdissant, le spectateur aurait préféré une touche musicale plus en accord avec le thème. On regrettera aussi la mauvaise acoustique de la salle, la voix des acteurs s’échappait nous obligeant à tendre l’oreille par moment ce qui devient insupportable pour un spectacle d’une durée importante.    En somme, La tragédie du roi Richard II est une pièce décevante tant l’interprétation fut de piètre qualité, on en sort vraiment déçu. Malheureusement c’est quelque peu paradoxal, le spectateur déteint aussi de cette fille, écarté de la pièce dont le jeu scénaristique ne parvient pas à briser cette barrière. À ne conseiller qu’aux inconditionnels de Shakespeare.

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