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Rilke, Rainer Maria - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Rilke, Rainer Maria - littérature. 1 PRÉSENTATION Rilke, Rainer Maria (1875-1926), poète et écrivain autrichien. 2 ANNÉES DE JEUNESSE Né à Prague, il a une enfance solitaire et dominée par l'autorité tyrannique de sa mère. Son père, qui le destine à une carrière militaire, l'envoie passer cinq années dans les écoles de Saint-Pölten et de Mährisch-Weisskirchen (1886-1891). Très tôt, sa confrontation avec le monde réel sera vécue comme une source d'angoisse et de douleur. Étudiant successivement à Prague, Munich et Berlin, il publie divers recueils de poèmes dans chacune de ces capitales : Couronné de rêve (Traumgekrönt, 1896), Avent (1897) et Pour ma joie (Mir zur Feier, 1899), oeuvres où s'affirment déjà son sentiment religieux et sa virtuosité. Le Chant de l'amour et de la mort du cornette Christophe Rilke, qu'il rédige sous l'influence des Nouvelles de guerre (Kriegsnovellen) de Liliencron -- de brefs récits que l'on peut qualifier de « ballades en prose « --, date de cette époque. À Berlin, il fait la connaissance de Lou Andreas-Salomé, fille d'un général russe, qu'il accompagne lors d'un voyage qu'elle entreprend dans son pays natal. Inspiré par la beauté des paysages et par la profonde spiritualité du peuple russe, il est dès lors convaincu de la présence de Dieu à chaque instant de sa vie et dans chacun de ses gestes, « sanctifiant « son travail. C'est cette conviction qu'illustrent les nouvelles du recueil des Histoires du Bon Dieu (1900). Peu à peu, il élimine de sa création toute trace de ce lyrisme vague qu'il tient des symbolistes français et écrit dans un style plus concret et plus précis, comme en témoigne le Livre des images (1902) où une dimension plastique est donnée à la musicalité de la poésie. Dans le Livre d'heures (Das Stundenbuch, composé de 1899 à 1903 et publié en 1905), en revanche, le pressentiment de Dieu ne parvient pas à apaiser son angoisse du temps qui passe et de la mort. 3 RODIN ET CÉZANNE En 1901, Rilke épouse Clara Westhoff, une ancienne élève de Rodin, dont il fait la connaissance par son intermédiaire. Puis il devient le secrétaire de Rodin de 1905 à 1906, et rédigera par la suite une monographie sur le sculpteur. Grâce à Rodin, Rilke apprend à considérer la démarche artistique comme une activité spirituelle et salvatrice, capable de transcender l'angoisse de la mort. Dès lors, il s'attache à créer des vers qu'il veut « plastiques « et apprend à leur donner forme comme à des sculptures. Ses écrits de cette époque témoignent de ce renouveau créatif et de cette foi dans les pouvoirs de transfiguration de la poésie : ils sont réunis dans l'ouvrage intitulé Nouveaux Poèmes (1906-1908). Néanmoins, c'est Paul Cézanne qui déclenche chez lui cette fondamentale « rénovation « du lyrisme qu'il ne cessera de poursuivre jusqu'à la fin de sa vie. C'est en effet au contact de la peinture du maître d'Aix-en-Provence qu'il prend conscience qu'il peut avoir du monde une vision toute différente et qu'il va donner naissance à ce concept déterminant de poème-chose ou poème-objet ; se plaçant du point de vue de ce qu'il décrit, l'artiste crée dans un changement radical de perspective : ainsi, dans la Panthère, il ne montre pas le déplacement du fauve devant les barreaux de sa cage, mais le mouvement des barreaux dans les yeux de l'animal. Durant toutes ces années, il poursuit également une correspondance avec un certain F. X. Kappus : les lettres qu'il lui adresse constituent une sorte d'« art poétique « et ont été publiées en 1929 sous le titre de Lettres à un jeune poète. Jusqu'à l'annonce de la Première Guerre mondiale, il garde Paris comme point de chute, mais n'arrête pas pour autant ses pérégrinations à travers l'Europe et l'Afrique du Nord. Pendant cette période d'errance, il fait une halte au château de la princesse de Tours et Taxis, à Duino près de Trieste, où il compose les poèmes de la Vie de Marie (1913, mis en musique par Paul Hindemith). Il rédige également dans ce même lieu les deux premières des dix Élégies de Duino (1923). En 1910, il met un point final aux Cahiers de Malte Laurids Brigge dont il avait commencé la rédaction à Rome en 1904. Dans ce roman, il mélange et enrichit la fiction de la narration de sa propre existence (en particulier la période de sa jeunesse). Par l'usage d'images très suggestives, il tente de restituer les impressions d'un jeune écrivain -- très semblable à lui-même -- sur sa vie à Paris. Il introduit le thème qui dominera toute la dernière partie de sa production : sa conception de l'amour véritable, l'amour malheureux. 4 OEUVRES DE MATURITÉ Pendant la guerre, il demeure principalement à Munich, mais, en 1919, il s'installe définitivement à Sierre (Suisse). Il y achève les Élégies de Duino qui chantent l'unité de la vie et de la mort : la mort y est perçue par le poète comme une métamorphose de la vie en une réalité intérieure invisible. Les Sonnets à Orphée (1922) célèbrent, quant à eux, l'expérience cosmique, pleine d'images brutales ou étranges, que représente l'union de la vie et de la mort. Ces deux cycles sont considérés comme les formes les plus abouties de son génie poétique. Dans ses dernières années, Rilke fait oeuvre de traducteur (des poèmes de Paul Valéry en allemand) et donne des poèmes en français ( Vergers, Quatrains valaisans, 1925). Malade, il s'éteint le 29 décembre 1926 au sanatorium de Val-Mont, en Suisse. Sa vie et son oeuvre révèlent un être hypersensible, d'une instabilité chronique, soumis aux caprices de l'inspiration. Du néoromantisme tendre et souvent mièvre des premiers écrits à la poésie métaphysique et extatique de la dernière période, il contraint peu à peu le lecteur à partager l'analyse de son existence. Le contenu toujours plus allégorique et abstrait de son lyrisme et la portée de ses réflexions contribuent à faire de lui l'un des poètes les plus importants et les plus influents de la première moitié du XXe siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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