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rimbaud

Publié le 20/02/2011

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rimbaud

Plan Introduction 1-A la recherche d'un idéal 2-Une vision imaginaire 3-Chefs-d'oeuvre en périls \"Villes\" au pluriel, du recueil \" Illuminations\", est précédé de \"Ornières« et suivi de \"Vagabonds\" qui précède le second poème sur \"villes\". Ce premier des deux poèmes intitulé \"villes\" peut être lu à priori comme l'expression d'un âge d'or de l'urbanisation couronné par l'assomption de Vénus anadyomène, la Vénus sortant des eaux, métaphore de la beauté de la ville moderne, construction humaine à partir de la nature.

1 A la recherche d'un idéal, On se pose souvent la question des motivations des êtres humains à se rassembler de plus en plus nombreux dans des espaces de plus en plus étroits, les villes. \"Ce sont des villes\", cette simple exclamation montre l'admiration de notre poète pour les villes en général, carrefours d'influences culturelles, élégance des rues, des édifices, multiplicité des expositions culturelles. Culture, civilisation, tel sont les maîtres mots de cet idéal, de cette recherche d'élévation qui structure le texte. La verticalité des cratères, la grandeur des colosses, les cimes, les plates-formes,le toit, le ciel, le mat sont autant d'éléments qui participe à cette ascension. L'omniprésence d'éléments naturels, les cratères, les gorges, les gouffres associés à des musiques douces, le mugissement mélodieux, le carillon, donne à la ville une apparence harmonieuse entre l'art, la technique et la nature. Les villes donnent une impression de bonheur, on y donne des fêtes amoureuses, on pavoise les mats, on décore les auberges avec ardeur. On a de la ville une impression de vie, d'ardeur harmonieuse. 2- Une vision imaginaire Ces villes, ce sont les \"Alléganys\", des montagnes des Etats-Unis, l'Occident ou des Libans de rêve, l'Orient, un brassage de cultures, un mélange de modernité des Etats-Unis, de reliefs, de parfums avec l'exotisme oriental du Liban. Rimbaud est l'architecte de ses féeries, il construit en les parcourant des viles éphémères et fragiles, faites de bois, de verre dans une sorte d'errance surréaliste. Ce sont des villes qui bougent, mues par un mécanisme invisible pour les êtres ordinaires, mais que lui Rimbaud, le voyant peut découvrir. Pour bien monter qu'il s'agit de villes imaginaires, sans existence réelle pour un non voyant. Rimbaud brasse les sons, les couleurs, les mots, joue sur le ton rouge avec le cuivre et le feu, sur les mots, rougissent et rugissent, mélange la douceur des palmiers et la terreur des palmiers dans une sorte d'apothéose de son spectacle urbain. Il reprend les légendes, des textes imaginaires qui ajoutent du merveilleux à des faits réels déformés. Notre Roland, modeste conte devient neveu de Charlemagne dans la légende. Il refait les légendes, donne vie aux statues, aux divinités, Diane, déesse de la chasse donne le sein à un cerf, Vénus marche et rend visite à Vulcain, le dieu des forgerons, laid et boiteux pour l'épouser. Rimbaud recours à la mythologie, à la puissance émotionnelle d'un passé légendaire, imaginaire et magnifié pour appuyer sa féerie des villes et donner du merveilleux à ses \"Brooklyn\" et ses \"incroyables Florides\". La littérature romantique avait suivi avant lui les délices de ces voyages imaginaires, de ces rêves d'exotisme. On doit donc lire ce poème avant tout comme une création poétique, fruit d'un imagination dans laquelle Rimbaud se saisit de quelques éléments du réel et refait l'histoire des êtres, en compose sa vision imaginaire, en refait \"la légende\" à partir le l'existant, la fait évoluer pour donner à son poème un plus grand pouvoir émotionnel. 3 Chefs-d'œuvre en périls Quelques éléments situés dans le second mouvement du poème viennent troubler cette vision idéale, les châteaux sont bâtis en os et les \"fabuleux fantômes\" rappellent la présence de la mort. Toutes ces architectures, ces \"Alléganys\", ces \"Libans de rêve\" sont autant de chefs- d'œuvre en périls, il apparaissent ici dans leur fragilité, à la merci du langage qui les construit et les déconstruit dans un même mouvement. Rimbaud qui sait trop bien que la grâce n'est donnée qu'à celui qui ne cesse de partir, de marcher, de \"passer\" fait défiler dans les mots, ses rêves et ses fantasmes sans se retourner sur ce qui s'effondre derrière lui, \"l'écroulement des apothéoses\", une sorte de vide sémantique ou le silence. Il souhaite vite revenir à la réalité et conclue \"quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette région d'où viennent mes sommeils\". Pour Rimbaud, l'homme aux semelles de vent, l'accession à la ville doit rester une accession précaire comme à celle d'un univers où les mots et la syntaxe servent de jalons et de lignes de fuite à l'errance de notre bohémien, à notre vagabond de la poésie. Conclusion Dans ce poème \"Villes\" Rimbaud semble osciller entre un illuminisme prophétique et un romantisme critique. Romantisme critique dans son admiration des villes, espaces structurés contre les espaces naturels, même si dans le second mouvement cette admiration est modérée. Illuminisme prophétique des villes à l'architecture complexe, mélange d'enfermement et d'évasion. Ce poème \"Villes\", en prose, est l'une des plus belles visions de Rimbaud

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