Devoir de Philosophie

Rimbaud. « Le Mal ».

Publié le 17/08/2010

Extrait du document

rimbaud

Le contexte: la guerre franco-prussienne de 1870.  La construction du poème: un sonnet, dont les deux quatrains dénoncent la guerre,et les deux tercets s'en prennent à Dieu. Une critique des deux pouvoirs d'Etat à l'époque: pouvoir monarchique absolu et pouvoir de la religion, le second légitimant le premier.    Le scandale de la guerre:    Rimbaud dénonce sa barbarie, sa cruauté:    . par un lexique évoquant la destruction: « mitraille, feu, morts.. «, et marqué par des termes hyperboliques: « croulent, broie, cent milliers, tas fumant.. «  . par des images qui expriment la violence:  personnification de la mitraille: « crachats rouges...sifflent.. « v.1.2  couleurs criardes, violentes: « écarlates ou verts « v.3  soldats évoqués par une métonymie, sur le seul plan de leur barbarie: « une folie épouvantable broie « v.5  « croulent, en masse, cent milliers d'hommes => un tas «: acteurs et victimes de la guerre perdent leur identité, et même leur humanité  . par des sonorités: allitérations en [R] vers 1 et 3 => violence et horreur  assonances en [A] vers 1,3,5 et en [I] vers 1 et 2 => souffrance, cris..  . par un effet de durée: reprise anaphorique de « tandis que «, chaque quatrain constituant une longue subordonnée (noter: le poème est constitué d'une seule phrase)  + « tout le jour...l'infini « v.2  + effets de rythme: enjambement du vers 1 à 2, inversion du sujet v.4, contre-rejet de « broie « v.5.    Le scandale de la guerre est accentué par l'évocation de la Nature:    Un passage plus lyrique, plus indigné, qui oppose à l'oeuvre de la Nature celle des hommes, destructrice. Une émotion du poète exprimée par:    . l'opposition « morts / été, herbe, joie « v.7 + effet de gradation par la reprise de « dans «  . le rejet de « Nature « au v.8, et les trois exclamations v.7 et 8  . le rapprochement entre « Nature « et « saintement «, et l'apostrophe « ô toi qui fis... « v.8: la nature est considérée comme la créatrice de l'humanité, comme une puissance divine, que le poète va opposer, dans la 2e partie du sonnet, à celle, usurpée, de Dieu (transition).    La remise en cause de Dieu:    Importance de cette dénonciation: celle de la guerre constituait les deux subordonnées, et celle de Dieu la proposition principale de la phrase.    Une dénonciation par l'ironie, par un ton satirique:    . mise en doute de l'existence, ou de la légitimité de Dieu: « il est un Dieu «: expr. impersonnelle  . dénonciation de l'insensibilité de Dieu face à la souffrance humaine:  « un Dieu qui rit « répond à « Roi qui les raille « v. 3 et 9  opposition entre « rit «, « s'endort « v.9 et 11, et « angoisse «, « pleurant « v.13  . dénonciation de la vanité de Dieu:  => amour du luxe:  reprise anaphorique de « à « v.9.10 + gradation dans le luxe des objets évoqués: « nappes damassées, encens, or «  rejet de « des autels «v.10, qui met en valeur le scandale du luxe des « nappes damassées «  cupidité: Dieu ne se réveille qu'au bruit des « gros sous « v.14  => vanité divine:  construction « rit aux nappes... « v.9 (sorte de joie infantile)  Dieu apprécie les louanges qu'on lui adresse: « bercement des hosannah « + allitération en [S], et rejet de « s'endort «    Une dénonciation par le pathétique:    . pauvreté, usure des mères: « ramassées, gros sous, vieux bonnet « + « noir « => deuil  . émotion, indignation du poète:  exclamations vers 8 et 14  rythme oratoire, par le jeu des enjambements (v. 9.10, v.11.12, + rejet du mot « angoisse « v.13).    Un texte à la fois polémique et pathétique, qui témoigne d'une grande maîtrise de la métrique et de l'écriture poétique.

Liens utiles