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Rimbaud: Ma Bohème (Fantaisie)

Publié le 16/10/2010

Extrait du document

rimbaud

 

Intro : Arthur Rimbaud a abordé dans ses poèmes de nombreux sujets de contestation : le nationalisme, la religion, l'école, 

sa ville natale mais aussi la bourgeoisie ... 

Ma Bohème a été rédigé en Belgique, en 1870, il était alors dans sa 17è année : Année de rupture pour ce personngae avec le conformisme littéraire et social.

 

I/Des images du voyage : 

 

1)Le titre : 

Les bohémiens sont des personnes qui voyagent et qui ne s'installent que pour des périodes très courtes. C'est ce voyage qu'entreprend Rimbaud, le voyage de l'insouciance, 

dont l'unique but avoué est le plaisir et l'absolu. Le titre du poème est par conséquent parfaitement révélateur du l'état d'esprit de Rimbaud lors de son écriture.

La Bohème, désigne en second lieu le mode de vie insouciant du milieu littéraire loin de la bourgeoisie trop occupée par la nécessité matérielle,

et le souci du confort, du logis. 

Rinbaud approfondit encore cette signification puisqu'il parle de sa bohème, sa conception du bonheur littéraire et plus précisement poétique. 

 

2) L'expression du voyage et du déplacement : 

Ma Bohème est un poème profondément marqué par le chant lexical du mouvement. 

En effet, le poète a voulu marquer sa volonté d'insistance en débutant son sonnet par "je m'en allais", suivent aussi de nombreux termes en étroite relation avec cette notion : 

tels que paletot, j'allais, petit poucet, course, auberge, route, souliers, pieds.

Le verbe aller est utilisé deux fois ce qui met bien en évidence la nécessité d'un but et la recherche de ce dernier. 

On le trouve donc avec de l'imparfait (je m'en allais) ce qui évoque l'aspect prolongé dans le passé, une action qui trouve une continuité dans la durée dans un contexte général. 

On le trouve aussi dans des indications de lieux vagues; une auberge : Mais quelle auberge ? Le ciel, les routes; mais cependant propres au voyage. 

Cette évasion n'a pas de but physique précis, elle est le moyen pour l'esprit de s'évader à travers l'errance. 

On retouve aussi des suggestions des effets du voyage : les souliers blessés, usés, témoignent des longues marches qu'entreprend Rimbaud et sont valorisants pour ce 

garçon qui se complait dans la marginalité. 

 

3) Un voyage heureux et insouciant : 

Il apparait dans l'absence de précision de lieu et de temps puisque la nuit et le jour sont nos seuls repères temporels.

De plus, l'absence d'argent est vécue comme un plaisir : les vêtements qui ne sont pas décents sont pour lui l'habit idéal puisque différents de ceux des  bourgeois.

C'est donc un voyage enthousiaste et bienheureux qu'entreprend rimbaud puisque tous les éléments ouvrant sur l'allégresse sont présents, oh lala "aux milieu d'ombres fantastiques

et d'amours splendides réveés " Il apparait donc évident qu'en plus des éléments matériels ou moraux qui font du voyage

et de l'errance un bonheur, la compagnie de la poésie apparait en plus comme une nécessité pour Rimbaud.

 

II/ Un voyage inséparable de la poésie : 

 

1) Le voyageur poète : 

L'image est suggérée par le double sens du titre. 

La bohème renvoie a l'idée de voyage mais aussi a une vie de plaisirs, très loin des cercles fermés du milieu litt. 

 

2)La poésie, activté principale du voyageur : 

Le mot rime au vers 7 est déja mis en valeur avec le rejet puis il est repris au vers 12 par "en rimant", une des interprétations possible est que la rime symbole à l'époque de poésie est valorisée

en tant qu'activité essentielle du voyageur. 

Nous remarquerons donc ce terme par sa double récurrence dans le sonnet et l'importance que l'auteur lui donne. 

Rimbaud réalise aussi une métaphore originale : celle de petit poucet qui rêve, or le petit est tout le contraire d'un rêveur puiqu'à un problème il trouve des solutions, 

de plus il n'égrène par de rimes mais des cailloux. Rimbaud signe par conséquent un remarquable oxymore précisant avec insistance un décalage réel avec la société qu'il essait de fuire.

La symbolique des rimes égrénées traduit son envie de voir la poésie envahir sa vie mais aussi son érrance. 

La comparaison entre les lacets appelés élastiques dans le poème et la lyre entrainent une comparaison voire un rapprochement d'idées entre le voyage et la poésie. 

Le voyage est désormais inséparable de la poésie, la vraie école poétique serait alors celle du voyage et de la marche :

l'évasion comme apprentissage didactique par excellence. 

Rimbaud soumet le voyageur a une divinité inspiratrice : La muse dans un contexte lié a la chevallerie (j'étais ton féal),

or les chevaliers sont des héros très souvent seuls qui puisent leur valeur et la justification dans l'errance et le déplacement. 

Le poète se fait donc chevalier de la poésie lorqu'il est en voyage. 

 

3) L'expression poétique du voyage : 

L'errance est transformée en voyage symbolique et imagé ou le poète peut atteindre un état second dans un espace sans limites (ce voyage n'a pas de but précis).

Tout est soumis à métamorphose, seulement un idéal est respcté celui d'un certain déguisement. 

Ainsi le voyageur se transforme en féal, puis en petit poucet seulement quand son vêtement devient loque, cad : idéal. 

L'affranchissement des contraintes physiques permet de rejoindre le bonheur de l'âme. 

Ces métamorphoses ne touchent pas seulement le poète dans son entité physique mais aussi son environnement, les étoiles deviennent des auberges ou des filles avec des robes à frous-frous et la rosée devient même vin de vigueur. 

 

III/ Les raisons d'un rapprochement : 

Le poète voyageur ou le voyageur poète :

Voyageur et poète se confondent car ils se ressemblent et apportent une même découverte ils se rejoigent dans leur quête : 

La réciprocité du but fait d'un voyageur un poète et du poète un voyageur.

 

1) Poésie et voyage : Liberté et création. 

Ces deux notions symbolisent la délivrance et amènent à la réflexion sur soi (quel style de vie adopter, la bohème, l'errance, le style de vie bourgeois, doit on cultiver volontairement un style de vie marginal ?)

La remise en question de sa personne passe aussi par une percetpion accrue des éléments qui entourent le voyageur comme l'indiquent les notions de perceptions visuelles, auditives et tactiles.

(mes étoiles, je sentais des goutes de rosée sur mon front, la lyre et évidement les rimes)

La sensibilité du poète voyageur est exacerbée. 

La liberté se traduit aussi à travers l'absence de limites, il n'y a pas de précisions de lieux précis et les noms ont tous une valeur symbolique et non pas une valeur figurée : 

La grande Ourse pourra jamais être atteinte, elle indique simplement un but, une destination : le nord.

On note une absence et un refus d'un certain nombre de contraintes poétiques :

- Il mélange des registres lexicaux (vocabulaire noble et familier : "oh lala" / "J'égrenais"). 

- On note des effets de ruptures créés par les enjambements, les rejets et les tirés. 

 

2) Un sonnet malgré tout : 

Irrégulier, les quatrains sont très morcellés car il y a de nombreuses phrases indépendantes et dans les 2 quatrains les vers ne correspondent par à des phrases entières (rejets, rimes).

Cet effet syntaxique souligne encore un fois la rupture et l'aspect marginal de la personnalité de Rimbaud.

Cela souligne l'aspect de son exigeance de liberté auquel il a tenu toute sa vie :" je m'entête affreusement à adorer la liberté libre." 

Cependant la structure des rimes est respectée et les nombreuses assonances créent une unité de sens autour du sonnet. 

Chaque morcellement de phrases cré ainsi une unité de sens a elle seule ainsi les unités de sens se succèdent une par une et l'unité grammaticale des quatrains s'effacent.

On note cependant que le 1er tercet n'est pas séparable à cause de l'enjambement, il est relié aux quatrains, ce repect de l'unité malgré quelques différences soulignent tout de même une certaine tendance à accepter la tendance. 

 

CCL : On a vue l'association certaine du voyage et de la poésie.

Ces deux notions se placent désormais dans une relation réciproque. L'amour de la liberté s'affirme dans le thème de la langue

et le léger écart vis a vis des règles qui lui sont propres.

 

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