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Saint Amant "Le parresseux"

Publié le 01/04/2011

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> Comment s’exprime l’originalité de Saint-Amant dans ce sonnet ? I - Les plaisirs de la paresse A. Plaisirs physiques. Insouciance, plaisirs du lit… Paresse : \"paresse, rêve, lit, fagoté, dort, oisiveté, dormant, draps\". Gourmandise : sensualité. Il prend le temps de goûter la saveur des choses, image du pâté Versification : alexandrins, vers longs, pesants. Enjambements qui rallongent encore les vers. Sonorités : diphtongues (charmant, dormant) Au final, tout cela donne un aspect de lenteur, accentue la paresse. B. Plaisirs de l'âme. L'inertie amène à l'oubli : Oubli du travail : la paresse pousse a ne rien faire, haine du travail : \"et hais tant le travail\". Oubli de l'actualité : il en vient à négliger les sujets nobles comme les guerres, les royaumes : v 6-7; il privilégie son plaisir : la paresse est en fait un sujet noble : v7 (hymne) Il est gourmand de beaux vers Transition : La paresse lui procure de nombreux plaisirs mais a aussi des aspects plus négatifs. II - Aspects négatifs de la paresse A. Sur le corps. Avec des images de mort répétées : Comparaison v3 : le lièvre est mort. v8 : L'ensevelissement (des morts) La comparaison : v8 où il se dit pris dans sa langueur. Champ lexical de la mélancolie. B. Sur l'esprit. Des images de folie : Comparaison v4 : il se compare a Don Quichotte qui est fou. Don Quichotte, c’est le rêveur contre qui la réalité n’aura jamais gain de cause. L'antithèse morne et folie. La mélancolie source de création (allégorie Dürer) Des images de mélancolie : Champ lexical de la mélancolie. La paresse provoque un égoïsme excessif : il a failli ne pas écrire à Baudoin (v14) Il ne fait plus rien. Mais aussi, il croit ses rêves : v10 : il pense que l'argent va venir tout seul. Il se plonge donc dans l'erreur et dans l'égoïsme. III- Le poète est lucide, distant, joue avec le grotesque A. Une lettre sonnet. La poésie, c’est un plus, un jeu. C’st le contraire du travail. Caractéristiques de la lettre : je/tu, présent, ton/rupture des tons, discours. Le sonnet peut être une lettre ou non. B. Ironie du texte. Rupture des tons. Le grotesque : tous les niveaux de langues sont présents : soutenu (hymne), courant (lit, lièvre) et familier (fagoté, bedaine). \"Je crois que\" : le poète ne se prend pas au sérieux. Effet ridicule, comique. On pense à Scarron qui réécrit l’Enéide avec des mots vulgaires ou Boileau qui rapporte une petite querelle (à la Sarraute) à la manière d’une épopée. C. Une fausse paresse. Tout le sonnet est construit sur la chute (cf. Ronsard, du Bellay…) Sonnet = paresse non durable. Paresse = coquetterie moqueuse du poète face a Baudoin qui était un bourreau du travail. L’écriture du sonnet demande une implication entière du poète. Conclusion : Poème a la fois descriptif de la paresse mais aussi regard humoristique de l'auteur sur lui-même. Classique « souple » avec des constantes baroques. Gourmandise totale.

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