OEUVRES de Saint-Amant (résumé)

ŒUVRES

Saint-Amant (Marc-Antoine Girard, sieur de). Poésie, 1623-1661.

L’œuvre poétique de Sieur de Saint-Amant (1595-1661), quoique nourrie de l’influence de Théophile de Viau, de la Renaissance française (Marot et Ronsard, notamment) et de la poésie précieuse et satirique italienne, apparaît comme profondément originale. Ses évocations de la nature tranchent avec le goût classique pour les bocages aimables et civilisés hérités de la pastorale gréco-latine. Il consacre un poème à l’hiver des Alpes, un autre («L’Automne des Canaries») aux paysages tropicaux, que ses voyages lui ont permis d’apprécier autrement que par les livres. Dans le poème intitulé « La Solitude », poème de jeunesse qui fit aussitôt sa célébrité, il brosse un décor nocturne de ruines, de torrents et de précipices qui évoque bien plus les paysages tourmentés de la seconde partie du xviiie siècle, que les bords du Lignon (L'Astrée). Le poète — en cela héritier de Ronsard — marque un certain goût pour le fantastique ou le macabre (dans «La Solitude», mais aussi dans les «Visions» ou dans «La Chambre du débauché»). Mais le «contemplateur» (c’est le titre d’un de ses poèmes) s’exerce aussi à des croquis pittoresques, à des tableaux d’intérieur («Le Fromage», «La Chambre du débauché»). Ce «Démocrite