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Sainte-Beuve, Charles Augustin - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Sainte-Beuve, Charles Augustin - littérature. 1 PRÉSENTATION Sainte-Beuve, Charles Augustin (1804-1869), écrivain français, auteur de nombreuses études qui marquèrent l'histoire de la critique littéraire. 2 ITINÉRAIRE Né à Boulogne-sur-Mer le 23 décembre 1804, Charles Augustin Sainte-Beuve suivit à Paris des cours de rhétorique et de philosophie, puis entreprit des études de médecine qu'il ne termina pas. À l'âge de vingt ans, il devint journaliste au Globe, où il publia tout de suite des textes de critique littéraire. En 1827, il se lia avec Victor Hugo et entra dans le Cénacle, groupe constitué autour de Charles Nodier et qui fut le berceau du mouvement romantique français . Dès l'année suivante, il publia son Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle, qui opposait de façon polémique la floraison littéraire de la Renaissance, époque chérie des romantiques, à la littérature « glacée « du classicisme et qui permit notamment de remettre Ronsard au goût du jour. Ce premier ouvrage fut bientôt suivi d'un autre, mêlé de prose et de vers (Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme, 1829) et d'un recueil de poésie (les Consolations, 1830) qui ne connut aucun succès. Devenu collaborateur régulier à la Revue des Deux Mondes, et déçu par l'échec de son roman autobiographique Volupté (1834), Sainte-Beuve décida de se consacrer exclusivement à la critique littéraire. Il commença la publication d'une vaste étude sur les écrivains jansénistes (Histoire de Port-Royal, 1840-1859), suivie d'un essai sur Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire (1861), tout en continuant à écrire des articles, réunis dans la série des Critiques et portraits littéraires (1836-1839), dans les Causeries du lundi (1851-1862) puis dans les Nouveaux Lundis (1863-1870). Professeur à Lausanne (1837-1838), à Liège (1848-1849), au Collège de France (1855) et enfin à l'École normale supérieure (1857-1861), il avait été élu à l'Académie française en 1844. Sainte-Beuve est aussi l'auteur d'une importante correspondance et de Carnets intimes (dont une anthologie a été publiée sous le titre Mes poisons, posthume, 1926). 3 PERSPECTIVES CRITIQUES L'oeuvre littéraire de Sainte-Beuve est méconnue : son roman Volupté représente pourtant un des meilleurs échantillons de la production du romantisme comme « école du désenchantement « ; on trouve en outre dans ses poèmes des intuitions qui annoncent Baudelaire et Verlaine. Dans ces oeuvres, l'auteur fait son autoportrait en jeune homme sous les traits du timide Joseph Delorme et du voluptueux repenti Amaury. Sainte-Beuve critique est souvent tout aussi mal jugé que Sainte-Beuve poète. On lui reconnaît certes le mérite d'avoir fondé l'érudition littéraire positiviste et d'avoir inspiré Hippolyte Taine, puis le fondateur de la recherche en histoire littéraire, Gustave Lanson. Mais on lui reproche en contrepartie de s'être souvent trompé sur les qualités littéraires de ses contemporains, ce qui a pu faire penser que son approche critique se réduisait à une lecture érudite méconnaissant l'essence de la littérature. Si le premier reproche est fondé, il ne doit pas faire oublier cependant les fulgurants jugements dont Sainte-Beuve fut capable à propos de Victor Hugo (en particulier ceux, haineux et drôles, de ses Carnets) ou à propos de Chateaubriand (« vanité d'enfant sauvage «, « nul n'a mené si bruyamment le deuil de sa jeunesse «). Quant au second reproche, il s'est imposé avec le Contre Sainte-Beuve de Marcel Proust : « Cette méthode méconnaît ce qu'une fréquentation un peu profonde de nous-même nous apprend : qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vies. « Sainte-Beuve s'était en effet proposé, dans ses Lundi, d'« étudier chaque être, c'est-à-dire chaque auteur, chaque talent, selon les conditions de sa nature « et ensuite de « le mettre à sa place dans l'ordre de l'art «. Mais avant cela, il avait su être le théoricien romantique de la « critique d'invasion «. Dans ses Carnets, il sut saisir mieux que personne, avec une intelligence amère, les jeux de l'institution littéraire, le fonctionnement des « groupes « dans le milieu des lettres, le passage des « générations « artistiques et la manière dont se construit l'image d'un auteur : pour qui s'intéresse à la sociologie de la culture, Sainte-Beuve peut, aujourd'hui encore, être un maître d'enchantement et de désenchantement. Voir Critique littéraire. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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