Sarre (Land)

1 PRÉSENTATION Sarre (Land), en allemand Saarland, Land du sud-ouest de l’Allemagne. Sa capitale est Sarrebruck. La Sarre est bordée au nord par la Rhénanie-Palatinat, au sud par la France, et à l’ouest par la France et le Luxembourg. 2 GÉOGRAPHIE La Sarre s’étend sur de vastes plateaux gréseux, traversés du sud-est au nord-ouest par le cours de la Sarre. Un tiers du territoire du Land est couvert par des bois de hêtres, comme la forêt de Warndt. La capitale et la plus grande ville est Sarrebruck. Les autres grandes villes sont Neunkirchen, Völklingen, Sulzbach, Dudweiler et Sarrelouis, en hommage à Louis XIV. 3 ÉCONOMIE La vallée de la Sarre, qui renferme d’immenses gisements de charbon, est le cœur économique de l’État. Les principales activités sont l’exploitation minière et la sidérurgie. Les autres industries importantes sont la production chimique, la mécanique, ainsi que la fabrication de verre et de céramique. L’agriculture est une activité de moindre importance ; les principales cultures sont les céréales et la pomme de terre. La proximité des vastes forêts a permis le développement de l’industrie du bois. Le secteur tertiaire (commerce, banque, enseignement supérieur) est non négligeable. Le Land est gouverné par un cabinet dirigé par un ministre-président. Le cabinet est responsable devant une assemblée, élue par le peuple et constituée d’une seule chambre. 4 HISTOIRE Au Ier siècle av. J.-C., la région de la Sarre est rattachée à l’Empire romain et, par la suite, elle passe sous la domination des Francs. En 925, elle est rattachée au Saint Empire romain germanique, bien que l’influence française soit toujours très forte. De 1381 à 1793, les comtes de Nassau-Sarrebruck sont les principaux dirigeants locaux. Souvent convoitée par ses puissants voisins, la région passe sous la domination française au XVIe siècle, et Louis XIV, après avoir revendiqué ses droits d’héritier des évêques de Metz, qui possédaient au Moyen Âge de nombreuses seigneuries dans la région, rattache la Sarre à la France dans les années 1680. La France doit rendre la Sarre en 1697, mais, de 1793 à 1815, elle reprend le contrôle de la région en créant les départements de la Moselle et de la Sarre. Après 1815, une grande partie de cette région appartient à la province prussienne de Rhénanie. Conformément au traité de Versailles, et en vertu du principe des répartitions des dommages causés par la Première Guerre mondiale, les mines de charbon de la Sarre sont concédées à la France pour une période de quinze ans, en compensation de la destruction des mines françaises. Pour pallier les insuffisances de la gendarmerie locale, et à la demande de la Société des Nations, la zone est occupée par les troupes françaises entre 1925 et 1930, ce qui contribue à alimenter un sentiment antifrançais. Le traité prévoit également de procéder à un plébiscite à la fin de cette période de quinze ans pour déterminer le statut ultérieur du territoire. En 1935, plus de 90 p. 100 des électeurs votent pour le rattachement à l’Allemagne, et la Sarre réintègre l’Allemagne. Sévèrement bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale et rattachée à la zone d’occupation française en 1945, la région devient indépendante en 1946. Le 15 décembre 1947, l’adoption par référendum d’un nouveau statut aboutit à une situation hybride : la Sarre (il y a désormais une nationalité sarroise) est détachée politiquement de l’Allemagne puis intégrée économiquement à la France. L’Allemagne ne cesse de faire valoir ses droits sur la région, objet de nombreuses négociations entre les deux pays. En 1956, la région demande son rattachement prématuré à l’Allemagne et, le 1er janvier 1957, sous le nom de Saarland, elle devient un Land de la République fédérale d’Allemagne (RFA). Superficie : 2 570 km2 ; population (2004) : 1 061 000 habitants.