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schizophrénie - Mécedine.

Publié le 23/04/2013

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schizophrénie - Mécedine. 1 PRÉSENTATION schizophrénie, psychose chronique caractérisée par des symptômes de dissociation psychique, de délire et de repli autistique. Le terme, qui signifie littéralement « esprit coupé en deux «, a été inventé par le psychiatre suisse Eugène Bleuler au début du 2 XXe siècle. LES SYMPTÔMES PRINCIPAUX La schizophrénie, dont la prévalence est estimée à 1 p. 100 de la population, se développe presque toujours avant cinquante ans. Le plus souvent, le premier épisode a lieu pendant l'adolescence ou chez l'adulte jeune. Le début de l'affection, insidieux et progressif, est souvent mis en évidence par une détérioration des relations sociales et des difficultés survenant dans le milieu scolaire ou familial. La triade classique de symptômes s'articule autour de la dissociation psychique, du délire et de signes de type autistique. La dissociation de la pensée est présente dans le langage, avec des perturbations du cours des idées ou un débit ralenti, et dans les affects, avec notamment des signes d'indifférence : les réactions émotionnelles à une situation apparaissent sans relief ou inappropriées. Il existe souvent une ambivalence de la pensée et des sentiments, par exemple un mélange d'amour et de haine pour la même personne. Une forme particulière de dédoublement de la personnalité peut se développer, la personne schizophrène ayant l'impression que deux personnes coexistent en elle. Le délire est marqué par des croyances fausses et des erreurs de jugement. Les hallucinations (impression de lire dans les pensées des autres, perception de voix imaginaires) sont les principaux troubles de la perception. Les relations avec les autres sont, en général, très perturbées, et la personne schizophrène a tendance à s'isoler. Les manifestations autistiques se traduisent par le fait que cette dernière se désinvestit la réalité et se met à privilégier un monde intérieur, pour échapper à un monde extérieur qu'elle ne comprend pas. Depuis les années 1990, les sciences cognitives apportent des éléments complémentaires autour des symptômes schizophréniques en s'intéressant aux différentes perturbations du traitement de l'information. Les études portent notamment sur les difficultés à initier des actions volontaires et à les contrôler, sur les troubles de la planification du discours et de l'attention. Derrière les symptômes, les études visent à comprendre les mécanismes physiologiques de la maladie. Par exemple, le délire pourrait trouver son origine dans les troubles de l'action. La compréhension des mécanismes perturbés de l'empathie et de la relation à l'autre permettraient d'éclairer plusieurs symptômes, dont les perturbations de la conscience de soi et les signes de repli autistique. 3 LES ORIGINES MULTIPLES DE LA SCHIZOPHRÉNIE Les causes de la schizophrénie ne sont pas élucidées. Plus précisément, les spécialistes s'accordent sur le fait que les mécanismes en jeu sont multiples et en interaction. La schizophrénie serait ainsi multifactorielle, due à une conjugaison de composantes biologiques, psychologiques et environnementales, sous des formes très variables d'un individu à l'autre. Plusieurs études montrent que la schizophrénie serait liée à la transmission de certains éléments génétiques. En effet, parmi les enfants dont les parents sont schizophrènes, environ 1 sur 10 développe la maladie. Dans le cas de vrais jumeaux, si l'un des jumeaux est schizophrène, les risques pour que le second le devienne sont estimés à 30 %. Toutefois, la question reste posée quant à savoir dans quelle mesure ce caractère familial est le produit de l'hérédité, ou alors celui d'un contexte éducatif déstructuré. Ainsi, si des études menées auprès d'enfants adoptés confirment le rôle d'une la prédisposition biologique (bien que d'une manière générale, aucune anomalie biologique ne soit commune à tous les schizophrènes), la part de la composante héréditaire varie probablement d'un individu à un autre. Des recherches menées sur la physiologie cérébrale mettent en évidence des éléments neurobiologiques liés à la schizophrénie. La dopamine, neurotransmetteur particulièrement impliqué dans les zones frontales du cerveau(qui sous-tendent les activités cognitives supérieures), serait présente en quantité anormale chez les schizophrènes. L'imagerie anatomique révèle également des anomalies structurelles dans plusieurs régions du cerveau (dilatation des ventricules, diminution du volume des aires corticales), mais aucune n'a été retrouvée chez tous les patients schizophrènes étudiés. D'autres travaux de recherches ont permis de relier un certain nombre de conditions psychologiques et environnementales à la schizophrénie. Pour l'anthropologue américain Gregory Bateson -- coauteur de l'article « Vers une théorie de la schizophrénie « (Toward a Theory of Schizophrenia) publiée en 1956 dans la revue Behavioral Science -- et les autres fondateurs de la démarche systémique, une communication perturbée à l'intérieur des familles peut jouer un rôle dans la schizophrénie. À l'heure actuelle, il reste cependant difficile de préciser s'il s'agit d'un élément déclenchant ou d'une conséquence de la maladie. Dans ce dernier cas, ce serait la maladie de l'enfant qui induirait des perturbations dans le comportement maternel, et non l'inverse. Par ailleurs, des aspects culturels interviendraient, non en tant que facteurs déclencheurs, mais comme éléments influençant les symptômes. Le délire à thème mystique, par exemple, est plus fréquent chez les personnes de culture chrétienne que chez les autres. Enfin, l'éclairage psychanalytique, plus ancien, reste pertinent aux yeux des cliniciens pour aborder des mécanismes en jeu dans la schizophrénie. Il s'appuie sur le narcissisme primaire -- décrit par Sigmund Freud comme le moment de la formation psychique du moi, lorsque l'enfant devient capable de se différencier et d'investir d'autres objets --, qui serait perturbé chez les schizophrènes. 4 TRAITEMENTS La schizophrénie est l'un des troubles mentaux les plus graves et handicapants. Plusieurs approches thérapeutiques peuvent limiter ses symptômes. Le traitement le plus couramment employé est l'administration de psychotropes du groupe des neuroleptiques. Ces médicaments, disponibles depuis le milieu des années 1950, permettent de traiter les épisodes aigus et de prévenir les rechutes. Les effets restent limités chez certains patients ; il existe en outre des effets secondaires importants, tels que la dyskinésie (mouvements physiques incontrôlables) notamment. En complément, des traitements psychothérapeutiques sont souvent recommandés. La psychothérapie individuelle a pour objectif de construire des mécanismes de contrôle des symptômes, et de tendre vers un équilibre psychique. D'autres approches thérapeutiques existent, selon les objectifs recherchés et la nature des symptômes, comme les ateliers d'expression ou les thérapies cognitives et comportementales, qui permettent de corriger les difficultés attentionnelles ou d'améliorer les compétences sociales. L'hospitalisation, éventuellement en hôpital de jour, peut s'avérer nécessaire durant les phases critiques. Au quotidien, la personne schizophrène peut bénéficier d'un suivi par une équipe médicopsychologique et médicosociale, en consultations externes ou en visites à domicile. Les familles restent un important secours, et sont de mieux en mieux formées à gérer les situations complexes rencontrées avec leur parent schizophrène. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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