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schizophrénie.

Publié le 08/12/2013

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schizophrénie. n.f., groupe de psychoses présentant des traits communs. Le terme apparut en 1911, sous la plume d'Eugène Bleuler, dans un texte considéré comme révolutionnaire à l'époque, intitulé « le Groupe des psychoses schizophréniques ». Il décrivait ces « schizophrénies » comme ayant trois caractéristiques en commun : la Spaltung (dissociation) des fonctions psychiques en complexes indépendants, ce qui compromet l'unité de la personnalité ; des troubles associatifs (trouble des associations de pensée) ; et, enfin, des troubles affectifs. Selon Jean Garrabé (1992), la Spaltung aurait pu avoir comme synonyme français « discordance », mais ce terme allait être traduit tantôt par « scission », tantôt par « dissociation » ou « dislocation », tantôt, enfin, et surtout dans le vocabulaire psychanalytique, par « clivage ». L'auteur considérait, cependant, que l'essentiel résidait dans le résultat du schisme des fonctions psychiques : l'indépendance des « complexes », donc des représentations inconscientes complexes qui, dominant à tour de rôle la personnalité, rompent son unité. La conception de Bleuler doit beaucoup aux travaux d'Emil Kraepelin qui, en pionnier, décrivit, à la fin du XIX e siècle, un groupe de psychoses sous le qualificatif de « démence précoce », dont les principales caractéristiques allaient servir à étayer le concept de schizophrénie au fil des décennies. On y distinguait trois grandes formes de pathologies, dorénavant classiques, dites hébéphrénique (pour désigner l'état morbide, narcissique ou confusionnel dont souffre le patient), catatonique (afin de faire référence à son négativisme, ainsi qu'à son comportement de type cataleptique ou stéréotypé) et paranoïde. Dès le début du XXe siècle, les démences précoces, ou schizophrénies, furent considérées comme évoluant fatalement vers un affaiblissement démentiel irrémédiable (Kraepelin) ou, a minima, vers une impossible guérison totale (Bleuler). La guérison est aujourd'hui obtenue partiellement pour les cas de schizophrénie simple. Par ailleurs, le diagnostic est difficile à établir, même s'il repose encore massivement, en tout cas en France, sur les critères de Bleuler. Caractéristiques de la schizophrénie. Pour porter le diagnostic de schizophrénie, il faut que les troubles durent depuis plus de six mois et soient apparus avant l'âge de 45 ans ; il faut aussi qu'il y ait détérioration par rapport au niveau de fonctionnement antérieur. On s'attache encore à d'autres critères symptomatiques centrés autour d'anomalies des perceptions et des sensations. D'un point de vue psychologique, les schizophrènes affichent un moi moins élaboré que celui de sujets témoins auxquels on les confronte, ou de malades déprimés. L'épisode schizophrénique se laisse analyser en termes de trouble grave du moi actuel, alors que la « résolution psychotique » constitue une tentative du sujet pour construire un « nouveau moi » destiné à assimiler les expériences de la vie quotidienne. On remarque notamment un défaut de la représentation de soi, qui se trouve isolée et peu articulée aux représentations d'autrui. La plupart des études qui sont maintenant consacrées à la schizophrénie se proposent d'appréhender les niveaux cognitifs de dysfonctionnement des processus dynamiques interprétatifs ou identitaires, sur la base desquels s'élaborent les représentations complexes du sujet. On peut distinguer l'autisme de la schizophrénie : les symptômes spécifiques de cette dernière pathologie se manifestent bien après que les aptitudes langagières et cognitives se sont développées. Le patient a donc pu emmagasiner une expérience existentielle qui, modifiée, sera susceptible de resurgir dans la composition de son délire. D'un point de vue cognitif, le délire et l'hallucination sont habituellement rangés dans le cadre d'une symptomatologie positive. C.D. Frith (1987) les rapporte à un déficit du contrôle central de l'action chez le patient schizophrène, qui, ainsi, n'est plus en mesure de distinguer ses propres actions, spontanées, de celles qu'il accomplit en réaction à des stimulations externes. Une seconde catégorie, celle des symptômes négatifs (pauvreté de l'action, pauvreté du discours, platitude des affects) renvoie, quant à elle, à l'incapacité chez le patient d'initier lui-même spontanément des actions, alors que sa capacité réactive demeure quasiment intacte. Seuls les signes négatifs sont directement observables. On notera encore que le désordre de la pensée, bien plus souvent invoqué qu'observé ou inféré, ne se laisse classer dans aucune de ces deux catégories. On a pu vérifier l'existence d'anomalies biologiques concomitantes aux symptômes d'ordre fonctionnel observés. L'hypothèse explicative d'ordre physiologique la plus souvent avancée fait référence à un dérèglement du système dopaminergique de neurotransmetteurs. Le traitement de la schizophrénie s'effectue à l'aide de la chimiothérapie, des méthodes psychothérapeutiques, ainsi que par la réinsertion sociale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats catatonie délire hallucination Kraepelin Emil Laing Ronald David psychiatrie psychopathologie psychose

« interprétatifs ou identitaires, sur la base desquels s'élaborent les représentations complexes du sujet.

On peut distinguer l'autisme de la schizophrénie : les symptômes spécifiques de cette dernière pathologie se manifestent bien après que les aptitudes langagières et cognitives se sont développées.

Le patient a donc pu emmagasiner une expérience existentielle qui, modifiée, sera susceptible de resurgir dans la composition de son délire.

D'un point de vue cognitif, le délire et l'hallucination sont habituellement rangés dans le cadre d'une symptomatologie positive.

C.D.

Frith (1987) les rapporte à un déficit du contrôle central de l'action chez le patient schizophrène, qui, ainsi, n'est plus en mesure de distinguer ses propres actions, spontanées, de celles qu'il accomplit en réaction à des stimulations externes.

Une seconde catégorie, celle des symptômes négatifs (pauvreté de l'action, pauvreté du discours, platitude des affects) renvoie, quant à elle, à l'incapacité chez le patient d'initier lui-même spontanément des actions, alors que sa capacité réactive demeure quasiment intacte.

Seuls les signes négatifs sont directement observables.

On notera encore que le désordre de la pensée, bien plus souvent invoqué qu'observé ou inféré, ne se laisse classer dans aucune de ces deux catégories.

On a pu vérifier l'existence d'anomalies biologiques concomitantes aux symptômes d'ordre fonctionnel observés. L'hypothèse explicative d'ordre physiologique la plus souvent avancée fait référence à un dérèglement du système dopaminergique de neurotransmetteurs. Le traitement de la schizophrénie s'effectue à l'aide de la chimiothérapie, des méthodes psychothérapeutiques, ainsi que par la réinsertion sociale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats catatonie délire hallucination Kraepelin Emil Laing Ronald David psychiatrie psychopathologie psychose. »

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