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Selon vous, une histoire intéressante suffit-elle à faire un bon roman ?

Publié le 11/09/2006

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histoire

Le roman est un récit en prose né au 13ème siècle. Il est souvent considéré comme le genre de l’aventure, de l’évasion et de la détente. La rencontre du lecteur avec des personnages ne laisse pas indifférent, suscitant passion, empathie ou frustration.  S'il est vrai que la qualité de l'intrigue est nécessaire au plaisir de la lecture, on peut cependant se demander si elle est le seul élément qui permette de juger de la valeur d'un roman.  Nous verrons dans un premier temps qu’une histoire intéressante peut faire un bon roman, puis dans un second point qu’une histoire intéressante ne suffit pas à faire un bon roman, enfin nous montrerons qu’un bon roman doit à la fois divertir et instruire le lecteur.    Une histoire qui intéresse et capte l'attention du lecteur permet souvent de donner de la valeur à un roman. En effet, l'histoire est la charpente du roman, son ossature. Elle constitue un fil directeur qui guide le lecteur du début jusqu'à la fin de sa lecture. Ainsi, l'extrait de La Chartreuse de Parme de Stendhal proposé raconte la spectaculaire et périlleuse évasion nocturne du héros, qui descend à l'aide d'une corde du haut de la tour. Ce texte constitue un épisode romanesque, digne des romans de cape et d'épée. De ce fait le lecteur reste en permanence captivé par l’évolution de ce personnage. En effet, le roman nous fait assister à l'évolution d'un personnage qui, au gré d'aventures diverses au cours desquelles il se cherche, finit par se trouver et se constitue sous nos yeux en tant que  héros.  Il convient également de citer Germinal de Zola qui comporte plusieurs intrigues : une intrigue sociale et politique avec la lutte des mineurs et le combat qu'ils mènent pour faire reconnaître leurs droits et une intrigue amoureuse entre Lantier, Catherine et Chaval, le rival de Lantier. Cela permet de garder l'attention du lecteur et de faire du roman, une étude complète de Lantier tant sur le plan social que sur le plan affectif.    L'histoire donne donc de la profondeur à un roman. Cependant, le fond est parfois moins important que la forme.    Un roman, ce n'est pas seulement une histoire. En effet, c'est aussi des personnages crédibles et qui ne laissent pas indifférents. C'est un sens du rythme qui fait que le lecteur ne va pas s'ennuyer pendant 50 pages à cause de la platitude du texte. Un bon rythme est nécessaire mais cela n'est pas forcément synonyme de succession d’actions. C'est un style, une maturité d'écriture qui peut rendre une phrase ou un paragraphe beau. Il s’agit donc pour l’auteur de maîtriser la langue c'est-à-dire qu’il faut que l’écriture soit de bonne qualité, agréable à lire, simple, et d'une syntaxe sans faute. Ces caractéristiques sont comparables aux « aspects formels de la littérature « qu’a expliqué François Le Lionnais dans le Second Manifeste dans Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle).  De plus, il a été depuis longtemps proposé au roman de nouvelles ambitions, une volonté formelle de vouloir retranscrire sur le papier romanesque la réalité de notre époque. Honoré de Balzac avait perçu dans le roman un certain potentiel à refléter la société de son temps. Ainsi, dans son célèbre ensemble d'ouvrages intitulé La Comédie humaine datant de 1842, il envisagea de décrire l'histoire générale de la société, esquissant de mots la vie de la capitale française, Paris, et de sa province mais aussi la noblesse, la bourgeoisie, le clergé et la presse ; Balzac avait passé en revue à peu près toutes les couches sociales de son époque, établissant une sorte de catalogue raisonné de types humains représentatifs de leur substantiel milieu.  Maupassant, lui aussi, défend la littérature réaliste dans la préface de son roman Pierre et Jean en nous expliquant le rôle du romancier réaliste qui est « de nous forcer à penser, comprendre le sens profond et caché des événements « en nous communiquant sa vision personnelle du monde dans le roman.    Un roman est donc bon si l’écrivain, en plus d’écrire une histoire intéressante, s’applique dans la forme du texte ainsi que dans le message qu’il doit faire passer. Un roman doit donc à la fois divertir et instruire.    Le 18ème siècle est celui des Philosophes. Leur vocation est d’éclairer le monde de la lumière et de la raison. Le récit philosophique parvient à rendre attrayante une austère réflexion. Il cherche donc à plaire mais aussi à instruire. En effet, c’est un court récit allégorique à visée morale. Ainsi les auteurs comme Voltaire ont bien compris cette double fonction. C’est le cas dans son ouvrage intitulé Candide. Dans ce roman, le transfert d'une idée dans un récit fictif à valeur symbolique permet de la rendre attrayante. L’apologue donne chair à des situations parfois lointaines ce qui permet une identification aux personnages: l'apologue séduit avant de faire réfléchir. De plus, la brièveté du récit évite l'ennui. Le schéma narratif est élaboré pour mettre en évidence une idée. Le récit est donc orienté selon l'axe à démontrer.  L’écriture romanesque permet au lecteur de suivre les aventures de héros dans des contrées lointaines et exotiques. L’ailleurs est alors à la mode et le lecteur connaît un dépaysement et découvre des mœurs étrangères.    D’un côté, l’histoire occupe une place très importante dans le genre romanesque mais de l’autre, il semble difficile de réduire le roman à l’histoire. Certes une histoire intéressante contribue à faire un bon roman mais il faut que, dans celle-ci, le lecteur s’identifie et en apprenne sur le monde qui l’entoure tout en le distrayant. Le style de l’écriture et le message que délivre le texte est donc également important dans la création d’un bon roman.

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