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(Septembre, 1924) ...... Livres q(ui) ont influé sur ma formation littéraire : les romans de V(ictor) H(ugo) (12 ans).

Publié le 02/02/2013

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(Septembre, 1924) ...... Livres q(ui) ont influé sur ma formation littéraire : les romans de V(ictor) H(ugo) (12 ans). Je n'ai jamais aimé ses vers. 14 ans : Goethe - un peu. 16 ans : Flaubert, Leconte de Lisle et surtout Baudelaire. - 18 ans : juin 1886, les n(uméros) de la Vogue , rencontre foudroyante avec Rimbaud qui cause en moi un bouleversement complet et indirectement ma conversion. - En automne la Saison en Enfer. Pendant plusieurs années je n'ai cessé de lire et méditer Rimbaud q(ui) a influé ainsi profondément sur mon caractère, désir de fuite et de voyages, etc. A ce moment mon éveil littéraire commence en même temps que mon éveil religieux et je fais réellement mes classes avec les maîtres suivants : Shakespeare, j'apprends l'anglais pour le lire et le traduis mot à mot, - Eschyle, et les autres tragiques - Dante qui me conduit à Virgile , le plus grand des poètes (c'est sous l'influence de Virgile q(ue) j'ai écrit la 1ère version de la Ville) et les autres classiques latins - (Usage de la métonymie, usage constant du détail concret pour le tout). J'admire surtout Horace et Sénèque le tragique. - Enfin l'influence profonde de Dostoïevski, que personne n'appréciait à sa valeur à ce moment (complète indifférence à Tolstoï). - Aucun auteur français n'a eu d'influence sur moi à l'exception peut-être de Bossuet dont j'ai lu avec grande admiration les Variations et q(uel)q(ues) traités. - En 1893, au moment de mon départ pour l'Amérique mon apprentissage littéraire est terminé. Plus tard en 1900 Suarès me révèle Pindare. - Ma formation religieuse doctrinale commencée par la lecture de la Métaphysique d'Aristote se termine avec celle des deux Sommes que j'annote d'un bout à l'autre (livres brûlés en 1923). - Mallarmé que j'ai fréquenté assez souvent à partir de 1887 m'intéressait mais n'a eu aucune action sur moi. Aucun rapport avec les jeunes gens qui l'écoutaient. J'ai toujours détesté les camarades et les hommes de lettres. J'ai hérité de l'orgueil et de l'insociabilité de mon père. J'ai vu 2 fois Verlaine et 1 fois Villiers de l'Isle-Adam qui m'ont donné horreur de la bohème - 2 ou 3 fois Huysmans dans l'été de 1900 à Ligugé quand je voulais me faire bénédiction (Louis le Cardonnel). - Ma dernière année de Paris, 1892, j'ai fréquenté assez régulièrement Marcel Schwob, si gentil et si généreux à mon égard, Pottecher, Byvanck et Jules Renard, Léon Daudet. N(ous) avons même et q(uel)q(ue) temps un déjeuner régulier au Café d'Harcourt. Je me suis brouillé avec ces 2 derniers au moment de l'Affaire Dreyfus. M. S(chwob) est resté mon ami jusqu'à la fin quand il se mourut de cette maladie d'entrailles. Je lui ai adressé plusieurs lettres t(rès) importantes. - Toute ma vie à Paris avant mon départ dominée par N(otre)-D(ame) que je ne quittais pas et qui était pour moi une espèce de couveuse, la rentrée au sein de la Mère. ...... Paul Claudel Cahier V.

« assez régulièrement Marcel Schwob, si gentil et si généreux à mon égard, Pottecher, Byvanck et Jules Renard, Léon Daudet. N(ous) avons même et q(uel)q(ue) temps un déjeuner régulier au Café d'Harcourt.

Je me suis brouillé avec ces 2 derniers au moment de l'Affaire Dreyfus.

M.

S(chwob) est resté mon ami jusqu'à la fin quand il se mourut de cette maladie d'entrailles.

Je lui ai adressé plusieurs lettres t(rès) importantes.

- Toute ma vie à Paris avant mon départ dominée par N(otre)-D(ame) que je ne quittais pas et qui était pour moi une espèce de couveuse, la rentrée au sein de la Mère. …… Paul Claudel Cahier V.. »

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