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Simone de Beauvoir, le deuxième sexe

Publié le 11/02/2011

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Simone de Beauvoir, « Le Deuxieme Sexe »

 

Introduction

     Philosophe et romancière, compagne de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir a beaucoup contribué à la lutte pour la reconnaissance des femmes. Le deuxième sexe est un essai dans lequel elle analyse toutes les formes d’assujettissement dont les femmes ont été et sont encore l’objet à son époque. Elle répond dans ce passage à ceux qui s’étonnent du petit nombre de génies artistes féminins, en définissant les données d’un problème sociologique. Lecture du texte L’étude suivra le mouvement du texte. Etude

I - La femme assujettie (dominée) 1) La demande argumentative      Simone de Beauvoir a un constat : peu de femmes sont des génies artistiques et elle propose une explication : c’est parce qu’elles sont dominées.      Pour soutenir (étayer) sa thèse elle utilise trois exemples :            - Les Américains colonisés par les Anglais (18ème siècle)            - Les noirs esclaves des Etats-Unis            - Le prolétariat      Ces groupes n’ont pas été en mesure de créer parce qu’ils étaient assujettis.      Elle énonce une loi générale à partir d’exemples. 2) Les conditions de la création Elle répète cette idée à plusieurs reprises, l’idée de libération : (ligne 7) « la femme libre est seulement en train de naître », (ligne 4) « laisser-nous exister ». Tout cela demandera du temps. II - L’avenir de la femme 1) La prophétie de Rimbaud      En effet, la prophétie de Rimbaud, que cite l’auteur, annonce « la fin de l’infini servage de la femme » dans un futur non précisé, son avenir de poète, et affirme que la femme « trouvera l’inconnu », idée soulignée par le la série d’adjectifs de la ligne 13 («choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ». La forme de la question à la ligne précédente (« Ses mondes d’idées différeront-t-ils des notre ? ») semble attendre une réponse affirmative.

 

2) Attitude de Simone de Beauvoir face à cette déclaration      Cependant, la position de Simone de Beauvoir face a cette citation est ambiguë : elle choisit cette déclaration de Rimbaud car elle va dans son sens et parce que Rimbaud est un poète reconnu et incontesté, c’est une sorte d’argument d’autorité. Mais en même temps elle exprime des réticences et ne reprend pas complètement la citation à son compte. Elle se montre réservée sur l’idée que les mondes d’idée féminins différeront de ceux des hommes.      Il y a le modalisateur (ligne 14) « il n’est pas sûr que », la nuance (ligne16) « dans quelle mesure », l’expression (ligne17) « des anticipations biens hardis ».      Ces trois derniers montrent qu’elle n’adhère pas complètement à la thèse de Rimbaud sans toutefois la rejeter.      En revanche, elle termine en réaffirmant que la libération de la femme est nécessaire pour elle mais aussi pour tout le monde (« ce qui est certain, [c’est] qu’il est grand temps dans son intérêt et dans celui de tous qu’on lui laisse enfin courir toutes ses chances »). Conclusion

     Si Simone de Beauvoir est sûre que parmi les femmes libérées naîtront des artistes, comme chez les hommes, elle reste plus réservée sur les formes de leur production. Le texte a été écrit en 1949, on peut maintenant se demander si le demi-siècle qui s’est écoulé depuis lui a donné raison

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