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SOUVARINE Boris Lifschitz, dit

Publié le 22/02/2012

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SOUVARINE Boris Lifschitz, dit (1895-1984) Révolutionnaire et intellectuel antistalinien. Né dans une famille karaïte (secte juive) russe convertie à l'orthodoxie, Boris Lifschitz adhère très jeune au Parti socialiste SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) de Jean Jaurès. Très marqué par la lecture de Germinal d'Émile Zola, il adopte dès cette époque le pseudonyme « Souvarine ». C'est sous ce nom qu'il sera, après la révolution russe, l'un des premiers propagandistes de la IIIe Internationale (Komintern) et le véritable fondateur du Parti communiste français (PCF). Mais il est rapidement mis sur la touche pour esprit critique incurable. Le jeune révolutionnaire, « exclu, mais communiste », continue à croire en une révolution à la fois morale et sociale et, pour ce faire, anime le Cercle Marx et Lénine (ou un peu plus tard Cercle communiste démocratique), dont la vitrine est une revue de très haute tenue, La Critique sociale, où l'on retrouve Georges Bataille, Raymond Queneau, Simone Weil… Après avoir fait paraître, dès 1929, une critique très acérée, La Russie nue, sous la signature de l'écrivain roumain Panaït Istrati (1884-1935), les catastrophes des années 1930 le conduisent à désespérer du système soviétique, sur lequel il écrit un nouveau livre aujourd'hui classique (Staline, 1935). Après avoir passé la guerre aux États-Unis, Souvarine revient dans une France dominée intellectuellement par le stalinisme. C'est pour lutter contre la menace représentée par ce dernier qu'il crée avec d'autres rescapés du mouvement ouvrier le célèbre BEIPI (Bureau d'études, d'information et de presse internationales), qui se veut un centre de recherches et d'information sur le communisme où se côtoient d'anciennes figures du communisme et de la social-démocratie au passé souvent tumultueux, et la revue Est & Ouest, qui en est l'organe (Souvarine gardant, pour sa part, une certaine estime pour Marx et même Lénine). En 1957, il crée une nouvelle revue, Le Contrat social. Dans les années 1970, Souvarine, dont le grand public avait oublié jusqu'à l'existence, reparaît, son Staline est réédité par Champ libre, il polémique avec Alexandre Soljénitsyne. À la toute fin de son existence, il préparait un livre sur S. Weil et un autre sur… la lecture de la Bible. Cette figure inclassable, très critique des moeurs intellectuelles françaises a trouvé en Jean-Louis Panné, son dernier secrétaire, son biographe (Boris Souvarine, 1993). Daniel LINDENBERG

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