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Sully Prudhomme - littérature française.

Publié le 30/04/2013

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Sully Prudhomme - littérature française. 1 PRÉSENTATION Sully Prudhomme (1839-1907), poète français rattaché à l'école parnassienne et premier lauréat du prix Nobel de littérature. 2 « LA POÉSIE EST LE SOUPIR DU COEUR QUI DÉBORDE « De son vrai nom René François Prudhomme, il naît à Paris dans une famille de commerçants fortunés et reçoit une éducation chrétienne qui le marque profondément. Il n'a que deux ans lorsque son père est emporté par une fièvre cérébrale. Aussi doué pour les mathématiques que pour les lettres, Sully Prudhomme poursuit de brillantes études secondaires au lycée Bonaparte. Malgré sa passion pour la poésie, il s'inscrit à la faculté de sciences et suit une formation d'ingénieur. Il entre aux établissements Schneider au Creusot, mais cette première expérience professionnelle lui laisse un goût amer. Renonçant définitivement à une carrière dans l'industrie, il rentre à Paris pour y étudier le droit, travaille dans une étude de notaire, mais s'aperçoit bien vite qu'il n'est pas fait non plus pour ce métier. C'est à cette époque qu'il écrit ses premiers vers et collabore à la prestigieuse Revue des Deux Mondes. Sa fortune personnelle le mettant à l'abri du besoin, il décide finalement de consacrer le reste de son existence à la littérature. 3 « RÈGLE POUR ÊTRE SIMPLE : ENTRE DEUX MOTS, CHOISIR LE MOINDRE « Il n'a que 26 ans quand paraît son premier recueil, Stances et poèmes (1865). L'accueil est enthousiaste et son « Vasé brisé «, poème à la tonalité lyrique, est alors sur toutes les lèvres. Sainte-Beuve est séduit par cette inspiration déjà mûre chez le jeune poète, et lui consacre un article des plus encourageants. Cette gloire de salon lui ouvre aussitôt les pages de la revue du Parnasse contemporain fondée par Leconte de Lisle, qui ne reste pas indifférent à ce goût de « l'expression aussi exacte que possible «. Les quatre années suivantes comptent parmi les plus productives du poète. L'influence du mouvement parnassien, caractérisé par un véritable culte de la forme, se fait largement ressentir. Sa poésie est certes tourmentée, mais toujours contenue : selon lui, « la beauté de l'idée peut se passer de métaphore «. Les Épreuves (1866) et surtout les Solitudes (1869) témoignent d'une tristesse poignante, empreinte de mélancolie et d'angoisses amoureuses. Ces oeuvres sont le reflet de drames personnels : les déceptions sentimentales mais aussi et déjà le doute philosophique et métaphysique. En 1869, il publie une traduction en vers d'un poème de Lucrèce, De la nature des choses (De natura rerum). Cet ouvrage est précédé d'une longue préface, dans laquelle Sully Prudhomme définit son « art poétique « et énonce les règles qu'il souhaite appliquer dans la composition de ses propres poèmes à l'avenir. 4 « NOUS AVONS TOUJOURS PLUS D'OCCASIONS À REGRETTER QU'À SAISIR « Quand la guerre éclate en 1870, Sully Prudhomme est mobilisé. Durant le siège de Paris, son patriotisme le pousse à s'enrôler dans la garde mobile. Le froid, la fatigue et les privations provoquent une attaque de paralysie dont il gardera des séquelles, physiques mais aussi psychologiques, comme en témoigne son recueil poétique Impressions de guerre (1872). La paix revenue, le destin le frappe encore : à quelques jours d'intervalle, il perd trois membres de sa famille dont sa mère, et connaît cette solitude pesante qu'il décrivait quelques mois auparavant. De ce désespoir naissent des oeuvres d'une très grande maturité. C'est avec résignation qu'il s'incline devant les lois inéluctables de la nature, même s'il ne renonce pas à en comprendre le sens : « Maintenant, le trou est creusé ; il faut y descendre : qu'est-ce qu'il y a dans le fond ? « 5 « SUIS-JE POÈTE, SUIS-JE PHILOSOPHE ? « Avec les Vaines tendresses (1875), recueil élégiaque sur un amour inquiet et malheureux, il revient momentanément à la tonalité plus lyrique et mélancolique de ses débuts. Puis il se lance dans de grandes compositions didactiques à visée quasiscientifique. Il s'acharne à faire sortir de la science une esthétique nouvelle et rêve de l'unir à la poésie, lui qui ne se considère plus comme un poète qui raisonne mais comme « un penseur qui versifie «. Malgré la virtuosité souvent outrecuidante du style, la Justice (1878) et le Bonheur (1888) sont des chefs-d'oeuvre de subtilité analytique. La préciosité et le verbalisme marquent ses deux autres recueils, le Prisme et la Révolte des fleurs (1886). En 1901, vingt ans après son élection à l'Académie française, il se voit décerner le premier prix Nobel de littérature. Sully Prudhomme s'éteint en 1907, laissant derrière lui une oeuvre considérable : de nombreux recueils bien sûr, mais aussi des essais de poétique et d'esthétique, tels que De l'expression dans les beaux-arts (1884) et son Testament poétique (1902), ainsi que des textes de philosophie pure, comme le Problème des causes finales (1902) et la Vraie Religion selon Pascal (1905). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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