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Sylvie Germain - Magnus - commentaire composé

Publié le 26/09/2012

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Commentaire composé   Le roman « Magnus «, paru en 2005,  a été écrit par Sylvie Germain, auteur et philosophe contemporaine. Il a également reçu le prix Goncourt des lycéens la même année. Le texte nous raconte l’histoire de Franz-Georg, un enfant qui perd la mémoire à l’âge de cinq ans. Il doit dès lors tout réapprendre. Né de parents allemands juste avant la deuxième guerre mondiale il va partir à la recherche de son passé, dénouer la vérité du mensonge pour essayer de retrouver sa véritable identité. Il ne quitte jamais son ourson Magnus, dont il va prendre le nom, et va se construire une identité tout au long du roman. Le texte est réparti en fragments désordonnés, qui comme autant de pièces de puzzle, reflètent  l’âme de Magnus. Entre ces fragments on retrouve des « notules «, des « résonnances « ou encore des « échos « qui apportent des précisions historiques sur le texte. Le passage analysé se situe vers la fin du roman. Magnus vient de rencontrer frère Jean, un ermite, et ne peut pas se présenter car il a oublié son nom. Dans un premier temps, nous analyserons la quête de ce nom, de cette identité de Magnus qui passe par l’enfer et aboutit à l’illumination. Puis, dans un deuxième temps, nous étudierons le style religieux et mystique du passage. Enfin, nous examinerons la symbolique des lieux de l’extrait. Sylvie Germain s’efforce ici de démontrer à quel point la quête de son nom et de son identité fut difficile et ardue pour Magnus. En effet, la première partie de notre extrait est emplie de champs lexicaux faisant référence au mal, à l’animalité et à la détérioration. On observe par exemple le champ lexical de la pourriture. Lors de sa recherche les premiers « pseudonymes puants « qui lui viennent à la bouche sont « gluants «, ils « collent «, ils « grouillent «, pareils à de la « vermine «, à un « brouhaha visqueux «. Ces mots n’ont rien d’humain. Magnus les voit sortir de la « gueule béante « d’un hippopotame. Cette animalité se transmet même à Magnus. Il a les « mâchoires serrées « et est prêt à « charger « contre ces noms qui l’agressent de toutes parts.  Le mot « Magnus « représente l’apogée du passage. C’est en effet le nom reliant l’âme de Magnus au monde extérieur. Et c’est à partir de ce point que bascule le passage. La «clarté laiteuse« la «lueur d’aube« et les «rayons obliques« du soleil qui éclairent cette scène démontrent l’illumination de Magnus. On retrouve également dans le texte une multitude d’oppositions et d’oxymores qui renvoient à l’affrontement entre ces deux mondes : « Il a si froid qu’il en transpire, une sueur glacée coule le long de son dos ;.. «, des caresses qui « l’endolorissent de leur tendresse perdue «. Les oppositions tant au niveau lexical que dans les figures de style démontrent que la recherche du nom passe par une période sombre et abjecte et finit par déboucher dans la lumière totale de la révélation.     Dans tout le passage, il règne une atmosphère mystique et religieuse. Effectivement, l’allitération « Klatsche, Klapse, Knalle, Knarren,… « suggère la musicalité d’une prière répétée comme dans la récitation d’un chapelet par exemple. Dans le passage on retrouve également un vocabulaire qui fait référence à l’ambiance feutrée et recueillie d’un lieu de prière. En effet, Magnus ne veut plus « entendre résonner en lui ces noms « et lors de la procession ils ne sont plus qu’un « murmure «, un « soupir « ou encore un « sanglot «. De plus, les références à la passion du Christ sont nombreuses. La « procession « des noms nous renvoi à La Semaine Sainte par exemple au Mexique. Les pénitents se flagellent le dos. Ils se frappent au rythme de leur marche comme Magnus frappe le sol de son bâton, comme un ostinato, en arpentant la grange. Dans la « procession de vocables «, « chaque nom a sa carnation, son allure et son timbre «. Les différents noms peuvent donc correspondre aux douze stations du calvaire du Christ. Magnus suit ce cortège et « meurt « lui aussi comme le Christ. Jésus ressuscita le troisième jour au lever du soleil. Magnus trouve la lumière et ressuscite lui aussi à l’aube.  Grâce à la relation entre la procession des noms et la passion du Christ, à l’ambiance ouatée et méditative d’un lieu de culte ainsi qu’aux figures de style, le passage est empli d’une atmosphère spirituelle et religieuse.   La symbolique des lieux joue un immense rôle dans ce passage. La grange symbolise en effet les cinq premières années volées de la vie de Magnus et les lacunes qu’elles ont laissées dans sa personnalité. Effectivement, la grange donne l’impression d’être toujours « vide «, close et silencieuse, tout comme le sont ses cinq premières années puisqu’il n’en a aucun souvenir. De l’intérieur de la grange, on passe très facilement à l’intérieur de Magnus, « en lui «. C’est à ce moment là qu’ « une stalagmite« monte « de son ventre à sa gorge «. Quelque chose doit sortir. Le flot de noms déborde par sa bouche. L’abcès de cette « maladie de la perte « est enfin percé. Un chamboulement se déroule « en lui « un « cortège de noms tourne, tourne «, « il transpire une sueur glacée «. De l’intérieur on rejoint à nouveau l’extérieur. La grange est toujours « vide «. Mais au moment où il retrouve son nom, une « lueur d’aube se glisse entre les lattes de la grange «. Au moment de l’illumination, on remarque quelques trous dans cet espace si fermé par où la lumière peut passer. Comme si cette découverte laissait enfin sortir un peu de savoir de l’espace des cinq premières années de vie de Magnus : son nom. Au moyen de cette métaphore, nous démontrons que l’espace, dans ce passage, est en relation continue avec l’âme de Magnus.   Cette analyse illustre donc la quête du nom et de l’identité de Magnus passant par l’enfer et aboutissant à l’illumination. Nous démontrons aussi l’atmosphère religieuse et mystique qui suit Magnus tout au long du passage ainsi que la symbolique de la grange.  Chacun à un moment dans sa vie est à la recherche de son identité, de sa personnalité, à l’adolescence par exemple. On peut retrouver toute la fragilité de l’être humain dans cette étape de sa vie. Pour progresser dans cette recherche certains aussi sont attirés par le mysticisme, les sectes par exemple. Pour gérer ce mal être intérieur, certains peuvent même avoir recours à la psychanalyse. L’analyse freudienne aussi investigue dans l’inconscient pour soigner l’individu. Dans ce roman, Sylvie Germain aborde le thème très délicat de la quête d’identité et des secrets de famille, sujet également de « Un secret « de Philippe Grimbert, lui aussi récompensé par le prix Goncourt de lycéens en 2004.

« « mâchoires serrées » et est prêt à « charger » contre ces noms qui l'agressent de toutes parts.  Le mot « Magnus » représente l'apogée du passage.

C'est en effet le nom reliant l'âme de Magnus au monde extérieur. Et c'est à partir de ce point que bascule le passage.

La «clarté laiteuse» la «lueur d'aube» et les «rayons obliques» du soleil qui éclairent cette scène démontrent l'illumination de Magnus. On retrouve également dans le texte une multitude d'oppositions et d'oxymores qui renvoient à l'affrontement entre ces deux mondes : « Il a si froid qu'il en transpire, une sueur glacée coule le long de son dos ;.. », des caresses qui « l'endolorissent de leur tendresse perdue ». Les oppositions tant au niveau lexical que dans les figures de style démontrent que la recherche du nom passe par une période sombre et abjecte et finit par déboucher dans la lumière totale de la révélation.     Dans tout le passage, il règne une atmosphère mystique et religieuse. Effectivement, l'allitération « Klatsche, Klapse, Knalle, Knarren,... » suggère la musicalité d'une prière répétée comme dans la récitation d'un chapelet par exemple. Dans le passage on retrouve également un vocabulaire qui fait référence à l'ambiance feutrée et recueillie d'un lieu de prière.

En effet, Magnus ne veut plus « entendre résonner en lui ces noms » et lors de la procession ils ne sont plus qu'un « murmure », un « soupir » ou encore un « sanglot ». De plus, les références à la passion du Christ sont nombreuses.

La « procession » des noms nous renvoi à La Semaine Sainte par exemple au Mexique.

Les pénitents se flagellent le dos.

Ils se frappent au rythme de leur marche comme Magnus frappe le sol de son bâton, comme un ostinato, en arpentant la grange.

Dans la « procession de vocables », « chaque nom a sa carnation, son allure et son timbre ».

Les différents noms peuvent donc correspondre aux douze stations du calvaire du Christ.

Magnus suit ce cortège et « meurt » lui aussi comme le Christ.

Jésus ressuscita le troisième jour au lever du soleil.

Magnus trouve la lumière et ressuscite lui aussi à l'aube.  Grâce à la relation entre la procession des noms et la passion du Christ, à l'ambiance ouatée et méditative d'un lieu de culte ainsi qu'aux figures de style, le passage est empli d'une atmosphère spirituelle et religieuse.  . »

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