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Synthèse Candide

Publié le 30/11/2012

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Questionnaire sur Candide Candide représente le naïf et le crédule. (chapitre I) Le Baron et la baronne de Thunder-ten-tronckh représentent la noblesse. (chapitre I) Cunégonde représente la beauté et l'amour. (Chapitre I) Pangloss représente les théories inspirées de Leibnitz sur l'optimisme. (chapitre I) Cocambo représente le personnage avec les pieds sur terre. (chapitre XIV) Martin représente le pessimisme. (chapitre XIX) La vieille représente la souffrance. (chapitre VII) Abbé périgourdin représente le voleur. (chapitre XXII) Le fils des Thunder-ten-tronck représente la prétention. Pococurante représente l'oisiveté. (chapitre XXV) Le gourverneur représente la cupidité. (chapitre XIII) Jacques représente la générosité (chapitre IV) Carte des trajets de Candide Candide tout au long de l'histoire voyage. Il connaît seulement trois pauses: - au chapitre I au château du baron et la baronne de Thunder-ten-tronckh, avant de se faire chassé à «grands coup de pieds dans le derrière« par M. le baron pour avoir fréquenté Cunégonde, la fille du baron. - au chapitre XVIII dans le pays d'Eldorado au moment de l'utopie. - au chapitre XXX, le dernier chapitre ou Cunégonde et Candide se mari alors que Candide n'éprouve plus aucun désire pour Cunégonde, mais ou chacun trouve sa place et son bonheur. Les étapes du voyage répondent autant à une volonté de recenser les formes diverses du mal qu'à la logique géographique d'un itinéraire. Chaque arrêt géographique permet ainsi au fil des chapitres de découvrir un malheur, d'appréhender un problème spécifique pour l'humanité. Les facettes du malheur se déroule sur un "rythme infernal": l'arrogance de la noblesse en Westphalie, la guerre chez les Bulgares /Abares, l'intolérance aux Pays Bas, le mal physique et le fanatisme avec l'Inquisition au Portugal ; le passage dans le Nouveau Monde amène la découverte de l'oppression des Indiens par les Jésuites au Paraguay, celle de l'esclavage au Surinam ; le retour en Europe permet l'appréhension de l'ennui existentiel à Venise, il amène aussi un regard critique et satirique sur la Grande-Bretagne et la France avant un repli quasi stratégique dans l'Empire Turc. Dans ce récit, l'arrivée de deux voyageurs dans un nouveau pays, peut paraître naturelle. Mais deux éléments nous font, dès le début, basculer dans le registre merveilleux: Candide et Cacambo sont transportés dans un «carrosse« attelé de «six moutons« qui «volaient« ! Cela nous rappelle les contes pour enfants, avec leurs animaux féériques. Plus tard Voltaire insistesur toutes sortes de matériaux inconnus. Il y a d'abord le «portail«, dont «il était impossible d'expliquer quelle en était la matière«. Puis sont mentionnées les «robes d'un tissu de duvet de colibri«, qui seraient totalement irréalisables vu la taille minuscule de ces oiseaux. Enfin on notera les «places pavées d'une espèce de pierreries qui répandaient une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle«, qui achèvent de nous plonger dans un monde imaginaire. Afin de prouver que la guerre est totalement stupide autant sur le fond et sur la forme, Voltaire utilise un registre profondément ironique. Pour ce faire, il utilise des figures d'amplification, comme des gradations, des amplifications et des accumulations, qui ne sont pas sans rappeler le registre épique, et parvient de ce fait à tourner en dérision les troupes. Ainsi, en disant que «rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées«, son ton est profondément railleur et instaure, dès le début du texte, un climat de moquerie.Le registre humoristique et ironique utilisé à foison avait pour but de dissimuler les dénonciation. «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles«, Leibnitz L'oeuvre est une caricature de la philosophie de Leibnitz. Candide est un personnage naïf, ingénu qui fait le tour du monde. Il se heurte au mal qui est contraire à l'enseignement de Pangloss. Ce dernier représente Leibnitz. C'est un conte philosophique, genre pas sérieux que Voltaire porte à la perfection. Il dit d'ailleurs lui-même que ce genre est une «petite couillonnerie«. C'est un brûlot qu'il lance sur la scène intellectuelle. C'est une histoire pleine de rebondissements qui divertit et promène le lecteur dans des contrées lointaines avec un rythme rapide. Il questionne sur l'admission du mal. Il dénonce les injustices, les absurdités, les horreurs de la société contemporaine. Il utilise l'ironie mais fait aussi réfléchir et suscite des réactions devant tout ce qui le scandalise. C'est un genre militant. Il bâtit des propos violents contre l'autorité et l'Église car il est l'objet de nombreuses affaires de censure. Il laisse cependant une distance entre ce qu'il écrit et lui. "Candide", le nom du héros, et en l'occurrence le titre éponyme de l'oeuvre est un nom bien significatif qui indique qu'à priori on a affaire à un personnage naïf, pure, innocent ..."L'optimisme" est un mot d'origine latine, "optimus" signifiant "le meilleur". L'optimisme est une doctrine philosophique selon laquelle le monde est le meilleur possible.Ces deux termes, qui de plus sont couplés, montrent dore et déjà que l'oeuvre présentée sera très certainement de nature naïve, où un personnage, Candide, va pénétrer dans un monde qui va le guider, le contrôler, puisque celui-ci est trop inconscient pour avoir sa propre opinion. Il va donc se laisser influencer, en bien, voire en mal par les multiples personnages du conte.Voltaire est contre la philosophie de l' optimisme du grand Leibniz. Voltaire aurait pu tout simplement intituler son conte " L'optimisme", mais l'oeuvre aurait pu être censuré aux vu des critiques et aux aspects de sa société. La figure essentiel de l'amour est Cunégonde. Elle a reçu l'amour physique de Pangloss, mais surtout l'amour de Candide. Leur amour a d'ailleurs était mis à rude épreuves dès le premier chapitre en étant séparés pour une bonne partie de l'histoire. Leur amour semble symboliser l' idéalisme (celui de Leibnitz revu par Pangloss) car il va en se dégradant dans la seconde moitié du conte. A la fin Candide épouse Cunégonde par obligation ou par "bon procédé". Cette dégradation va de pair avec la beauté de Cunégonde qui n'est plus au rendez-vous. A la fin Candide ne croit plus au "meilleur des mondes possible", il est venu à une conception du bonheur plus limitée et plus réaliste et cette évolution suit celle de son amour c'est à dire qu'il n'éprouve plus rien pour celle qu'il a tant aimée, Cunégonde. En Hollande, Candide rencontre des protestants à Lisbonne c'est l'Inquisition catholique. De ces deux rencontres Candide pâtit. Pourquoi ? Parce que lui ou Pangloss ont essayé d'émettre des idées originales, de raisonner par eux-mêmes et non selon les canevas que proposent les religions. Pour Voltaire, la religion, c'est l'intolérance, il fait du simple bon sens une arme pour la combattre. La religion a partie liée avec les aristocrates: Le Baron utilise le curé du village comme aumônier, et son fils fait une carrière confortable chez les Jésuites. On la voit au service des appétits de conquête des Rois (ch. 3), bénissant et justifiant les massacres. La religion est avide de biens matériels: Tous les personnages religieux sont liés à l'argent. Les "professionnels de la foi" sont le plus souvent des hypocrites et des voleurs : souteneurs (le juif et l'inquisiteur avec Cungonde), voleurs (le cordelier du ch.10).Tous ces personnages jouent donc un rôle négatif dans le récit : ils représentent le côté sombre d'une humanité qui ne vit pas en accord avec ses principes, et qui, pourtant, est constamment du côté de l'anathème et de l'accusation. Quand l'église, elle devient elle-même puissance de domination (ch. 14). Le pouvoir spirituel mène la guerre pour son propre compte grâce aux missionnaires devenus soldats conquérants. Les ordres religieux sont transformés en véritables armes, pour l'exploitation et l'asservissement des peuples d'Amérique latine. La religion écrase les peuples: Par son enseignement, elle favorise la soumission des peuplades crédules (ch 19, sur l'esclavage), facilite l'entreprise barbare des négriers, puis inspire aux esclaves, dûment endoctrinés, une entière soumission leurs maîtres.La corruption du clergé est dénoncée en de multiples occasions : Frère Girofle (ch. 24), l'abbé Prigourdin etc. La religion est fauteuse d'intolérance: C'est le thème majeur de la critique voltairienne. Voir son action dans l'affaire Calas, le Trait sur la Tolérance... L'intolérance des prêtres catholiques conduit au supplice les croyants d'autres religions, juifs surtout, et même ses propres fidèles. Dénonciation de l'Inquisition (ch.6) Le point de vue de Voltaire : l'intolérance, inacceptable sur le plan humain, est en outre sans fondement dans l'ordre de la raison : puisqu'il n'y a qu'un Dieu, et qu'en conséquence les hommes sont tous d'accord sur l'essentiel, les persécutions ne se fondent que sur des différences de rites, qui sont accessoires. Le chapitre XVIII, dans le pays d'Eldorado est la description d'une visite en un monde merveilleux, en opposition au monde européen. Voltaire fournit tout absolument tout ce qui constitue un mode idéal: les gens sont heureux, riches et tout le monde s'entend bien. Ce monde idéal émerveille Candide et Cocambo qui ne croient pas à ce qu'ils voient. Mais cette incrédulité est aussi celle du lecteur, car Voltaire force les traits de l'utopie à dessein. Ce monde idéal nous est présenté avec ironie : ce pays est absolument merveilleux, tout le monde y est heureux, mais il n'existe pas. Voltaire nous rappelle en quoi consistent nos rêves. Il dénonce l'utopie, et avec l'utopie, il dénonce le rêve : il faut être réaliste, arrêter de rêver.Mais cet extrait pose aussi une question : après avoir vu ce monde idéal, que faut-il faire? Le texte qui termine Candide répond à cette question : Candide et ses amis achètent une ferme et cultivent leur jardin. C'est la morale de Candide : Voltaire nous rappelle que le bonheur est le fruit du travail et non du rêve. La formule classique par laquelle débute le conte: «Il y avait en Westphalie« nous permet d'attendre une clôture classique du genre, c'est-à-dire une fin heureuse. Mais en fait, c'est un horizon trompé: le jardin a succédé au château, régression spatiale, la Turquie a remplacé la Westphalie et un derviche remplace Pangloss. Pour Candide le monde est désormais plus vaste et ne se limite pas à la province de Thunder-Ten-Tronc ou à la Westphalie. L'espace se clôt de manière ambivalente il y a un rétrécissement social, du château à la métairie et l'élargissement politique. En opposition à l'Occident, l'Orient apparaît comme la terre du retour aux origines, retour à la sagesse fait d'expériences et de pragmatisme. D'ailleurs, le discours du vieillard au derviche rappelle le discours du vieillard de l'utopie de l'Eldorado et la religion est réhabilitée. "Il faut cultiver notre jardin" est une métaphore qui signifie : laissons de côté les problèmes métaphysiques (critiqués tout au long de Candide à travers l'image du philosophe Pangloss), et occupons-nous au contraire des choses que l'on peut changer, améliorer. En d'autres termes, cela signifie qu'il faut s'appliquer à faire évoluer la société et à la rendre meilleure. L'installation dans le jardin marque la fermeture de l'espace géographique.

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