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Taïwan.

Publié le 20/04/2013

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Taïwan. 1 PRÉSENTATION Taïwan, anciennement Formose, île située au large de la Chine continentale. L'île de Taïwan est séparée du continent par le détroit de Taïwan ; elle est entourée au nord par la mer de Chine orientale, à l'est par l'océan Pacifique, et au sud par la mer de Chine méridionale. À l'île de Taïwan sont rattachées les îles Penghu ou Pescadores, les îles Quemoy au large de la ville continentale d'Amoy (Xiamen) et les îles Matsu au large de Fuzhou. Taïwan est revendiquée par la Chine comme sa vingt-troisième province. La superficie de l'île est d'environ 36 000 km². Sa capitale, Taipei, est l'agglomération la plus importante de l'île. 2 RESSOURCES NATURELLES 2.1 Relief et hydrographie Du nord au sud, l'île mesure environ 360 km et sa largeur varie entre 14 et 123 km. Taïwan est aux deux tiers montagneuse, la cordillère centrale occupe presque toute la moitié orientale de l'île. Elle est formée par quatre chaînes longitudinales : à l'est, les Chungyang shanmo qui comprennent une trentaine de sommets au-dessus de 3 000 m dont le point culminant de l'île, le Yushan (3 997 m). Au nord-ouest et à l'ouest, on trouve les deux massifs des Hsuehshan et des Yushan, encore très élevés, et à l'ouest les Alishan, le contrefort de la cordillère centrale. Les mouvements tectoniques ont entraîné à Taïwan la formation de fossés intramontagneux. À l'est de cette chaîne montagneuse centrale, le paysage est accidenté, et se termine par les falaises abruptes des Haian shan (760 m) en bordure du littoral. À l'ouest, une large plaine alluviale fertile descend en gradins vers le détroit de Taïwan. Sans tenir compte de cette plaine, l'altitude moyenne de Taïwan est d'environ 1 220 m. Si Taïwan ne possède aucun volcan actif, son relief récent est parfois affecté par des tremblements de terre, comme en 1935 (15 000 morts). L'omniprésence de la montagne a façonné les cours d'eau taïwanais. Tous prennent leur source en montagne, ils sont torrentueux, avec une pente accentuée. Les cours d'eau les plus importants sont le Choshui et le Tan-shui, qui est le seul à être navigable. 2.2 Climat Taïwan est à la même latitude que Cuba et est traversée en son centre par le tropique du Cancer ; le climat y est tropical. La situation maritime de Taïwan et la présence des eaux chaudes du courant du Kuroshio influent sur les températures saisonnières. D'octobre à mars, la mousson d'hiver frappe le nord de l'île. D'avril à septembre, l'influence conjuguée de la mousson d'été et des typhons fait que le sud de l'île reçoit un maximum d'eau. En plaine, à Taipei, les températures annuelles sont de 15 °C en janvier et de 28 °C en juillet. Les hivers sont doux, mais il neige en montagne à partir de 2 500 m. La température moyenne au mois de janvier est d'environ de 18 °C, la moyenne estivale est de 28 °C. Le niveau moyen des précipitations est de 2 540 mm. 2.3 Flore et faune La forêt recouvre près de 55 p. 100 du territoire de Taïwan qui recèle environ 3 800 espèces végétales. Entre 2 500 et 3 000 m, c'est la zone des massifs de conifères très difficiles d'accès, puis de 1 800 à 2 500 m celle des forêts mixtes de conifères et d'arbres à feuilles caduques : cèdres, cyprès, érables. La forêt tropicale dense commence en dessous de 1 800 m avec les peuplements de camphriers qui, par le passé, ont fait la fortune de l'île. La faune comprend environ soixante espèces de mammifères, dont l'ours noir de Formose. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie La population de Taïwan se compose de trois grands groupes ethniques : les Taïwanais (environ 84 p. 100), descendants des Chinois émigrés des provinces de Fujian et de Guangdong, à partir du XVIIe siècle, les Hokkien et les Hakka. Les Chinois (environ 14 p. 100) qui ont fui la République populaire de Chine en 1949, et les Aborigènes (moins de 2 p. 100 de la population) d'origine proto-malaise apparentés aux peuples des Philippines ou d'Indonésie qui se subdivisent en une vingtaine d'ethnies ; à l'exception de l'ethnie Yami, tous furent des chasseurs de têtes. La population de Taïwan s'élève à 22 920 946 habitants (2008). La densité sur l'île atteint 711 habitants au km2. La grande majorité de la population est concentrée dans la plaine littorale de l'ouest de l'île et est urbanisée à 75 p. 100. 3.2 Découpage administratif et villes principales Taïwan est divisée en 16 districts hsien, 5 municipalités shih et 2 municipalités spéciales (Taipei, la capitale, et Gaoxiong, qui sont depuis 1967 sous le contrôle direct du pouvoir exécutif). Les districts sont eux-mêmes divisés en cantons chen, en districts ruraux ou groupes de villages hsiang. Taipei compte 2 632 242 habitants. Kaohsiung (1 433 621 habitants), deuxième plus grande ville, est à la fois un port commercial important et le grand centre industriel de la côte sud-ouest. Taichung (1 052 108 habitants) est le centre industriel et culturel de l'ouest de l'île et Tainan (756 859 habitants), la grande ville commerciale et culturelle du sud-ouest du pays. 3.3 Langues et religions La langue officielle de Taïwan est le chinois mandarin. D'autres dialectes chinois sont également en usage, dont le dialecte taïwanais, et les Aborigènes parlent des langues appartenant au groupe des idiomes malayo-polynésiens. (Voir Chinois). Le confucianisme, le taoïsme (3 000 temples) et le bouddhisme sont les religions dominantes. 5 p. 100 des Taïwanais pratiquent le catholicisme ou le protestantisme, une petite communauté musulmane regroupe moins de 1 p. 100 de la population. 3.4 Éducation La population, âgée de quinze ans et plus, est alphabétisée à plus de 93,7 p. 100. L'enseignement est gratuit et obligatoire de six à quinze ans. Taïwan possède plus de cent établissements d'enseignement supérieur, accueillant 464 700 étudiants. Les principaux sont l'Université nationale de Taïwan (1928) et l'université de Soochow (1900) à Taipei, l'Université nationale Cheng Kung (1931) à Taïwan, l'Université nationale de Chunghsing (1961) à Taizhong et l'Université nationale centrale (1968) à Zhongli. 3.5 Culture De nombreuses coutumes ancestrales qui ont perdu de leur vigueur en Chine continentale continuent d'être observées à Taïwan. La famille reste la cellule sociale la plus importante, et la piété filiale la règle de base. Parmi les festivités ancestrales qui jouissent encore d'un large engouement populaire à Taïwan, on peut citer la fête du navire- dragon et la fête des lanternes. (Voir Art chinois ;Littérature chinoise ;Musique chinoise). Taïwan possède de nombreux musées et bibliothèques. Les deux plus grandes bibliothèques, situées à Taipei, sont la Bibliothèque nationale centrale, dont le fonds comprend plus de 1,7 million de volumes et la bibliothèque de Taïwan, qui possède 382 000 volumes. Les principaux musées de la capitale Taipei sont le musée Hwa Kang, renommé pour ses collections folkloriques et d'art moderne, le Musée national du palais, qui présente des collections importantes d'objets d'art chinois, notamment en provenance de le Cité interdite, amenées en 1949. Le Musée national d'histoire et le musée provincial de Taïwan sont consacrés aux cultures locales. 3.6 Institutions et vie politique 3.6.1 Organisation des pouvoirs Taïwan est gouvernée conformément à la Constitution adoptée en décembre 1946 et amendée ultérieurement. Cette Constitution demeure en accord avec la théorie des « cinq pouvoirs « définie par Sun Yat-sen, qui a ajouté aux trois pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) deux pouvoirs spécifiques au monde chinois : le pouvoir d'examen (mandarinat) et de contrôle. Le pouvoir exécutif est exercé par le président, élu pour quatre ans au suffrage universel direct, qui est assisté par un Conseil de l'exécutif ( Yuan exécutif) et par le Premier ministre. Le pouvoir exécutif est dévolu à un Parlement unicaméral (Yuan législatif), composé de 225 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de trois ans. La plus haute instance judiciaire de Taïwan est le Conseil judiciaire ou Conseil des grands juges. Celui-ci supervise la Cour suprême, la Haute Cour, les cours administratives, les cours de districts et les autres tribunaux. Le Conseil de contrôle a une fonction semi-judiciaire : il surveille les activités des différentes autorités gouvernementales et a un pouvoir de mise en accusation. Taïwan, en tant que province, est administrée par un gouverneur, qui est le chef du Conseil provincial (la principale autorité politique de la province). Une assemblée provinciale demeure également en activité. Le gouverneur est nommé par le président taïwanais, et les membres du Conseil provincial par le Conseil des ministres. Les membres de l'assemblée provinciale sont élus au suffrage universel pour quatre ans. Chaque district de la province est dirigé par un magistrat et chaque municipalité par un maire. 3.6.2 Partis politiques L'échiquier politique taïwanais est divisé en deux grands camps : le camp « bleu «, conduit par le Guomindang, parti fondé par Sun Yat-sen en 1912 et seul parti politique légal jusqu'en 1989, partisan du statu quo avec la Chine, et le camp « vert «, indépendantiste, dominé par le Parti démocratique progressiste (DPP). Les autres principales formations sont le Parti du peuple en premier (People First Party, PFP), allié du Guomindang et favorable à une réunification immédiate avec la Chine, et le Parti de la solidarité taïwanaise (Taiwan Solidarity Union, TSU), allié radical du DPP. 4 ÉCONOMIE À partir de 1953, le gouvernement de Taïwan a poursuivi un intense programme d'industrialisation de telle sorte que l'industrie est devenue le secteur économique dominant de l'île. Cette politique économique a ainsi permis à Taïwan de devenir l'une des principales puissances économiques d'Asie, aujourd'hui spécialisée dans le secteur de l'électronique. En 1995, le produit intérieur brut (PIB) de Taïwan a atteint 206 milliards de dollars, le revenu par habitant étant évalué à 9 716 dollars. Le taux de croissance annuel, qui oscillait entre 6 et 8 p. 100 depuis le début des années 1990, est retombé à 4,9 p. 100 en 1998, consécutivement à la crise monétaire et financière qui a frappé l'Asie en 1997 et 1998. En 2001, pour la première fois de son histoire, Taïwan est entrée en récession, avant de renouer avec la croissance en 2003. Environ 11,5 p. 100 de la population active est employée dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche, 38,5 p. 100 dans les mines et l'industrie, et 50 p. 100 dans le commerce et les services. 4.1 Agriculture Les principales exploitations agricoles de Taïwan sont situées dans les plaines de l'ouest. Les terres arables couvrent près de 25 p. 100 du territoire. La riziculture est la principale activité agricole de l'île : la production de riz avoisine 1,9 million de t par an. Environ 55 p. 100 du territoire de Taïwan est boisé, mais la surexploitation forestière fait que Taïwan doit désormais importer du bois. Les principales variétés de bois exploitées sont le chêne, le cèdre, le bambou et le rotin. La pêche industrielle représente environ 80 p. 100 du produit total de la pêche ; le reste provient de la pêche côtière et des piscicultures. À la fin des années 1980, le produit annuel de la pêche se montait à 1,2 million de t de poissons. Les espèces les plus courantes sont le maquereau et le thon. L'agriculture ne représente plus qu'une part infime du PIB, 3,5 p. 100 en 1993. 4.2 Mines et industries En 1993, le secteur industriel a fourni près de 40,5 p. 100 de le production nationale annuelle ; il employait 35 p. 100 des actifs. Taïwan a bâti sa réputation autour de la production d'équipements électriques et électroniques -- au début des années 2000, Taïwan est le quatrième producteur mondial de semi-conducteurs, et l'un des principaux pour les ordinateurs portables, les téléphones mobiles et les écrans LCD. La production annuelle d'électricité atteint aujourd'hui près de 166 milliards de kWh. Trois centrales nucléaires couvrent la moitié de la demande intérieure en électricité. On exploite également, en quantité moindre, le marbre, le pétrole, le gaz naturel, le sel, le cuivre, l'argent, l'or et le talc. L'industrie pétrochimique est performante. 4.3 Échanges Le réseau routier s'étend sur environ 19 950 km et le réseau ferré sur 4 800 km. La plupart des voies ferrées sont la propriété privée de sociétés industrielles et sont affectées au transport des marchandises. Un réseau d'autocars assure la majeure partie du transport des personnes. Les principaux ports maritimes sont Jilong (Keelung), Hualian, Kaohsiung et Taidong. Taipei et Kaohsiung ont chacune leur aéroport international. La première compagnie aérienne taïwanaise, China Airlines, assure des vols intérieurs et internationaux. L'unité monétaire est le nouveau dollar de Taïwan, divisible en 100 cents. La banque centrale est la banque d'émission. L'activité bancaire est exercée par les banques commerciales et par les succursales des banques étrangères. En 2003, la valeur monétaire des exportations a atteint 151 milliards de dollars, et celles des importations 127 milliards de dollars. Les principaux produits exportés sont les équipements électriques et électroniques, les textiles, les articles en plastique. Taïwan importe du pétrole brut, du bois, des métaux, des machines, des équipements électriques et électroniques et des produits alimentaires. Les principaux partenaires économiques de Taïwan sont les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, Hong Kong, l'Australie et l'Arabie saoudite. La presse taïwanaise compte une trentaine de quotidiens et de nombreux périodiques. Les principaux quotidiens sont Central Daily News, China Times et United Daily News, publiés à Taipei ; Taïwan Shin Wen Daily News, publié à Kaohsiung et le Taïwan Daily News, publié à Taidong. 5 HISTOIRE 5.1 La colonisation hollandaise Taïwan, en raison de sa situation insulaire, est toujours demeurée un peu en marge de l'histoire de la Chine, comme l'île d'Hainan plus au sud. Selon la tradition, la Chine aurait envoyé une expédition sur l'île de Taïwan en 603 apr. J.-C., qui aurait été dès cette époque une terre d'immigration. En 1590, des navigateurs portugais prennent pied sur l'île, qu'ils nomment « ilha formosa « (la belle île). Ils sont chassés par les Espagnols qui étendent leur empire depuis leurs bases des Philippines. En 1622, ces derniers sont dépossédés par la Hollande des îles Pescadores (aujourd'hui Penghu) : trois ans plus tard, des Hollandais sont établis sur la côte sud-est de Taïwan, où ils restent pendant trente-sept ans. 5.2 La période mandchoue La colonisation hollandaise est remise en cause sous les Ming. En 1662, le pirate Coxinga (Cheng Cheng-kung) chasse les Hollandais de Taïwan. Les Chinois occupent alors une grande partie de l'île, qui devient une terre d'immigration et sera rattachée administrativement à l'Empire chinois en 1683. Dès lors, l'île partage les vicissitudes de l'histoire de la Chine. Beaucoup de paysans migrent alors du continent vers l'île de Taïwan, mais la majorité de la classe paysanne continue à vivre dans une situation précaire et nombreux sont les soulèvements populaires. Le traité de Tianjin, en 1858, consacrant la victoire franco-britannique sur la Chine, oblige les Chinois à ouvrir au commerce étranger deux ports de la côte est, tandis que des missions catholiques et protestantes s'installent sur l'île. 5.3 L'occupation japonaise La guerre sino-japonaise de 1895 fait entrer Formose dans l'orbite japonaise. Le Japon arrache à la Chine, par le traité de Shimonoseki, Taïwan et les Pescadores. L'occupation japonaise dure jusqu'en 1945 ; la population autochtone est placée sous une étroite surveillance et le japonais devient la langue officielle de l'île. L'instruction est dispensée dans la langue du vainqueur, les villes débaptisées, la production agricole et industrielle de l'île exportée à 80 p. 100 vers le Japon. Plusieurs rébellions sont réprimées dans le sang par les Japonais, qui, en raison de l'intérêt stratégique de l'île, renforcent leur contrôle sur Taïwan à partir de 1939. 5.4 Les relations avec la Chine Conformément aux promesses faites par les Alliés à Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) lors de la conférence du Caire en mai 1943, l'île, évacuée en septembre 1945 par les Japonais, est restituée à la Chine. La défaite des nationalistes du Guomindang face aux troupes communistes transforme la situation de Taïwan. Environ deux millions de Chinois quittent le continent pour se réfugier à Taïwan. Le 8 décembre 1949, le gouvernement nationaliste de la Chine, emmené par le général Jiang Jieshi, s'établit à Taipei. En 1951, les États-Unis reconnaissent le gouvernement de la république de Chine comme le seul gouvernement légal de la Chine. Taïwan sera alors gouvernée par le Guomindang pendant les cinquante années qui suivent. L'essor économique a sans doute épargné à Taïwan les troubles politiques qu'aurait pu entraîner l'aspect dictatorial du régime de Jiang Jieshi. 5.5 La présidence de Lee Tenghui (1988-2000) La libéralisation du régime amorcée par Jiang Jingguo à partir de 1975 est poursuivie par le nouveau président Lee Tenghui, qui est un Taïwanais d'origine. Les élections générales de 1989, remportées par le Guomindang, sont les premières auxquelles peuvent participer librement les partis de l'opposition. Lee Tenghui est réélu pour un mandat de six ans en mars 1990 et pour un mandat de quatre ans en 1996, au cours des premières élections démocratiques du monde chinois. En 1991 sont élaborés un plan de restructuration du gouvernement ainsi qu'un plan à long terme en trois phases, ayant pour objectif la réunification avec la Chine continentale. En avril 1993, des représentants de la Chine et de Taïwan se rencontrent sur le territoire de la république de Singapour, où ils abordent le problème des relations entre les deux entités et mettent en place un programme de rencontres ultérieures entre les deux gouvernements. Le sommet de Singapour est le premier échange de haut niveau entre la République populaire de Chine et Taïwan depuis 1949. Si les deux partenaires sont d'accord sur le but, la réunification de la Chine, en revanche aucun des deux ne s'accorde sur les moyens d'y parvenir. La visite du président Lee Tenghui aux États-Unis en juin 1995 entraîne une dégradation des relations entre les deux pays, qui se traduit par des exercices militaires d'intimidation de la Chine au large de Taïwan (« crise des missiles «, été 1995 et mars 1996). La rétrocession de Hong Kong à la Chine, considérée par celle-ci comme un modèle applicable à la province de Taïwan, conduit le président Lee à souligner l'incompatibilité des deux systèmes politiques. Malgré ces divergences de fond sur le statut de l'île, les relations économiques entre Taïwan et la Chine ne cessent de se renforcer. En voyage officiel en Chine, Bill Clinton réaffirme la souveraineté de la Chine sur Taïwan, créant une certaine inquiétude quant au soutien américain à l'île. Koo Chen-Fu, représentant officiel du gouvernement taïwanais, rencontre le président chinois Jiang Zemin le 18 octobre 1998, afin de régler les conflits entre les deux entités. Le 5 décembre 1998, le Guomindang remporte de nouveau les élections législatives (avec 123 sièges sur 225 au Parlement) et municipales. Opposé à une politique visant à l'indépendance de l'île vis-à-vis de la République populaire de Chine, ce parti doit son succès à la bonne tenue économique de Taïwan face à la tourmente monétaire qui a affecté les pays de l'Asie du Sud-Est. Il abandonne, en août 1999, la doctrine « Une seule Chine «, tandis que Pékin réaffirme sa volonté de sauvegarder l'intégrité territoriale du pays, affirmant que « l'indépendance de Taïwan, c'est la guerre «. 5.6 La présidence de Chen Shui-bian (2000- ) C'est dans ce contexte de regain de tension avec la Chine continentale qu'a lieu l'élection présidentielle de mars 2000. Elle est remportée par Chen Shui-bian, dirigeant du Parti démocrate progressiste (DPP) qui, avec 39,3 p. 100 des voix, devance largement le Guomindang, au pouvoir depuis cinquante et un ans. En faveur de « l'établissement d'une république de Taïwan souveraine et indépendante « et contre le principe « un pays, deux systèmes «, le nouveau président appelle cependant au dialogue avec la République populaire pour « une réconciliation amicale «. En septembre 2001, Taïwan finalise l'accord en vue de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine venant d'y parvenir après quinze ans de négociations. Son entrée au sein de l'OMC est formellement entérinée lors de la quatrième conférence ministérielle de l'organisation internationale à Doha (Qatar) au mois de novembre suivant. En décembre, le Parti démocrate progressiste (DPP) du président Chen Shui-bian remporte une victoire historique lors des élections législatives et devient la première formation politique du pays. En face, le Guomindang perd sa majorité au Parlement, mais il peut compter sur le soutien de son allié, le Parti du peuple en premier ( People First Party, PFP). Si la victoire des indépendantistes constitue un soutien au président Chen Shui-bian, elle ne lui permet pas néanmoins de disposer d'une majorité absolue. En outre, les réactions de la Chine, discrètes dans un premier temps, restent une inconnue à plus long terme. Au mois de janvier 2002, Yu Shyi-kun, proche du président Chen Shui-bian et jusqu'alors Secrétaire de la présidence, est nommé Premier ministre, en remplacement de Chang Chun-hsiung. Les relations avec la Chine se tendent en mars 2003, lorsque l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), apparue sur le continent chinois à la fin de l'année 2002, touche Taïwan. Accusant les autorités de Pékin d'avoir dissimulé l'émergence de cette pneumonie atypique, le gouvernement de Taïwan déplore 84 morts sur les quelque 800 victimes du SRAS dans le monde. Le climat politique se détériore encore en 2004, avec l'élection présidentielle du mois de mars. Blessé lors d'une mystérieuse attaque à la veille du scrutin, le président sortant, Chen Shui-bian, est réélu de justesse le 20 mars avec seulement 50,11 p. 100 des suffrages, contre Lien Chan, le candidat du Guomindang. Vivement contestée par l'opposition, qui crie à la fraude, cette victoire est officialisée six jours plus tard. Le président, qui multiplie les revendications séparatistes, sort en outre affaibli des élections législatives suivantes (décembre 2004), marquées par un progrès du Guomindang. L'analyse de ces résultats peut mettre en lumière un souhait de modération au sein de l'électorat taïwanais, soucieux de ménager les autorités chinoises.

« dragon et la fête des lanternes.

( Voir Art chinois ;Littérature chinoise ;Musique chinoise).

Taïwan possède de nombreux musées et bibliothèques.

Les deux plus grandes bibliothèques, situées à Taipei, sont la Bibliothèque nationale centrale, dont le fonds comprend plus de 1,7 million de volumes et la bibliothèque de Taïwan, qui possède382 000 volumes.

Les principaux musées de la capitale Taipei sont le musée Hwa Kang, renommé pour ses collections folkloriques et d'art moderne, le Musée national dupalais, qui présente des collections importantes d'objets d'art chinois, notamment en provenance de le Cité interdite, amenées en 1949.

Le Musée national d'histoire et lemusée provincial de Taïwan sont consacrés aux cultures locales. 3.6 Institutions et vie politique 3.6. 1 Organisation des pouvoirs Taïwan est gouvernée conformément à la Constitution adoptée en décembre 1946 et amendée ultérieurement.

Cette Constitution demeure en accord avec la théorie des« cinq pouvoirs » définie par Sun Yat-sen, qui a ajouté aux trois pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) deux pouvoirs spécifiques au monde chinois : le pouvoir d'examen(mandarinat) et de contrôle. Le pouvoir exécutif est exercé par le président, élu pour quatre ans au suffrage universel direct, qui est assisté par un Conseil de l'exécutif ( Yuan exécutif) et par le Premier ministre. Le pouvoir exécutif est dévolu à un Parlement unicaméral ( Yuan législatif), composé de 225 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de trois ans. La plus haute instance judiciaire de Taïwan est le Conseil judiciaire ou Conseil des grands juges.

Celui-ci supervise la Cour suprême, la Haute Cour, les coursadministratives, les cours de districts et les autres tribunaux.

Le Conseil de contrôle a une fonction semi-judiciaire : il surveille les activités des différentes autoritésgouvernementales et a un pouvoir de mise en accusation. Taïwan, en tant que province, est administrée par un gouverneur, qui est le chef du Conseil provincial (la principale autorité politique de la province).

Une assembléeprovinciale demeure également en activité.

Le gouverneur est nommé par le président taïwanais, et les membres du Conseil provincial par le Conseil des ministres.

Lesmembres de l'assemblée provinciale sont élus au suffrage universel pour quatre ans.

Chaque district de la province est dirigé par un magistrat et chaque municipalité par unmaire. 3.6. 2 Partis politiques L'échiquier politique taïwanais est divisé en deux grands camps : le camp « bleu », conduit par le Guomindang, parti fondé par Sun Yat-sen en 1912 et seul parti politiquelégal jusqu'en 1989, partisan du statu quo avec la Chine, et le camp « vert », indépendantiste, dominé par le Parti démocratique progressiste (DPP).

Les autres principales formations sont le Parti du peuple en premier ( People First Party, PFP), allié du Guomindang et favorable à une réunification immédiate avec la Chine, et le Parti de la solidarité taïwanaise ( Taiwan Solidarity Union, TSU), allié radical du DPP. 4 ÉCONOMIE À partir de 1953, le gouvernement de Taïwan a poursuivi un intense programme d'industrialisation de telle sorte que l'industrie est devenue le secteur économiquedominant de l'île.

Cette politique économique a ainsi permis à Taïwan de devenir l'une des principales puissances économiques d'Asie, aujourd'hui spécialisée dans lesecteur de l'électronique.

En 1995, le produit intérieur brut (PIB) de Taïwan a atteint 206 milliards de dollars, le revenu par habitant étant évalué à 9 716 dollars.

Le taux decroissance annuel, qui oscillait entre 6 et 8 p.

100 depuis le début des années 1990, est retombé à 4,9 p.

100 en 1998, consécutivement à la crise monétaire et financièrequi a frappé l'Asie en 1997 et 1998.

En 2001, pour la première fois de son histoire, Taïwan est entrée en récession, avant de renouer avec la croissance en 2003. Environ 11,5 p.

100 de la population active est employée dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche, 38,5 p.

100 dans les mines et l'industrie, et 50 p.

100 dans lecommerce et les services. 4.1 Agriculture Les principales exploitations agricoles de Taïwan sont situées dans les plaines de l'ouest.

Les terres arables couvrent près de 25 p.

100 du territoire.

La riziculture est laprincipale activité agricole de l'île : la production de riz avoisine 1,9 million de t par an. Environ 55 p.

100 du territoire de Taïwan est boisé, mais la surexploitation forestière fait que Taïwan doit désormais importer du bois.

Les principales variétés de boisexploitées sont le chêne, le cèdre, le bambou et le rotin.

La pêche industrielle représente environ 80 p.

100 du produit total de la pêche ; le reste provient de la pêchecôtière et des piscicultures.

À la fin des années 1980, le produit annuel de la pêche se montait à 1,2 million de t de poissons.

Les espèces les plus courantes sont lemaquereau et le thon.

L'agriculture ne représente plus qu'une part infime du PIB, 3,5 p.

100 en 1993. 4.2 Mines et industries En 1993, le secteur industriel a fourni près de 40,5 p.

100 de le production nationale annuelle ; il employait 35 p.

100 des actifs.

Taïwan a bâti sa réputation autour de laproduction d'équipements électriques et électroniques — au début des années 2000, Taïwan est le quatrième producteur mondial de semi-conducteurs, et l'un desprincipaux pour les ordinateurs portables, les téléphones mobiles et les écrans LCD. La production annuelle d'électricité atteint aujourd'hui près de 166 milliards de kWh.

Trois centrales nucléaires couvrent la moitié de la demande intérieure en électricité.

Onexploite également, en quantité moindre, le marbre, le pétrole, le gaz naturel, le sel, le cuivre, l'argent, l'or et le talc.

L'industrie pétrochimique est performante. 4.3 Échanges Le réseau routier s'étend sur environ 19 950 km et le réseau ferré sur 4 800 km.

La plupart des voies ferrées sont la propriété privée de sociétés industrielles et sontaffectées au transport des marchandises.

Un réseau d'autocars assure la majeure partie du transport des personnes.

Les principaux ports maritimes sont Jilong (Keelung),Hualian, Kaohsiung et Taidong.

Taipei et Kaohsiung ont chacune leur aéroport international.

La première compagnie aérienne taïwanaise, China Airlines, assure des volsintérieurs et internationaux. L'unité monétaire est le nouveau dollar de Taïwan, divisible en 100 cents.

La banque centrale est la banque d'émission.

L'activité bancaire est exercée par les banquescommerciales et par les succursales des banques étrangères. En 2003, la valeur monétaire des exportations a atteint 151 milliards de dollars, et celles des importations 127 milliards de dollars.

Les principaux produits exportés sont leséquipements électriques et électroniques, les textiles, les articles en plastique.

Taïwan importe du pétrole brut, du bois, des métaux, des machines, des équipementsélectriques et électroniques et des produits alimentaires.

Les principaux partenaires économiques de Taïwan sont les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, Hong Kong,l'Australie et l'Arabie saoudite.. »

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