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Tartuffe

Publié le 31/10/2012

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Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673) est un dramaturge, comédien et chef de troupe. Ce dernier a dans ses ?uvres peint les m?urs de son temps et en a notamment dénoncé les travers. En effet, ce dernier a écrit de nombreuses pièces destinées à dépeindre et ridiculiser un vice. Le Tartuffe ou l'Imposteur peut être classé dans cette lignée. Cette comédie en cinq actes et en vers est une critique de la société, une satire de la dévotion représentée pour la première fois en 1664. Cette pièce dont les principaux thèmes sont l'hypocrisie et la religion nous dresse le portrait d'un faux dévot, Tartuffe, qui, en tant que directeur de conscience, s'introduit dans la maison du riche Orgon. Le texte soumis à notre étude est extrait de l'Acte III, scène 3, soit le moment précis où Tartuffe tente de séduire la femme de son maitre. Mais, cette dernière, reste fidèle à son époux, et respecte les principes d'honnêteté propres à son époque. Il s'agira dès lors d'étudier en quoi cette scène est une critique sociale et notamment des faux dévots. Dans un premier temps, l'étude s'intéressera à la façon dont Tartuffe avoue son amour à Elmire puis comment Molière utilise ce texte pour critiquer la religion, donc les dévots ou autres personnages de l'église qui ne sont pas vraiment ce qu'ils prétendent. Tartuffe, se fait pressant face à Elmire, et à mots voilés, lui avoue la passion charnelle qu'il éprouve envers elle. Au lieu d'employer le vocabulaire galant habituel, Tartuffe a recours au champ lexical de la religion. En effet, on retrouve dans sa déclaration amoureuse de nombreuses expressions qui sont alors employées dans les textes religieux, tel que : "ardente amour", "béatitude". Soit, lorsqu'il dresse le portrait d'Elmire, son langage réalise un amalgame entre le vocabulaire de l'amour divin et celui de l'amour terrestre : "vos célestes appâts", "sa splendeur plus qu'humaine", "attraits", "c?ur", "offrande". Toutes ces expressions nous décrivent Elmire telle une icône religieuse, un être céleste. Tartuffe évoque ces "regards divins" et l'interpelle avec la formule "O suave merveille", ici on a donc une union entre la sensualité de l'adjectif et le nom qui renvoie à quelque chose de surhumain. Mais Tartuffe étant un dévot emploi alors ce langage de façon naturel, il voit en sa dévotion une excuse commode, en effet selon lui, aimer Elmire signifie aimer la beauté crée par Dieu. De son amalgame, on peut déduire que Tartuffe n'est pas totalement tourné vers la contemplation du Ciel. Il utilise la religion, la foi pour tenter de convaincre et de rassurer Elmire, il y a ici tentative de dédouanement tout en conservant son masque de dévot. On comprend donc que la religion offre à Tartuffe un masque commode puisque l'homme a été crée par Dieu avec une âme et un corps. "Pour être dévot, je n'en suis pas moins homme", "après tout je ne suis pas un ange". Il rejette la faute de son amour sur la beauté d'Elmire "Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits". L'amour éprouvé pour Elmire devient alors une épreuve envoyée par Dieu. Tartuffe se dit être un héros déchiré par une lutte intérieure entre passion "de mon intérieur vous fûtes souveraine" et dévotion. Tartuffe décrit alors longuement sa lutte, il se dit avoir tout faire contre son amour en vain et il a recours au champ lexical de la lutte pour décrire cela : "la résistance ou s'obstinait mon c?ur" et il énuméré sans articles "jeune, prière, larmes". Puis il avoue sa défaite en employant un vocabulaire militaire, rejetant la faute sur le charme d'Elmire "força la résistance", cet aveu se fait alors insistant, il se dit être son "esclave indigne", n'être plus que "néant". Il avoue avoir céder à la faiblesse humaine, se fournissant ainsi une excuse à sa faute. Tartuffe propose alors à sa belle une relation sans risques dont elle n'aurait aucune raison de s'opposer comme en témoigne cette expression : "De l'amour sans scandale et du plaisir sans peur". Ici, Molière dénonce un vice et fait une critique des faux dévots. Tartuffe qui est censé être un dévot déclare son amour à Elmire, la femme de son maitre. Il a recours à un vocabulaire de l'amour de Dieu pour évoquer sa passion, qui est un adultère, sous le toit même du mari à sa belle. Ce comportement qui n'est pas digne d'un dévot nous fait penser que Tartuffe n'éprouve pas réellement une foi sincère. Son désir est grand, ainsi l'appel à l'amour devient un appel à une charité chrétienne. A la fin de la scène Tartuffe va même jusqu'à se monter tentateur, sa malhonnêteté apparait directement par sa promesse de discrétion alors même qu'il s'agit de commettre le péché d'adultère. En effet, la tentation se met en place par une opposition signalée par le connecteur "mais"

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