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tice, a u c ourage, à l a t empérance, à l a s ainteté.

Publié le 19/01/2013

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tice, a u c ourage, à l a t empérance, à l a s ainteté. - Non, a-t-il dit. - Cela dit, lui a ije r épondu, examinons e nsemble c e q ue p eut ê tre c hacune d e ces parties, e t c ommençons p ar celle-ci : (330c) l a j ustice est-elle q uelque c hose d e r éel, o u n 'est-ce r ien? P our m oi, il m e p araît q ue c 'est q uelque c hose, q u'en penses-tu? - Il m e le p araît aussi. - Si q uelqu'un n ous i nterrogeait ainsi, toi e t m oi : P rotagoras e t S ocrate, dites-moi u n p eu: c ette c hose q ue vous venez d 'appeler d u n om d e j ustice est-elle j uste o u i njuste? J e r épondrais q u'elle e st j uste; e t toi, q uel s erait t on avis? Serait-il le m ême, o u a utre q ue l e m ien? - Le m ême, a-t-il dit. - La justice, d iraisje d onc à c elui qui n ous p oserait c ette q uestion ( 330d), est d e t elle n ature q u'elle e st j uste. N e r épondrais-tu p as d e m ême? - Sans d oute, a-t-il dit. - S'il c ontinuait a près c ela à n ous d emander : N e dites-vous pas q u'il y a u ne c ertaine p iété? Nous e n c onviendrions, j e p ense. - Oui. - Ne convenez-vous pas aussi, poursuivrait-il, q ue c ette c ertaine p iété e st b ien q uelque c hose? L 'accorderions-nous, o ui o u n on? - Nous l'accorderions. - Cette c hose est-elle d e t elle n ature, s elon vous, q u'elle s oit i mpie, o u p ieuse? P our m oi, j e m 'offenserais d 'une p areille question, e tje lui dirais: H é l 'ami ( 330e), tais-toi d onc! Y aurait-il a u m onde q uelque c hose d e p ieux, si l a p iété e lle-même n e l 'était p as! Ne ferais-tu pas la m ême r éponse? - Assurément. - À t outes ces questions, s'il a joutait celle-ci : q ue disiez-vous d onc t out à l 'heure? n e vous a uraisje p as b ien e ntendus? Il m 'a p aru q ue v ous disiez l 'un e t l 'autre q ue les parties d e la vertu s ont d isposées e ntre e lles d e m anière q ue l 'une n 'est p oint s emblable à l 'autre.Je d irais p our m a p art: p our t out le reste, t u as b ien e ntendu, mais si t u c rois q ue c e discours e st aussi d e m oi, t u t 'es t rompé. ( 33la) C 'est P rotagoras q ui a r épondu d e l a s orte à u ne q uestion q ue j e l ui posais. S'il d isait d onc à P rotagoras : S ocrate a-t-il raison? est-ce toi q ui p rétends q u'aucune d es parties d e l a v ertu n 'est s emblable à l 'autre? c e discours est-il d e t oi? Q ue l ui r épondrais-tu? - Il f audrait b ien, S ocrate, m'a-t-il dit, q ue j 'en c onvinsse. - Après u n t el aveu, P rotagoras, q ue l ui r épondrons-nous, s 'il n ous fait c ette n ouvelle q uestion: l a p iété n 'est d onc p as d e t elle n ature q u'elle s oit u ne c hose j uste, n i l a j ustice d e t elle n ature q u'elle s oit u ne c hose p ieuse m ais u ne c hose i mpie (331 b) ; c e q ui e st p ieux ressemble à c e q ui n 'est p as j uste; m ais l a p iété e st i njuste, e t l a j ustice e st i mpie? E ncore u ne fois, q ue l ui r épondrions-nous? E n c e q ui m e c oncerne, j e d irais q ue l a j ustice e st p ieuse, e t l a p iété j uste, e t, si t u m e l e p ermettais, j e r épondrais p areillement e n t on n om, q ue l a j ustice e st l a m ême c hose q ue l a p iété o u c e q ui lui ressemble le plus, e t q ue r ien n 'ap- p roche d avantage d e l a justice q ue l a piété, ni d e l a p iété q ue l a j ustice. C ependant vois si t u t 'opposes à c e q ue j e fasse c ette r éponse, o u si t u p enses c omme m01. - Il n e m e p araît pas, Socrate, ( 33lc) a-t-il dit, q ue l 'on doive a ccorder a insi s implement q ue l a j ustice e st pieuse e t l a p iété j uste : j e c rois q u'il y a e n c ela q uelque d istinction à faire. Mais q u'importe a près t out? Si t u l e veux, j e c onsens q ue l a j ustice s oit pieuse, e t q ue l a p iété s oit juste. - Tu n e t 'en s ortira p as ainsi, l ui a ije d it. Il n 'est p as q uestion d e «si t u v eux« o u d e «si b on te s emble«, m ais d e t on s entiment e t d u m ien: q uand j e dis, t on s entiment e t l e m ien, j 'entends q ue l a m eilleure m anière d e d iriger l a d iscussion est d 'en r etrancher les «si« ! - Eh b ien, r eprit P rotagoras, l a j ustice ressemble e n q uelque c hose à l a p iété : aussi b ien t outes les c hoses se r essemblent à q uelques é gards. L e b lanc r essemble a u n oir e n q uelque m anière, l e d ur a u m ou, e t ainsi d e t outes les a utres q ualités q ui p araissent les plus opposées. Les parties m ême d u visage e n q ui n ous avons r econnu d es propriétés différentes, e t d ont n ous avons d it q ue l 'une n 'était p oint c omme l 'autre, o nt e ntre elles u ne certaine r essemblance, e t l 'une e st e n q uelque f açon c omme l 'autre. D e c ette m anière ( 33le), t u p rouverais, si t u voulais, q ue t outes choses s ont s emblables e ntre e lles. Mais il n 'est p as j uste d 'appeler s emblables celles q ui o nt q uelque r essemblance, n i dissemblables celles q ui o nt q uelque d ifférence, si c ette r essemblance o u c ette d ifférence e st très légère. Ce discours m 'a t out à fait surpris. - Quoi d onc? lui a ije d it, j uges-tu q ue l e j uste e t le p ieux s oient tels l 'un à l 'égard d e l 'autre, q u'ils n 'aient e ntre e ux q u'une faible ressemblance? - Pas t out à fait, m'a-t-il dit, (332a) mais elle n 'est p as n on p lus aussi g rande q ue t u p arais le croire. - Laissons ce point, a ije repris, p uisqu'il t e m et d e mauvaise h umeur, e t e xaminons c et a utre p assage d e t on d iscours. N 'appelles-tu p as u ne c ertaine c hose déraison, e t le savoir n'est-elle pas le c ontraire d e c ette c hose? - Il m e p araît q ue o ui, a-t-il dit. (332b) - Lorsque les h ommes a gissent c onformément à l a d roite r aison, e t d 'une m anière u tile, n e j uges-tu p as qu'ils suivent les règles d e l a raison e n a gissant d e l a sorte, p lutôt q ue s'ils se c onduisaient d 'une f açon o pposée? - Ils s ont r aisonnables 48 o - N'est-ce p oint d u f ait d e l a raison q u'ils s ont tels? - Nécessairement. - Ceux d onc q ui n 'agissent p oint s uivant l a d roite r aison a gissent d 'une m anière d éraisonnable. - Je p ense c omme t oi, a-t-il dit. - Agir d éraisonnablement e st d onc le c ontraire d 'agir avec savoir. - Il e n e st c onvenu. - Les a ctions faites d éraisonnablement n 'ont-elles p as l a d éraison p our p rincipe, e t les

« -Assurément.

- À toutes ces questions, s'il ajoutait celle-ci : que disiez-vous donc tout à l'heure? ne vous auraisje pas bien entendus? Il m'a paru que vous disiez l'un et l'autre que les parties de la vertu sont disposées entre elles de manière que l'une n'est point semblable à l'autre.Je dirais pour ma part: pour tout le reste, tu as bien entendu, mais si tu crois que ce discours est aussi de moi, tu t'es trompé.

(33la) C'est Protagoras qui a répondu de la sorte à une question que je lui posais.

S'il disait donc à Protagoras : Socrate a-t-il rai­ son? est-ce toi qui prétends qu'aucune des parties de la vertu n'est semblable à l'autre? ce discours est-il de toi? Que lui répondrais-tu? -Il faudrait bien, Socrate, m'a-t-il dit, que j'en convinsse.

-Après un tel aveu, Protagoras, que lui répondrons-nous, s'il nous fait cette nouvelle question: la piété n'est donc pas de telle nature qu'elle soit une chose juste, ni la justice de telle nature qu'elle soit une chose pieuse mais une chose impie ( 331 b) ; ce qui est pieux res­ semble à ce qui n'est pas juste; mais la piété est injuste, et la justice est impie? Encore une fois, que lui répondrions-nous? En ce qui me concerne, je dirais que la justice est pieuse, et la piété juste, et, si tu me le permettais, je répondrais pareillement en ton nom, que la justice est la même chose que la piété ou ce qui lui ressemble le plus, et que rien n'ap-. »

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